A point, saisie , bien cuite ?
En tout cas, rôtie. Parce que ça commence à bien faire. Depuis 10 ou 20 ans, le seul Prix Nobel d’économie francophone, Maurice Allais clamait (ben oui, il est mort, maintenant) en téléspectateur (ben oui, on préfère inviter des abrutis beaux-parleurs) que la politique économique de la CEE ne pouvait conduire qu’au désastre. Non, vraiment cliquez sur ce lien et lisez-le jusqu’au bout: il y a deux articles dessous, avec en prime un mode d’emploi du bonhomme. Il nous expliquait en 2009 que ce qu’on devait mondialiser d’urgence c’était le “socialiste” Pascal Lamy. Et que pour qui était de l’Europe de l’Est, les accepter tels quels sans barrières douanières c’était courir au désastre social ET financier. Désastre que nous voyons à l’œuvre depuis deux ans. Et même que les autorités européennes continuent d’aggraver sous la férule allemande (ben oui, on a touché le fond mais on creuse encore vaillamment).
Et s’il n’y avait que M. Allais. Mais il y a aussi Frederic Lordon et avec lui tous les autres publiés notamment sur le site de Paul Jorion. Et là je ne vous parle que des francophones. Il y a aussi les anglophones, comme Roubini (ici en français), que ContreInfo nous traduisait si bien (ben oui, il est mort aussi, pour le moment. Pas Roubini, Contreinfo. “Suivez, bordel” comme dirait Coluche, mort aussi d’ailleurs mais tout le monde ne le pleure pas. C’est totalement hors-sujet mais ça aère un peu avant la plongée).
Je parlais donc de tous ces économistes un peu intelligents, tout ces gens qui avaient prédit juste mais contre l’idéologie du moment et que nous commençons enfin à entre-apercevoir une fois de temps en temps dans les médias globaux. Ce sont ces entre-aperçus qui m’ont fourni l’essentiel de la matière d’aujourd’hui.
A tout seigneur, tout honneur, voici la merveille du néo-libéralisme (moins d’impôts, moins d’Etat, yeah !), voici… l’Irlande ! La grrrande réussite néo-libérale qui vient de se casser la gueule, comme prévu depuis…. oooh, je vous en ai parlé en mai 2010 et je ne suis pas un spécialiste de l’économie, juste un curieux, donc bien en retard sur les “fut-futs” de pointe. Son état actuel est détaillé par Paul Krugman dans un billet plein d’humour et aussi par Gerard Filoche, ex-inspecteur du travail et ci-devant poursuivi comme tel pendant que son ancien employeur (l’Etat français) lui tire le tapis sous les pieds. Et puis aussi par le néo-libéral Libération qui a la mémoire bien courte pour oser se contredire ainsi sans rougir.
Ce qui est vraiment drôle, c’est qu’à une lettre et quelques kilomètres de là, en ISlande, il y a quelques mois, le peuple a décidé de faire payer ceux qui ont joué plutôt que tout un chacun. Et tant le menu peuple que l’économie du pays s’en portent infiniment mieux que ne s’en porte l’Irlande aujourd’hui. Et ils s’en porteront encore mieux que la “green Erin” dans deux ans. On parie ?
Depuis la crise de 2008, les causes premières de l’effondrement Irlandais, c’est à dire les banques, “socialisent les pertes et privatisent les bénéfices” (refrain connu) sous l’œil attendri de la BCE qui leur prête à 0,5 % d’intérêt l’argent qu’elles prêtent à 3-4 voire 8 % aux États mis en difficultés par leurs spéculations. Nous parlons ici de milliers de milliards d’€, hein, pas des clopinettes du déficit de la Sécu. Et vous voudriez qu’on ne devienne pas enragés ?
A propos d’enragés, oubliez l’idée idiote de retirer l’argent des banques le 7 décembre comme vous y invite un “footbaliste” célèbre, c’est totalement contre-productif. Si vous voulez vraiment foutre la merde, achetez de l’argent-métal. Oui, c’est expliqué dans l’article ci-dessus, simplement fallait le lire jusqu’au bout mais comme je suis gentil, je vous ai remis le lien. Parce que le problème, c’est pas seulement en Europe avec la BCE, c’est aussi aux USA avec des organismes bancaires qui continuent les mêmes folies assurées que si elles perdent les contribuables paieront et sinon, c’est tout bénef.
Et si on laisse faire ce n’est pas fini, car l’endettement augmente encore en se transférant vers les privés. Une solution à cela développée dans le Monde Diplomatique: ne pas détruire les banques, les saisir. Et c’est ça ou vivre en encore pire que ce que nous voyons déjà maintenant en Belgique qui laisse (discrètement) tomber ses enfants les plus pauvres. Même Le Soir en parle, c’est vous dire. Parce que le plein emploi vous pouvez oublier et la bienveillance de puissants… pas besoin de vous faire un lien, n’est-ce pas ? Si quand même ? Allez, en voilà un qui déplore leur impunité de plus en plus grande. C’en est au point que même que l’Expansion, pourtant bien connement néo-libérale, les implore d’augmenter les salaires, c’est vous dire.
J’arrête là. Mais si vous trouvez qu’il y a trop à lire derrière ce billet (26 articles en comptant bien), vengez-vous en pensant que j’ai dû m’en farcir 10 fois plus pour vous extraire ces petites perles de sapience 🙂