Vivons-nous en démocratie ? “La démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple” pour reprendre l’expression d’un des pères fondateurs de la république américaine qui l’avait empruntée à Périclès.
Où voyez-vous “le gouvernement du peuple” quand tant de ses dirigeants s’auto-exonèrent de la loi (Italie, France…) et/ou effacent du code pénal les délits (financiers) de leurs mandants. Et quand miracle, des puissants sont pris dans les filets entre les fautes de procédure et la prescription, jamais ne sont condamnés. Quand les politiques suivies condamnent sans appel la prochaine génération à vivre plus mal que la précédente: épuisement des ressources, pollution, fonds de pension qui pressurent le travailleur d’aujourd’hui et encore plus celui de demain pour le bénéfice… de qui, au fait ?
Où voyez-vous “par le peuple” quand les médias sont dans les mains des partis ou pire encore des industriels, quand le pouvoir en place s’assied sur les résultats de ses référendums en faisant voter encore et encore jusqu’à ce que le “bon choix” soit fait (Irlande, etc…) ou plus simplement en contournant ce vote (France) ? Où les résultats des élections sont sur-déterminées par l’argent et la classe sociale ? Où les possédant disposent d’un accès direct à “leur” élu ? Où quelques (très grosses) dizaines de jours après les élections, il n’y a toujours pas de gouvernement (Belgique) ?
Où voyez-vous “pour le peuple” quand ce pouvoir aide les banques plus que les gens, quand les inégalités se creusent, quand l’ascenseur social s’arrête ou fonctionne à rebours ? Quand (voix chevrotante) “les jeunes d’aujourd’hui, mon bon monsieur” n’ont simplement plus d’avenir s’ils ne sont pas blancs, issus de la bonne classe sociale, du bon quartier et de la bonne école… payante, évidemment. Et à condition de vivre dans le bon pays.
Car bien sûr, il est plus confortable de vivre dans un pays proche du cœur de l’empire qui bénéficie des fruits du pillage du tiers-monde et de Gaïa que dans des pays dont les principales exportations sont ses enfants et/ou ses matières premières. A ce sujet, avez-vous remarqué que plus les sous-sols d’un pays africain sont riches plus les habitants sont pauvres et soumis aux guerres et aux dictatures ?
Avoir des richesses à distribuer pour calmer l’absence d’avenir ne fait pas de nos pays des démocraties. Juste des séquelles de l’empire romain où l’on distribuait du pain et des jeux pour calmer le sentiment d’injustice. Ah oui, “modernité” oblige, l’on y cultive aussi les caméras, la xénophobie et le sentiment d’insécurité (pas sociale, bien sûr) pour tenir le tout en place.