C’est la faute du Hamas !

Ils l’ont bien cherché“, voilà ce qu’on trouve à propos de la bande de Gaza dans la majorité des médias. Mais personne ne parle du quotidien de ce ghetto assiégé comme ce manager d’un hotel local interviewé par Silvia Cattori ou comme le Dr. Moustapha Baghouthi, secrétaire général de l’Inititative Nationale Palestinienne, parti politique laïc de gauche. Il est partisan d’une lutte non violente contre l’occupation israélienne.

“C’est la faute du Hamas”, mouais, mais comment un groupe étiqueté “religieux” comme le Hamas a-t-il pu attirer autant d’électeurs, majoritairement laics ?

Pour aider à comprendre ce qu’est véritablement le Hamas, je vous propose d’abord quelques extraits du dernier livre (VF) de Michel Warschawski mais aussi cette traduction française d’un article de William Sieghart (version anglaise) dans le vénérable et très britannique Times. Si vous vous sentez paresseux, la traduction commence par un bref résumé,  que je vous livre ci-dessous mais qui ne contient évidemment pas les arguments de l’article.

“Le poste de police de Gaza se trouvait parmi les premières cibles visées par Israël. Plusieurs dizaines de policiers, réunis pour une cérémonie de remise de diplômes, sont morts ce jour-là. William Sieghart, spécialiste de la résolution des conflits, alors en mission à Gaza, avait rencontré ces hommes une semaine plus tôt. « Etaient-ils de « dangereux miliciens armés du Hamas » ? Non, c’étaient des officiers de police non armés, agents de la fonction publique, qui ont été tué non pas dans un « camp d’entraînement de militants », mais dans [un] poste de police. » Pour Sieghart, ni Israël ni l’occident ne comprennent ce qu’est véritablement le Hamas, et comment il a pu rassembler 42% des électeurs. C’est l’échec du Fatah à obtenir un Etat Palistinien qui a fait le succès de ce mouvement. Son intransigeance, juge-t-il, nait d’une volonté de ne pas se laisser piéger comme le fut le mouvement d’Arafat, qui n’a pas su faire respecter les promesses faites à Oslo en échange de la reconnaissance d’Israël. Sieghart conclut pourtant sur une note optimiste. Il est toujours possible de dénouer une crise, rappelle-t-il, à condition d’accepter de s’asseoir sans préalable autour d’une table.”

Pour creuser le sujet, je vous conseille d’abord une réflexion sur la notion de “barbare” par Periphérie et le site de Michel Collon qui fait un “Spécial Gaza” qui notamment remonte jusqu’aux sources du conflit avec un article d’Henry CATTAN, le porte-parole du haut Comité arabe aux négociations à l’ONU de 1948. Celui-ci rappelle cette déclaration de David Ben Gourion, alors qu’il était Président de l’Agence juive dans son témoignage devant l’UNSCOP en 1947 (…) : “Les Arabes possèdent 94% de la terre, et les Juifs seulement 6%.” 6 % qui devriendront 57 % dans le plan de “partage” finalement adopté illégalement, selon le point de vue arabe, par l’ONU puis 100 % après 1967. Illégalement ou non, Israel n’a jamais osé reconnaître la compétence de la Cour Internationale de Justice.

Ah oui, et la collaboration de l’Egypte au blocus de Gaza. Robert Fisk (“le plus grand reporter britannitque” selon le New York Times) lui règle son compte : “L’Etat égyptien pourri est trop impuissant et corrompu pour agir“. On peut difficilement être plus clair sur la sujétion du régime de Moubarak aux USA.

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