Je n’aime pas Reporters Sans Frontières. Du tout.
Depuis 2006 et l’enquête obstinée d’une journaliste américaine (http://vdedaj.club.fr/spip/article.php3?id_article=518 ), nous savons que RSF est financée par les services secrets états-uniens. RSF a même récemment fini par le reconnaître… après avoir prétendu pendant des années, par la voix de son actuel président, se financer uniquement par la vente de calendriers (sic). Je n’aime pas les gens financés par les services secrets. Et je n’aime pas les menteurs, surtout quand ils me prennent pour une bille.
Je n’aime pas non plus les gens qui financent leurs ONG politiques avec l’argent de gouvernements en place, surtout quand il s’agit de gouvernements aussi corrompus que l’était Taiwan en 2007 (http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=8702) ou d’organisations aussi douteuses que celles des anti-castristes de Floride.
Je n’aime pas les gens qui fréqentent aussi assidument les puissants que ne le fait Robert Ménard, l’ex-président de RSF. Tiens, pourquoi “ex-” ? Est-ce que sa démission surprise aurait à voir avec l’enquête parlementaire en cours au USA sur le bon usage de l’argent public par le “Center for a free Cuba”, un des gros donateurs de RSF : http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7198 ? Ou c’est simplement le (très) gros salaire qu’il va toucher dans son nouveau job dans une monarchie pétrolière ?
Je n’aime pas les organisations soi-disant de défense des Droits de l’Homme qui attaquent sur ordre, tels des chiens bien dressés. Les cibles préférées de RSF sont Cuba, la Chine et le Vénézuela de Hugo Chavez. Regardez qui me paie, vous saurez qui j’attaque. Attaquer Cuba où le dernier journaliste mort date de l’époque pré-castriste alors qu’ils se font tuer en silence et par dizaines en Colombie, à un jet de pierre de là, serait incompréhensible si on oubliait que le narco-régime colombien est un grand allié de Washington.
Et surtout, je hais les gens qui donnent des leçons de morale journalistique aux pays en voie de développement sans JAMAIS regarder chez eux quels sont les effets de la possession de la presse par des grands groupes industriels dans son pays d’origine. Est-il encore vraiment utile de rappeller que ceux qui contrôlent 85% du lectorat et de l’audimat en France, patrie de RSF, étaient aux cotés de Sarkozy quand il fêté sa victoire aux présidentielles dans un resto de luxe.
Si la presse est dans une telle crise aujourd’hui, c’est en grande partie parce que sa crédibilité avoisine le zéro absolu. A chaque crise ou conflit, ils se sont laissés manipuler. Il serait lassant de tous les relever : Irak, Tibet, Yougoslavie, Kosovo et maintenant la crise bancaire que tous les experts qui ne sont pas accueillis à la RTBF annonçaient depuis 18 mois, au moins. Pendant que ceux qui se sont plantés continuent d’y parader.
Si vous voulez plus de précisions sur les média-mensonges, je peux vous conseiller Michel Collon (http://www.michelcollon.info) qui excelle à ce sport. Il se pose la même question que vous et moi: manipulés à ce point, c’est de l’incompétence ou c’est voulu ? Disons que c’est structurel.
Ceux qui relèvent la tête se font tirer dessus. Dans nos pays, par la méthode maintenant connue et éprouvée du harcèlement judiciaire. Je vous en parlerai dans un autre article mais souvenez-vous de la quarantaine de procès que Clearstream a intenté à Denis Robert, sans que RSF ne soulève jamais la moindre objection.
Ne pas se pencher sur les raisons du délabrement du 4e pilier de la démocratie, le laisser mourir en refusant de porter le fer sur la plaie est au moins une honte, sinon un crime. Et par son silence sélectif, RSF en est un complice actif.
Dernière minute: Au moment de mettre cet article sous presse, un de mes collègues me passe cet article: ’L’UNESCO retire son patronage à la Journée pour la liberté sur Internet, organisée par Reporters sans frontières.” L’article date de mars 2008 mais illustre bien mes propos : http://reopen911.wordpress.com/2008/03/15/rsf-et-les-douze-salopards/