Il y a deux auteurs que j’aime particulièrement et dont l’oeuvre telle qu’on nous l’a apprise est défigurée car certains de leurs ouvrages sentent le souffre.
Ce blog vous déjà parlé des oeuvres du socialiste Jack London. Et quand je dis “socialiste”, il s’agit du socialisme marxiste du début du siècle, avant l’invention de la sociale-démocratie puis sa soumission à l’idéologie du marché. Nous qualifierions aujourd’hui ses positions de “communistes” et de “syndicalistes révolutionnaire”.
Il y a aussi Georges Orwell. Cet immense écrivain anti-stalinien a toujours été de gauche, et pas rose. Franchement rouge. Combattant de la guerre d’Espagne, l’homme s’est défini comme socialiste, démocrate mais socialiste. Faussement décrite comme anti-totalitaire (quoi que ce mot puisse recouvrir), son oeuvre la plus connue, 1984 dénonce toute oppression. L’homme est un défenseur de la liberté d’expression, aux côtés des anarchistes, gauchistes et assimilés, pas du côté de la liberté du renard libre dans le poulaillier libre. Et contrairement à des bobards bien établis, il a toujours combattu le maccarthysme.
Pourquoi vous reparler de ces deux auteurs maintenant, me direz-vous avec justesse. Tout simplement parce que tous les deux ont écrit au moins un livre décrivant les bas-fonds de leur époque dans leur propre pays: “Le Peuple de l’Abime” sous la plume l’américain et “Down and Out in London and Paris” ou “Le quai de Wigan” sous la plume de l’anglais. Et vu l’avenir qui s’annonce, ces livres commencent à prendre l’allure d’un guide de voyage qu’on devrait lire avant de visiter un pays :-p
Ces deux écrivains de gauche ont aussi écrit pour qu’a la lumière de leur expérience, le capitalisme ne resserve pas aux générations futures les plats déjà connus comme inmangeables de leur temps. Cela vaut donc peut-être la peine de relire leurs romans et essais. Je pense notamment à la dénonciation de l’impérialisme anglais par Orwell dans Une histoire birmane.
Mais bon vous faites ce que vous voulez et peut-être que êtes-vous plus intéressés à lire “Ensemble” ou “Parlons-en” ? N’oubliez pas que faute d’une opposition crédible, l’abandon du credo néo libéral se fera au profit du capital.