Comme quoi il ne faut désespérer de rien: après un appel timide de qq bonnes consciences de gauche, voilà que Le Monde publie une longue interview qui n’a même pas l’air trafiquée de Julien Coupat, l’inculpé de la non-affaire de Tarnac. Et je vous assure que comme analyse du monde, c’est salé. Sakro a bien raison de mettre en valeur en l’enfermant une parole aussi pertinente.
Deux extraits pour vous mettre en bouche. La première où il explique pourquoi il est là où il est: “Ce qu’il y a, c’est une oligarchie vacillante sous tous rapports, et qui devient féroce comme tout pouvoir devient féroce lorsqu’il se sent réellement menacé. Le Prince n’a plus d’autre soutien que la peur qu’il inspire quand sa vue n’excite plus dans le peuple que la haine et le mépris.”
Et la deuxième où il expose précisément le monde qui vient: “Ce qu’il y a, c’est, devant nous, une bifurcation, à la fois historique et métaphysique: soit nous passons d’un paradigme de gouvernement à un paradigme de l’habiter au prix d’une révolte cruelle mais bouleversante, soit nous laissons s’instaurer, à l’échelle planétaire, ce désastre climatisé où coexistent, sous la férule d’une gestion “décomplexée”, une élite impériale de citoyens et des masses plébéiennes tenues en marge de tout. Il y a donc, bel et bien, une guerre, une guerre entre les bénéficiaires de la catastrophe et ceux qui se font de la vie une idée moins squelettique. Il ne s’est jamais vu qu’une classe dominante se suicide de bon cœur.”
Mais prenez le temps de tout lire de cette recommandation de la semaine de votre dévoué John V. Doe. Je vous ai même remis le lien. Et merci à VLG dont un commentaire sur CSP a attiré mon attention sur l’article. Mais il n’est pas le seul puisque l’autre polémiste de service, Plume de Presse, en fait autant.
Ca en devient même inquiétant: de quoi veut-on détourner notre attention ? De la vacuité de la campagne électorale qui vient ? 😉