Pourquoi j’ai manifesté ce dimanche-là

D’abord parce toute injustice, toute oppression me révolte. Et que le bombardement délibéré des civils et des installations civiles me dégoute (1).

Plus précisément, j’ai manifesté un certain dimanche, environné de barbus et de drapeaux verts comme on me l’a reproché, justement parce que je ne voulais pas laisser ces manifestants croire que seuls des musulmans manifestaient pour dénoncer le massacre de Gaza. C’est parce que j’ai voulu leur faire voir qu’un individu “blanc” et se réclamant de sa judaïté était là, comme beaucoup. Et que donc ils manifestaient contre les actes de l’état d’Israel d’aujourd’hui et pas contre les juifs, ni même contre les “blancs”. Parce que c’est la seule chance qu’une issue au conflit en Palestine soit autre chose qu’une extermination ou une déportation.

Il y a encore moyen de se proclamer juif, même journaliste juif (donc non-manifestant) au milieu de manifestants pour Gaza, sans risque. Je veux que ça continue. Je ne veux pas d’une importation du conflit comme cela arrive en France (et des deux côtés (2), ce que les 1e pages “oublient”).  Je ne veux pas laisser ces belges musulmans seuls face à des imams plus ou moins fous de Dieu. Comme je veux aussi pouvoir continuer à me réclamer ailleurs de mes origines turques (3), sans risques.

Quand à l’omniprésence de la référence à l’Islam… Eh, cette manifestation issue de 120 organisations a principalement impliqué des mosquées marocaines, avec des mots d’ordres précis d’ailleurs: pas de racisme, pas de rappel du nazisme, manifestation familiale. Mots d’ordre qui ont été suivis. Les références aux nazis étaient le fait de groupes minoritaires, peut-être de laIcs, non-encadrés par ces mosquées.

Pour ce qui est des casseurs, de l’avis unanime d’organisateurs comme Pierre Galland et des policiers que j’ai rencontrés ultérieurement, ils étaient le fait de 200 à 300 jeunes extérieurs à la manifestation, qui sont venus APRES, pour casser.
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(1) Au surplus, Israel est parti mais le blocus est toujours là et au moins 400.000 personnes sont privées d’eau potable à Gaza parce que toute l’infrastructure est détruite par ces bombardements “ciblés-mon-oeil”.

(2) La LDJ d’ailleurs interdite en Israel, honneur à lui, pas en France, honte à elle.

(3) Grâce à quoi mes arrières-grands-parents sont justes morts de faim et de misère, pas raflés au Vel d’Hiv par des flics bien français.

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