J’ai longuement hésité avant de parler de ce sujet, tant il est brûlant. Mais tant pis, je me lance: “Comment le peuple juif fut inventé” de Shlomo Sand est une bombe, ni plus ni moins. Faussaire, anti-sémite, historien au rabais: les qualificatifs n’ont pas manqué de saluer l’auteur de ce livre qui s’est remarquablement vendu… en Israël mais risque de solides problèmes… à l’étranger. L’ironie du propos de l’auteur tient aussi au fait qu’il affirme que les vrais descendant des habitants de la Palestine au temps des romains sont les Palestiniens d’aujourd’hui. C’est peu apprécié.
Si je n’ai pas les qualifications pour juger des qualités scientifiques de la recherche historique de Shlomo Sand, je peux certifier au moins une chose: ce livre n’empêche pas de s’affirmer juif. Je pense comme beaucoup que la judaïté ne relève pas d’une quelconque filiation avec un peuple d’il y a deux mille ans (*) mais bien plus avec une communauté de pensée, de culture, voire simplement la filiation avec les victimes du nazisme ou les kibboutznik.
Par contre, ce que ce livre met à mal, c’est la justification du sionisme et l’obstination de la toute grande majorité des Israeliens à refuser de reconnaître les droits élémentaires des Palestiniens des territoires qu’ils occupent. Ceux-là sont les victimes de ce livre mais aussi du simple bon sens.
Ce livre appelle indirectement à une refondation d’Israël sur la base de l’existence de tous. Les juifs qui pensent que ce livre remet en cause l’existence d’Israël adhèrent indirectement à l’existence de l’Eretz Israel de l’apartheid actuellement en place. Ils sont, à mes yeux, de biens pires ennemis des juifs et de l’idée de “l’an prochain à Jérusalem” que ce livre d’histoire.
A défaut de lire le bouquin, un article en parle en détail, donne quelques informations sur son auteur et précise les conditions qui ont entouré sa publication. Vous le trouverez là: http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2258
(*) Je ne suis pas plus généticien qu’historien mais je veux bien parier qu’en deux mille ans, 25% de la population mondiale descend peu ou prou de n’importe qui.