Ce soir, un homme rentrait, seul et grognon de sa journée de travail quand, en haut d’un trrrès long escalator en panne, il a dépassé un petit enfant et sa mère. Trop lourd pour qu’elle le prenne dans ses bras, elle essayait doucement de lui faire descendre ce long escalier, tremblante à l’idée d’un faux pas sur ces rebords tranchants. Et l’enfant péniblement, descendait une à la fois ces marches trop hautes pour lui, haletant sous l’effort.
L’homme s’est arrêté, s’est tourné vers la mère, demandant du regard et y voyant un acquiescement, doucement, il a proposé sa main à l’enfant avec un sourire. Celui-ci l’a prise et, ensemble, ils ont descendu l’interminable escalator arrêté. A mi-chemin, il a demandé à l’enfant: “Veux-tu que je te porte ?” “Non” a répondu l’enfant. “Vous avez le temps ?” a demandé la mère. Il a répondu d’un regard attendri. Ils ont repris, toujours ensemble et au rythme de l’enfant, le reste du trajet.
Arrivés sain et sauf en bas, il a lâché la main de l’enfant, lui a fait un sourire pendant que celui-ci se tournait vers sa mère. Il a salué la mère et sans attendre des remerciements dont il ne sentait pas la nécessité, il est parti sur son chemin avec une grande chaleur dans le coeur, heureux de la confiance de la mère et de l’enfant tout en se disant : “si on n’a pas de temps pour un enfant, on a du temps pour quoi ?”