Chez Michelin, reconnue victime d’un accident du travail suite à (un harcèlement sur le lieu de travail) et arrêtée pendant près de six mois, une salariée de plus de 15 ans d’ancienneté reçoit cependant un courrier lui notifiant un blâme. « Cette mesure disciplinaire était également justifiée par le fait que vous aviez menti sur le fait de vouloir mettre fin à vos jours et d’avoir monopolisé les ressources du service médical mais aussi celles du service du personnel afin que nous nous assurions de votre intégrité physique ». Blâmée pour ne pas s’être vraiment suicidée ? Pour ajouter l’insulte à l’injure, la direction l’a réaffecté au même poste de travail avec les mêmes collègues, y compris les harceleurs.
Toujours chez ce fabriquant de pneus, dans le cas d’un débutant blessé au travail : « Si vous persistiez dans votre comportent fautif (être blessé, je le rappelle), nous serions amenés à envisager à votre égard d’autres mesures disciplinaires et notamment la remise en cause de votre contrat de travail »
Si vous voulez plus de détails, je vous invite à lire l’article chez Basta ! Au passage le formateur du débutant blessé sera peut-être aussi blâmé pour l’avoir “laisser se blesser”. Chouette motivation pour ceux-ci.
Également via Basta, le cas de deux soignantes blâmées parce que gravement en sous-effectifs, elles n’avaient pas eu le temps de remettre des vêtements civils à tou(te)s les retraité(e)s présent(e)s dans le home. Le cadre qui avait donné l’ordre verbal “débrouillez-vous” a sûrement reçu une prime.
Toujours chez les sociopathes, il y a le procès en cours contre les dirigeants de France Telecom pour leur “gestion par le stress” qui a provoqué des dizaines de morts et de blessés. Les excuses généralement invoquées par les inculpés sont de deux ordres : “je ne vois pas où est le mal” et “j’obéissais aux ordres“. E.T. phone home :-/
Ce type de gestion est aussi la méthode déployée par le plan Copernic au niveau des administrations fédérales belges. Outre le placement des apparatchiks à des postes dirigeants très bien payés inventés pour eux, donc à une main-mise des politiques sur l’administration qui les rétribue pour cela, ce plan a mis en place un management par le stress des fonctionnaires. Il était d’autant plus difficile à vivre qu’il n’y avait pas de porte de sortie sauf à renoncer à ses revenus. Il y en a à peine plus maintenant, la mobilité au sein de l’administration n’étant pas chose aisée.
Des suicides ont eu lieu, comme des dépressions, des départs et des burn-out en série. Mais nous sommes en Belgique et tout fût donc balayé sous le tapis puisque tous les partis, sauf le PTB (son journal), y trouvaient leur compte. Les citoyens, les contribuables et les travailleurs largement moins quand après avoir détruit les connaissances et les personnes au sein la fonction publique, il a fallut chèrement sous-traiter (ou “maltraiter”) au privé ce qu’on avait retiré aux fonctionnaires et services compétents. Juste pour rire : savez-vous qui dirige le ministère qui s’occupe des fonctionnaires fédéraux ? Un NVA rabique donc par essence anti-fonctionnaires et anti-fédéral. Comment ça, “briser l’outil” ?