Sous le titre “Géométrie variable” le blog “Les doigts dans la crise” s’interroge sur le battage médiatique qui a accompagné le maladroit voyage récent de quelques parlementaires régionaux.
J’ajouterai à ses réflexions que nombre d’entreprises et d’administrations publiques font la même chose sous les dénominations de séminaires de cadres, incentives (il y a même des sociétés spécialisées dans la création de ceux-ci), etc… sans qu’on ne crie à l’abus de biens sociaux.
Quand la loterie nationale fut “autonomisée” ou quelqu’autre jargon utilisé pour décrire le fait qu’elle a été débarassée de la tutelle des règles administrative, le premier acte de son conseil d’administration fût de se voter un méga-augmentation de salaire, sans déclencher plus qu’un haussement d’épaule.
J’ai le souvenir d’un SPF où le fonctionnaire dirigeant (un copernicien, évidemment) faisait faire ses courses privées par son chauffeur et sur les notes de frais de son administration. Les autres cadres coperniciens étaient plus discrets mais le plafond autorisé de quelques milliers d’€ par personne et par trimestre était atteint ou effleuré par tous à chaque fois.
Dans les sociétés privées, l’abus de biens sociaux est frôlé (“frôlé”: ils ont des juristes pour faire vérifier ça) en permanence par la quasi-totalité du haut management, même en période de licenciements massifs. Et je ne parle pas des seuls parachutes dorés qui ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
Alors pourquoi cette fois-ci ? Pourquoi et par qui le buzz a-t-il été lancé et pourquoi a-t-il pris ? Peut-être l’atmosphère de crise peut-être aiguisé la sensibilité de nos citoyens mais j’ai le souvenir d’un récent évènement de grand luxe pour le management d’une Fortis fraichement subventionnée qui n’avait pas causé tant de réactions, même si la presse en avait (un peu) parlé. Ben, si on en a tant parlé, c’est peut-être à cause de ça.