La Syrie sur le chemin de la paix

Nos éditorialistes occidentaux ne semblent pas se donner la peine de commenter deux-trois informations très importantes pour l’avenir de la Syrie apparues ces derniers jours. Pourtant l’annonce par le président Syrien d’une nouvelle amnistie totale jusqu’à la date de publication pour tous les participants à la guerre qui dure maintenant depuis 8 ans le mériterait amplement. Cette amnistie, la plus large publiée jusqu’à présent, lève un obstacle majeur au retour des millions de réfugiés dont certains avaient peur de la répression politico-militaire pour des liens avérés ou supposés avec l’opposition militaire ou les milices étrangères.

D’autre part, la dernière réunion des 3 alliés-ennemis extérieurs, soit la Russie, la Turquie et l’Iran, a déclarée que les membres d’un Conseil constitutionnel de Syrie a été choisie. Elle sera constituée d’un tiers d’opposants, un tiers de représentant du gouvernement et un tiers de participants nommés par l’ONU. Son but est d’écrire une nouvelle constitution indispensable pour ramener la paix en Syrie.

Lors de cette même réunion, tous trois ont affirmé être d’accord sur la nécessité du respect de l’intégrité territoriale de la Syrie. C’est une avancée majeure de la part des Turcs qui ont jusqu’à présent multiplié les actes d’occupation en Syrie. Ces mêmes Turcs sont restés très silencieux pendant que les Russes attaquaient vigoureusement l’occupation américaine de zone Kurdes mais aussi stratégiques : champs de pétrole et la route vers la Jordanie.

Les pacifistes

Cet article est une traduction partielle de ‘Wheat is a weapon’: US gov-funded, Democrat-linked think tank proposes starving Syrian civilians to weaken Assad.

“Le blé est une arme de grande puissance dans cette prochaine phase du conflit syrien”, a insisté Nicholas Heras, membre du Center for a New American Security (CNAS) à Washington, DC. Traduction en français : on va affamer les Syriens pour faire chanter le gouvernement. (Notez que ça ne dénote pas dans la région : les Saoudiens détruisent l’infrastructure du Yémen pour cette même raison et le régime israélien déclare ouvertement mettre les Palestiniens à la diète“.)

Le Center for a New American Security fonctionne comme une porte tournante vers l’élite de la politique étrangère du Parti démocrate, donnant aux vétérans du Pentagone et du département d’État de Barack Obama la possibilité de garder au chaud pendant qu’un républicain contrôle la Maison Blanche.

Les principaux donateurs de la CNAS comprennent des fabricants d’armes de premier plan comme Northrop Grumman, Boeing, Lockheed Martin, Raytheon, et BAE Systems.

Nicolas Heras, “démocrate” je le rappelle, est aussi un membre senior d’un autre think tank fondé par un ancien patron de la CIA, William Casey. En plus, il est un fervent partisan de l’armement d’Al Quaeda contre le gouvernement Syrien. Oh, pas directement, juste via une façade transparente.

A part ça, il faudra élire un(e) démocrate pour évincer ce va-t-en guerre de Trump. Puisqu’on en parle, une devinette : qu’est-ce qui va sauter d’abord ? John Bolton ou l’Iran ?