« Check list » de l’attaque de l’Iran

La check list est la suite d’éléments à vérifier avant une opération importante voire périlleuse. Elle ne prouve pas que la chose aura lieu mais elle s’assure que tout est prêt pour la réaliser.

Revoyons ensemble les éléments nécessaires ou utiles avant l’attaque de l’Iran, chaînon suivant de la course à la 3e Guerre Mondiale après la Russie et avant la Chine :

  • Un appui inconditionnel du futur ex-premier pays du monde drogué par le premier appareil militaire du moment mais déjà en perte de vitesse à tous points de vue et qui y réagit avec la paranoia et l’absence de scrupule d’un cocaïnomane en manque ? CHECK.
  • Un créancier qu’on ne peut plus rembourser et dont la mort arrangerait bien les finances du premier des bellicistes ? CHECK.
  • Un démocrate à la Présidence des USA, comme souvent dans ces cas-là, en prime gâteux et téléguidé par les néo-conservateurs à la direction des affaires étrangères sans interruption depuis W. Bush inclus* ? CHECK.
  • Un futur Premier israélien, Lapid, un peu moins « faucon » que les précédents et qui devra donc prouver à ses électeurs qu’il est quand même capable de « faire suer le burnous » (passez-moi l’expression) ? CHECK.
  • Des élections législatives à venir (octobre-novembre) chez les 2 puissances militaires les plus incontrôlables des 50 dernières années, USA & Israel ? CHECK.
  • Un plan de paix rejeté par les deux irresponsables pré-cités ? Pas CHECK mais presque.
  • Une crise économique mondiale et habituelle du capitalisme boursier à laquelle il serait TELLEMENT pratique d’opposer une guerre mondiale pour écraser les travailleurs et les populations faibles en général qui nous promettent un automne agité ? CHECK.
  • Une censure à long terme bien en place sous un prétexte totalement bidon (l’Arabie Saoudite avec le Yemen et les USA avec la Yougoslavie ont fait régulièrement pire que la Russie sans que l’on ne bouge un cil) en Europe comme aux USA ? CHECK.
  • Des producteurs d’or noir à remettre au pas pour qu’il cessent de gaspiller NOS précieuses matières premières en voie de raréfaction avec un concurrent (la Chine), en se passant du $ en prime (cf. le précédent libyen) ? CHECK.
  • Un pays visé qui propose de mettre en place une nouvelle monnaie qui contournerait le $ (idem) ? CHECK.
  • La Russie, garante de paix dans cette région qui est déjà bloquée ou au moins diminuée par un autre conflit vital pour elle au point que personne n’a agit militairement après le bombardement par Israël du plus grand aéroport civil de Syrie ? CHECK.
  • Une nouvelle distraction du garant par le harcèlement d’un roquet sans importance mais appuyé en sous-main par l’Europe et l’Otan ? CHECK.
  • Une alliance des racistes (apartheid israélien) et des totalitaires (théocratie mêlée d’absolutisme royal) du coin qui sont aussi les 2 plus grosses puissances militaires de la région ? CHECK.
  • La livraison des armes nécessaires (ravitailleurs en vol et anti-missiles) à ces deux agités ? CHECK.
  • De nouvelles armes, les F-35 et les drones, qui assurent temporairement la sécurité des pilotes de bombardiers face à l’ennemi désigné ? CHECK.
  • D’autres nouvelles armes (S-300 et S-350 russes) qui vont sérieusement minimiser l’avantage des précédentes, qui sont en projet d’achat dans le camp d’en face et qu’il faut anticiper ? CHECK.
  • Des manœuvres belliqueuses et provocantes afin que les ennemis tirent le premier coup de feu pour prévenir l’attaque inéluctable comme l’Otan vient de le faire en Ukraine ? CHECK.
  • La cible suivante déjà désignée, en l’occurrence la Chine à qui l’on va faire le coup du Japon en 1941 (« plus de pétrole pour vous ! ») ? CHECK.

Tout est prêt, on attend les ordres. Traditionnellement, c’est en Octobre que ça se passe pour les USA mais les faucons Israélien sont tellement énervés et sûrs d’eux-mêmes que ça ne tiendra peut-être pas jusque-là. D’un autre côté, les fanfaronnades israélienne en mode « retenez-moi ou je fais un malheur » sont aussi annuelles que coutumières. D’autant que leurs derniers passages à l’acte n’ont connu que des réussites à l’Américaine du genre « on casse tout et on se tire en vous laissant gérer les ruines ».

Septembre permettrait d’engranger les bénéfices des vacances d’été mais, a contrario, de vider les stocks d’essence déjà vacillants depuis l’embargo sur la Russie. L’Ukraine peut s’effondrer avant cette échéance, c’est cependant peu probable, tout comme Wall Street, peureux et qui n’est jamais aussi heureux que pendant une crise sanitaire ou une bonne guerre. Et ces dernières sont toujours bonnes… au début :-/

En tout cas, les moteurs chauffent et le porte-avions H. Truman est en Méditerranée. Il sera remplacé si nécessaire mais il n’est pas indispensable.


(*) Trump partiellement exclu mais trahi par ses propres troupes tant à la Vice-présidence qu’au FBI, à la CIA et au Pentagone.

Revue de presse anglophone et quelques traductions 15 juin ’22

Je vous propose de commencer cette revue de presse anglophone par la star de la morale de gauche, l’irremplaçable Caitlin Johnstone. Sa lecture matinale devrait vous remplir d’humanité et de volonté de lutte chaque jour. J’ai eu des difficultés pour choisir plus spécifiquement une de ses dernières chroniques journalières mais je pense que celle intitulée « Nos vrais ennemis ne sont pas à Pékin ou à Moscou » est représentative de l’esprit du moment.

En matière de géopolitique globale, la recommandation du jour est sûrement l’article de Patrick Lawrence de Consortium News. Il devrait toucher le cœur de nos opinions quand il analyse très finement à propos de la politique globalement ratée de Joe Biden qu’à la différence du monde que « il a les Européens de son côté. (…) Nous verrons comment cela se passe alors que la guerre se poursuit, que l’inflation bat des records et que les chaudières refroidissent. En Angleterre, les ménages brûlent déjà du bois. »

A propos de misère et de cette île anglo-saxonne amarrée au près des côtes européenne, une étude du Lancet qui est déjà une référence scientifique majeure et que vous trouverez sur le site d’accès gratuit Science Direct bien connu des spécialistes. Ses conclusions font frémir : « Nous rapportons des preuves que (…) Les politiques nationales de lutte contre la pauvreté sont essentielles pour s’attaquer aux tendances négatives de la prise en charge des enfants en Angleterre. » Cela semble peut-être une évidence pour nos lecteurs mais c’est une révolution dans le paysage anglais encore baigné dans le sang du Tatchérisme.

WSWS.org, le site de la IVe internationale, en français comme en anglais, nous rapporte que « La crise du lait maternisé qui menace la vie des enfants à travers les États-Unis s’est aggravée cette semaine, le taux de rupture de stock des préparations pour nourrissons sur les étagères des magasins ayant atteint 70 pour cent pour la semaine se terminant le 22 mai. La semaine précédente, le taux de pénurie était de 45 pour cent, selon la société de suivi du commerce de détail Datasembly. » Il en tire évidemment des conclusions très offensives sur le manque d’égard du capitalisme en regard de l’humanité la plus élémentaire.

Choisie et traduite en français par Bruno Berthez, ne ratez pas l’attaque en règle du sénateur Richard Black, qui, après avoir servi 31 ans dans les Marines et dans l’armée, a ensuite servi à la Chambre des délégués de Virginie de 1998 à 2006, et au Sénat de Virginie de 2012 à 2020. En tant qu’ancien membre des JAG (la justice militaire, enquêteurs inclus) il taille en pièces les accusations de crimes de guerre portées à l’égard de la Russie comme étant totalement infondées.

Le mouvement « N’extradez pas Julian Assange » prend toujours plus d’ampleur partout ailleurs que dans les médias « mainstream ». Ces derniers lui avaient pourtant décerné à peu près tous les prix journalistiques possibles avant qu’il ne commence à être poursuivi par la vindicte des USA. La liste est impressionnante, « Le Monde » inclus.

LE site du mouvement anti-guerre aux USA rapporte l’inquiétude de 75% des USAméricains vis-à-vis des risques de guerre nucléaire engendrés par la politique insensée de ce gâteux faucon nommé Joe Biden. Il ne mentionne cette peur dans aucune de ses déclarations mais elle y est crée dans chacune.

Matt Tabibi était l’icône de l’idéologie progressiste aux USA, aujourd’hui il rompt une lance contre Hillary Clinton qui a « personnellement approuvé une grave désinformation électorale. » Il estime qu’elle devrait être exclue de Twitter et se demande s’il « existe (…) une exception anti-Trump à la modération des contenus ? » Si Tabibi n’a pas changé, le « progressisme » USAméricain est tombé bien bas.

Pour une fois je vais citer un site de republication, l’excellent Natylie’s Place. Elle nous propose un article majeur sur l’historique de l’extrême-droite Ukrainienne depuis le début du XXe siècle. Elle en « retiré une poignée de photos de cette publication croisée car elles contiennent des images de violence extrêmement explicites et perturbantes ». Vous trouverez le lien originel vers l’article de Covert Action Magazine sur son site. Pas ici : j’ai des limites.

Jonathan Cook nous gratifie d’une réflexion sur l‘indispensable libération de nos esprits qu’il débute en nous disant que « rien ne me qualifie mieux pour écrire sur les affaires du monde en ce moment – et sur l’ingérence occidentale en Ukraine – que le fait que j’ai suivi de près les méandres de la politique israélienne pendant deux décennies. »

L’exceptionnel et francophone colonel Suisse Jacques Baud ne peut plus être retrouvé que sur des sites anglophones. Voici le dernier en date à ma connaissance : “The goal is not to help Ukraine, but to fight Putin”.

Le très chinois Global Times est à la presse chinois ce que le New York Times est à la presse occidentale : c’est lui qui donne le ton dans son camp et c’est la voix officieuse de son gouvernement. Il nous propose ici en continu la vision chinoise, très équilibrée, des événements d’Ukraine. En « live », pour les amateurs d’anglicismes inutiles.

Le futur « territoire » perse

La guerre d’Iran aura lieu, d’une manière ou d’une autre. D’ailleurs, elle a déjà commencée avec le blocus économique que ce dernier subit depuis de nombreuses présidences américaines. Elle est inéluctable car les USA ne peuvent tolérer un gouvernement qui ne leur soit pas totalement soumis, au pilotage des 4e réserves mondiales de gaz et de pétrole. La remarque vaut aussi pour le Venezuela, 3e réserve mondiale des mêmes. Ne parlons pas de la diabolisation de la Russie, comme par hasard bien placée dans cette histoire.

L’énergie, même celle dépassée que constituent les hydrocarbures liquides ou gazeux, est une nécessité absolue pour ceux qui se veulent les maîtres du monde au 21e siècle et qui ne peuvent le rester que par la violence et la force militaire démesurées.

Parlant du conflit à venir avec l’Iran, Elijah Magnier, vient d’écrire ce qui suit : « (l)a dissuasion iranienne s’est imposée d’une manière ou d’une autre » (sic) sur son site payant. Avec tout le respect que je dois à cet auteur généralement pertinent, je dois dire que je ne le comprend pas : Israël bombarde les forces iraniennes en Syrie au moins chaque semaine depuis un an environ, sans aucune réaction ou riposte significative de l’Iran jusqu’à présent. Qui a la force de dissuasion ici ?

Ne nous faisons pas d’illusion : rappelons-nous comment la « 4ème armée du monde » (sic) irakienne a été vaincue en quelques jours avec très peu de morts occidentaux après 6 mois de bombardements américains quotidiens et intensifs. Qui peut soutenir une telle cadence de feu pendant une si longue période à part les USA et peut-être la Chine ? Personne n’a été capable d’arrêter les bombardements de l’OTAN sur la Syrie qui ont conduit à la chute du pays, non plus. Certes l’Iran est bien plus grand, mais est-ce un obstacle suffisant ? J’en doute et je crains que l’Otanie pense de même.

Certains ont une haute opinion des S-400/S-500 russes pensant qu’ils seront plus ou moins efficients pour contrer ces bombardements. Premier souci, ils ne sont pas iraniens ! En prime, ces fleurons de l’armée russe ne sont pas conçus pour arrêter des essaims de bombes guidées et de drones bon marché actuellement utilisés des deux côtés du champ de bataille moderne (voir récemment en Azerbaïdjan). Ce n’est pas leur but qui est bien stratégique* et non tactique. Idem pour les chasseurs Su-35s/Su-53, bien supérieurs au dispendieux (surtout à l’usage) F-35 dont nous attendons toujours la mise en service effective, faute de simulateurs pour entraîner les pilotes et de pièces détachées pour les entretenir.

Certains occidentaux disent que le F-35 sera un jour une merveille, la plupart des commentateurs autorisés aux USA et en Europe en doutent de plus en plus ouvertement mais de tout façon, ils ne constituent pas ce qui sera principalement utilisé contre l’Iran en cas de conflit de grande ampleur, du moins si l’on se réfère aux offensives passées : des essaims de vieux missiles de croisière « US-cheap** » lancés par les USA, jours après jours, depuis une Arabie Saoudite ou l’autre voire une flotte du premier cité saturera toute défense iranienne et détruira toute infrastructure, éventuellement après un bombardement de précision des batteries de missiles anti-navires. Et ça s’arrêtera là pour le principal.

L’occupation au sol est facultative et vise juste à amplifier le résultat de ce genre de guerre qui abouti à créer un territoire sans tête, déchiré par des seigneurs de la guerre abondamment arrosés en armes légères, là où se trouvait un pays. A plus long terme, le but est la balkanisation de la cible comme dans le prototype de la Yougoslavie qui a précédé dans le désordre en Libye, en Syrie, en Somalie, en Irak et ainsi de suite. Le Venezuela et l’Iran sont sur leur liste des choses « à faire ». Nous espérons tous qu’ils échoueront mais je ne parierais pas d’argent là-dessus : notamment parce qu’il reste à voir si la Chine et la Russie risqueront un conflit de grande ampleur avec les États-Unis pour empêcher la destruction d’un allié somme toute assez secondaire pour eux et dont l’exemplarité symbolique n’est pas évidente.

Reste la question du détonateur du conflit : en l’état, nous sommes nombreux à penser à Israël mais la dictature, pardon,: le royauté absolue des Saoud fera aussi bien l’affaire. Le prétexte sera l’une ou l’autre réaction iranienne aux agressions quotidiennes du roquet apartheido-religieux pré-cité ou du MBS affligé de son habituelle et agressive folie des grandeurs (aventurismes Yemen, Qatar, Kashoggi, etc…). Si ça ne suffit pas, les faux drapeaux n’ont pas été inventés pour les chiens : voyez les Anglais qui en usent et abusent depuis 1970, au moins, ou les USA où ils sont indispensables depuis toujours. La presse-système otanienne (Les WashPo, NYT, Monde, CNN, BBC & C°) se chargera de la propagande où le psittacisme tient lieu de preuve et de mobile***.

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(*) Leur mission est de protéger certains points stratégiques Russes et bien ciblés contre des missiles balistiques nucléaires et les bombardiers du Strategic Air Command : les B-52 et B-1, le discret B-2 comme le futur B-21. Éventuellement aussi quelques chasseurs bombardiers Français porteurs d’armes nucléaires qui tenteraient une percée vers Moscou.

C’est tout et c’est déjà beaucoup à l’échelle du budget militaire Russe qui n’est que la moitié, oui, LA MOITIE des budgets militaires réunis des 3 grands « européens » la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne (cf. chiffres du suédois SIPRI et al.). Je ne parle même pas des USA, là nous changeons tout simplement d’ordre de grandeur.

(**) L’expression « US-cheap » essaye d’exprimer en peu de mots qu’à l’échelle du gargantuesque (et mal utilisé) budget militaire US, ça ne leur coûte pas grand-chose. En prime, leur valeur par rapport à la richesse de USA est ridiculement basse par rapport au prix des rares anti-missiles que pourrait leur opposer le pauvre Iran. N’oubliez pas que les USA ou Israël utilisent sans état d’âme des missiles de précision, valant des dizaines de millions de $ pour détruire des bunkers arabes valant à l’unité 2 ou 3.000 $ à tout casser, c’est le cas de le dire.

(***) Voir article suivant

Israël est en train de perdre la guerre de la communication à cause d’un petit truc imbécile

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais dès que vous écrivez sur la Palestine ou Israël, il y a un des représentants officieux de l’Ambassade de cette dernière qui vient s’incruster en tête des commentaires (kss, kss, les trolls). Son discours ne varie guère : Palestiniens terroristes, droits historiques du peuple juif, Torah, victimes de la Shoah… Comme si les arabes avaient le moins du monde à voir avec ce dernier point qui est un pur problème américano-européen. Pas seulement allemand parce que si les Nazis ont pu mener leur massacre, c’est aussi parce que tous les pays occidentaux avaient fermé leurs frontières aux réfugiés juifs allemand.

D’un autre coté, je sais que c’est mal de compter les victimes mais avec 6 à 7 millions de victimes du nazisme, les juifs européens ne sont pas les plus nombreux. Ce titre leur est ravi par les Soviétiques qui, outre les soldats au combat, se sont fait tuer au bas mot une si pas deux dizaines de millions des leurs entre famines provoquées par les nazis et camps de concentration, notamment pour les soldats prisonniers. De même, en proportion les juifs font au mieux jeu égal avec les Rroms qui ont eux aussi perdu à peu près la moitié de leur population dans les camps nazis. Et ça ne les aide guère aux yeux de l’Europe moderne.

Il est par contre indiscutable pour tous les historiens sérieux, comme pour les survivants de ce conflit ou des déportations que les Juifs étaient la cible privilégiée et systématique des nazis tant sur le terrain que dans leur propagande. Si les nazis n’en ont pas tué plus, ce n’est pas faute d’avoir essayé : par exemple, en pleine débâcle nazie les trains de déportés juifs en directions des camps de concentration avaient priorité sur les convois militaires, c’est dire l’acharnement. C’est attesté par d’innombrables sources dont les cheminots français. Et dans les camps, surtout à la veille de leur libération par les Russes puis les anglo-saxons, ce furent les juifs que les nazis envoyèrent en priorité dans les chambres à gaz avant d’essayer de camoufler leurs crimes.

Ceci posé, soyons un peu correct aussi avec les Palestiniens. D’abord, les alliés de 1945 ont remboursé leur dette à l’égard les juifs avec de l’argent arabe : la Palestine. Ensuite, un groupe de gens viendrait me piquer ma maison et mes terres en arguant que selon un livre de légendes apocryphes et bourrée de contradictions, cette terre leur fut donné par leur dieu à un moment donné il y a deux ou trois mille ans. Qu’en prime, depuis plus d’un demi-siècle, ils me remboursent en me lançant des missiles sur la gueule chaque fois qu’ils veulent gagner une élection… Je sais pas pour vous, mais moi, je serais plutôt énervé et même un peu extrémiste.

Certes, ce vol remonte au milieu du siècle dernier (la Shoah aussi si on va par là malgré son horreur), mais les Irlandais, ça fait cinq siècles que les Britanniques leur ont piqué les terres les plus riches et les plus fertiles de leur île et ils n’ont toujours pas pardonné ni abandonné l’idée de récupérer leur souveraineté sur toute leur terre. La haine des « Brits » est toujours solidement ancrée en Irlande comme aux USA où nombre d’entre eux ont dû fuir pour échapper aux famines provoquées par la cupidité et la rapacité de la classe dirigeante anglaise. A leur propos, notons au passage que cette dernière semble n’avoir guère changé au 20e siècle : en 1943, le gouvernement de sir Winston Churchill fut très probablement la cause principale d’une famine qui fit 3 millions de morts en Inde.

Revenons en Palestine avec les accusations de terrorisme. La définition la plus couramment acceptée du terrorisme est qu’il s’agit du fait d’utiliser une violence meurtrière pour influencer les décisions politique d’un groupe social. La proportion des morts depuis 1967 est globalement de 1 Israélien pour 100 Palestiniens. Cette disproportion ne fait que s’accentuer. Qui est donc le terroriste ? Est-ce la méthode qui va les départager ?

En règle générale, les « heurts » comme les appellent les médias occidentaux serviles qui essaient d’égaliser entre occupés et occupants, ce sont des pierres contre des balles. Bizarrement, les balles sont plus meurtrières. Surtout quand il y a des blindés de leur côté. Où avez-vous vu qu’on utilise des balles pour réprimer une manifestation, même violente dans un pays occidental depuis la seconde guerre mondiale ? Le « Bloody Sunday » en Irlande est devenu une chanson à succès de U2. « Bloody tous les jours » en Palestine renvoie dos à dos les assassins et les victimes sur nos écrans de TV.

Une bombe, qu’on l’amène en voiture dans une zone civile ou qu’on la balance en grappes depuis un avion sur un territoire aussi densément peuplé que Gaza, laquelle est la terroriste et laquelle est l’expression, certes imbécile, d’une rage impuissante ? Cette question a été résolue par les Israéliens eux-même qui n’ont pas hésité amener à la tête de leur gouvernement au lendemain de leur indépendance l’homme qui décida de faire sauter l’immeuble de l’administration civile anglaise en Palestine avant 1948. Attentat terroriste s’il en fût.

Un petit rappel pour nos ami.e.s fleur bleue (ou verte) : vous vous souvenez du chinois à la place Tien An Men qui a arrêté à lui tout seul une colonne de char. C’est beau la lutte non-violente, hein. J’aime beaucoup aussi et vous devriez demander à l’américaine Rachel Corrie ce qu’elle en pense. Mais… justement, le problème c’est que vous ne pouvez pas ! Le bulldozer blindé israélien, lui, ne s’est pas arrêté devant cette jeune femme très photogénique qui s’était placée comme bouclier pour protéger des habitations que l’autorité militaire avait décidé de détruire, très illégalement d’ailleurs. Le blindé lui a froidement roulé dessus et est allé détruire les maisons. Vous imaginez la photogénie après être passé sous de chenilles d’un Caterpillar blindé ? Non, moi non plus, je ne veux pas imaginer. Posez-vous la question : s’ils peuvent faire ça impunément à une Rachel Corrie blanche et américaine (important pour les média, tout ça), vous imaginez ce qu’ils peuvent faire à des arabes, bruns, vaguement apatrides dont beaucoup sont, en prime, des musulmans ?

Malgré tout, aujourd’hui, l’État Juif comme il s’intitule lui-même, est en train de perdre la guerre de la communication. Non, pas à cause de la sauvagerie de leur ex-premier ministre, son remplaçant sera probablement pire d’ailleurs. Non, à cause d’un appareil vraiment imbécile : le mal-nommé smartphone (en anglais, « smart » veut dire futé, intelligent). On pouvait jadis faire disparaître les images sans lesquelles il n’y a pas de passage à la TV, en chassant les journalistes. Aujourd’hui, n’importe qui a en main une caméra qui va pouvoir rapporter les clichés sanglants de l’oppression des civils via l’internet au monde entier. C’est le même problème auquel sont confrontés toutes les polices : aux USA où les massacres impunis des Afro-américains par la police Euro-américaine le sont de moins en moins, en France où les trop habituelles bavures policières sont révélées dans toute leur iniquité par des appareils à quelques centaines d’€. Avouez que c’est ballot quand même !

Edit du 23 juin : Caitlin Johnstone écrit avec infiniment de talent mais en anglais sur un thème comparable dans  » Humanity Is Sloppily, Awkwardly Lumbering Toward Consciousness« . Si une traduction française de ce texte devait apparaître, vous trouverez le lien sur ce site.

Edit 25 juin : un lien vers l’article Operation Barbarossa Was a War of Racial Annihilation paru sur Jacobin Mag été rajouté dans le texte.

« A l’Ouest, rien de nouveau »

Enterré dans les nouvelles militaires, on trouve l’accord du département d’Etat (les Affaires Étrangères US) pour la vente par les USA de 8 avions ravitailleurs KC-46 à Israël pour moderniser leur flotte. C’est confirmé. Une demande de longue date des israéliens. La seule raison militaire possible de cette vente est de permettre aux avions israéliens d’atteindre l’Iran sans l’aide de l’infrastructure des USA, y compris avec quelques-unes de ses 200 charges nucléaires.

Ce pays vient de voter majoritairement pour l’extrême-droite contre la droite. Il vient de choisir la haine comme unique moteur de sa politique et se voit ainsi doté de moyens extraordinairement puissants de déclencher une guerre générale voire nucléaire au Moyen-Orient.

Le (réel) dirigeant actuel de l’Otan, le Général Wolters a aussi déclaré qu’il était « fan de la politique flexible d’utilisation de l’arme nucléaire en premier » (vidéo). Il n’a pas ajouté « uniquement si c’est pas chez moi » mais dans la mesure où il combine ça avec l’usage d’armes nucléaire destinées au champs de bataille, il est évident que ça vise l’Europe, la Russie et le Moyen-Orient.  Logiquement, la Russie réplique depuis longtemps qu’une attaque nucléaire locale (donc chez elle ou ses alliés) est une attaque nucléaire globale et sera répondue comme telle.

Les politiques sont complètement à l’Ouest.

La force, rien que la force

Israël reconnaît dans la presse israélienne, par la voix de son multi-ministre Bibi Netanyahu, qu’il a déjà bombardé l’Irak (confirmé par le New-York Times) et bientôt les Houtis au Yemen outre la Syrie au rythme d’une attaque par jour environ depuis 2018. Tout ça sous le prétexte que ce sont des alliés de l’Iran. Coupables par association, ça suffit apparemment. Tout ça va rendre Israël encore plus populaire dans la région, à commencer par la Turquie et le Hezbollah, et habituer les gens à respecter le droit international à son égard. En même temps, ce pays démocratique (pour 50% de sa population, juive exclusivement) s’est toujours arrogé le droit d’enlever à l’étranger, de tuer qui il voulait, où il voulait, des soldats certes, des responsables politiques, des militants mais aussi des scientifiques étrangers ou des protestataires non violents comme leurs dissidents.

Bibi projette visiblement aussi une attaque de Gaza (mais les indices sont encore trop diffus pour être reliés à quelques articles). Parce que bombarder deux millions de palestiniens assiégés dans un ghetto surpeuplé et probablement tuer quelques milliers de civils, ça va fera ça de moins qui meurent de misère physiologique, de manque de soins, d’eau potable et d’infrastructures telles les égouts (détruites) dans ce baril de poudre et de poussière. Et ça ne va pas du tout les radicaliser plus encore.

Il veut aussi se joindre à la force de « police »(ou d’agression) anglo-saxonne dans le détroit d’Ormuz, au plus près de l’Iran, avec des forces militaires. Histoire de calmer le jeu, sans doute.

Évidemment, il faut se rappeler qu’il y aura tout bientôt des élections dans ce pays où bombarder voire assiéger et affamer les voisins et les anciens occupants fait gagner les votes de gens ultra-majoritairement racistes et qui résistent de plus en plus mal à la tentation du culte de la force. Pas des nazis, certes, mais peut-être bien des fascistes pour une trop forte majorité qui semble s’accroître sans trêve.

Le premier ministre était d’ailleurs cette semaine en Ukraine où il a été accueilli par un mot d’ordre issu de l’histoire nazie (et anti-sémite) locale sans que cela lui cause apparemment le moindre problème, même si le reste de la visite fut plus responsable. Par ailleurs, il a longuement souligné les liens construits avec le président précédent qui, lui, couchait ouvertement avec les néo-nazis.

L’oppression : musulmans vs chrétiens.

Je viens de lire un rigolo qui affirmait que les musulmans oppressent les chrétiens depuis le VIIe siècle. Je ne croyais pas nécessaire de rappeler des évidences, mais si !

Les chrétiens n’ont pas le monopole de la violence mais le fait est que les pays militairement les plus développés et les plus expansionnistes depuis plus de 10-15 siècles se situent très majoritairement en Europe et en Amérique du Nord, pays très majoritairement chrétien. Les autres sont au mieux des outsiders et le plus souvent des victimes, musulmans ou pas.

Les Croisades furent des invasions meurtrières répétées. La Reconquista espagnole chassa toute la population musulmane (et juive qui fut accueillie par les Turcs et les arabes du Maghreb) pour prendre les plus anciens.

Ensuite, le colonialisme par les pays chrétiens puis les révolutions nationales pour les expulser, sans même parler des « dommages » à payer aux anciens pays colonisateurs, ainsi que l’exploitation néo-coloniale ont coûté lourd aux natifs de tous les pays concernés, musulmans inclus.

Plus proches de nous, les multiples guerres impériales dans les régions pétrolières ont fait des millions de victimes (1,5 Mls au moins pour le seul Irak en ajoutant les victimes de l’embargo à ceux des 2 guerres et les seigneurs de la guerre qui prospérèrent sur les décombres de l’Etat). La guerre en Syrie est le fait de « fous de Dieu » financés par l’Arabie Saoudite mais celle-ci est téléguidée par les USA qui fournissent plus ou moins gratuitement les armes qui y font des ravages. Et l’occupation US (chrétienne fondamentaliste) n’y est pas une illusion.

La Corne de l’Afrique fut et est toujours le théâtre de nombreux conflits dont les parrains sont très majoritairement « chrétiens », Orthodoxes russes (ou athées du temps de l’URSS) ou Protestants américains. On peut continuer longtemps, hélas.

Les « Fous de Dieu » musulmans sont pour la plupart des créations occidentales pour lutter contre le « communisme athée »: en Afghanistan contre le socialisme, par l’Arabie Saoudite et ses filiales mises en place en Europe en échange du pétrole, en Iran contre les socialistes à nouveau ce qui menât d’ailleurs au Khomeinisme, etc… Le Hamas est une création israélienne pour lutter contre l’OLP, laïc car socialiste et un mélange de musulmans et de chrétiens. Et sur le Golan, les mêmes israéliens ont soutenu les terroristes religieux locaux contre le gouvernement syrien.

Tout ça ne justifie pas le très improprement nommé « terrorisme » mais nous oblige quand même à tenir compte de ce qu’il s’agit souvent d’une réponse du berger à la bergère, d’une violence aveugle à une autre violence qui ne l’est hélas pas moins. Réponse d’un terrorisme plus ou moins organisé à une violence terroriste (merci à Julian Assange) d’états souvent chrétiens ou juif qui essaye d’ailleurs de le cacher (traduit) pour mieux en nier les origines.

Lettre ouverte aux « colons » de Judée-Samarie – Mise à jour 29/05/11

Ce qui me fait militer pour la paix en Israel/Palestine, quels que soient les choix que feront ceux qui veulent y vivre ensemble (contre vous, donc), c’est que la majorité israélienne dont vous êtes le pire soutien, se pense en situation de force pour toujours et donc qu’ils ont tout le temps devant pour « chasser tous les étrangers de la terre sacrée réservée depuis (et pour) toujours aux juifs par le mec la-haut ». Ce faisant, ils prennent un sacré risque: un mouvement de foule  antiAipac peut flamber à un moment donné aux USA, d’autant que  comme le Crif en France, il est coutumier des rodomontades imbéciles quand à ses succès.

L’opinion publique européenne est de plus en en plus pro-palestinienne, d’ailleurs contre ses faiseurs d’opinions et ses dirigeants. Aux USA, outre le risque évoqué ci-dessus, l’irruption de J Street va avoir un effet de révélateur de l’extrémisme des positions de plus en plus décriées du tout-puissant Aipac. Quand aux autres pays plus ou moins fraichement libérés de la colonisation et des dictatures, ils haïssent Israël qui a fourni sans sourciller des moyens et de l’expertise militaire et de contrôle des foules au pires abrutis et aux plus immondes salauds, Sakaachvili en Géorgie étant le plus proche de nous mais les dictatures sud-américaines et arabes comme le régime de l’apartheid en Afrique du Sud ont eu en leur temps plus que leur part. On vient encore d’en avoir un exemple en Egypte.

Pour corser encore plus le pari, vous voulez ignorer que la situation politico-économique mondiale est aussi instable qu’incertaine (euphémismes) et que les dirigeants occidentaux qui tiennent Israël sous perfusion par le biais d’un accès discret mais complet à la CEE ou comme aux USA où  Israël bénéficie à lui tout seul de 50 % des fonds de soutien alloués à l’ensemble des pays étrangers, peuvent se trouver brutalement obligés de sacrifier quelque chose pour retenir une opinion qui leur échappe. Et que ce soit comme d’habitude les juifs (que vous acculez à vous soutenir) qui servent de boucs émissaires n’aurait rien de complètement surprenant, surtout quand on voit la résurgence de l’anti-sémitisme, en même temps que du racisme en général d’ailleurs, dans les anciens pays du glacis soviétique, parfois membres de la CEE, Pologne et Lituanie en tête.

Maintenant, chers onéreux colons, peut-être êtes vous encore plus cyniques et sans scrupules que je ne le pense. Peut-être prenez-vous le pari du jusqu’au boutisme en sachant que si vous vous trompez, ce sont les juifs de la diaspora qui paieront et n’auront, pour certains, plus d’autre choix que l’aller-simple vers chez vous. L’alya forcée quoi. Ouais, bon, ben je crois que j’aime autant penser que vous êtes simplement inCONscients en plus d’être des fachos ou des fondamentalistes religieux… voire les quatre pour les plus atteints.

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Deux références importantes apportent du blé à moudre à la publication originelle de cet article:
– l’article d’Akiva Eldar, éditorialiste à Haaretz, dit explicitement « Depuis 43 ans, Israël a été gouverné par des gens qui ont refusé de voir la réalité »  traduit par ici par ContreInfo
Uri Avnery de Gush Shalom fait un compte-rendu critique des dernières rodomontades de Netanyahou au Congrès américain, ici pour la traduction française par Contreinfo aussi. Et la version anglaise est là,

La constitution du Hamas ne reconnait pas Israël

« Ce sont des bêtes marchant sur deux pattes », non daté. « Il n’y a pas semblable chose (…), ils n’ont jamais existé. » (15 juin 1969). « (Les) écraser (…), comme des sauterelles », non daté.  Dans le New York Times : « Lorsque nous aurons colonisé le pays, tout ce que (ils) seront capables de faire sera de détaler tout autour comme des cafards drogués dans une bouteille », avril 1998 soit bien après les accords d’Oslo. Et ça continue comme ça pendant une page dans ce florilège rassemblé par Rachid BRAHMI pour Le Grand Soir. Ah oui, bien sûr, ce sont des extrémistes qui parlent comme ça de leurs ennemis: un chef d’état-major, un président fondateur de l’état, quelques premiers ministres… tous israéliens. Mais la constitution du Hamas ne reconnait pas Israël.

La constitution du Likhoud, elle déclare: « Les communautés juives de Judée, Samarie et Gaza sont la réalisation des valeurs sionistes. La colonisation du pays est l’expression claire du droit irréfutable du peuple juif sur la Terre d’Israël et constitue un atout important dans la défense des intérêts vitaux de l’État d’Israël. Le Likoud continuera de renforcer et de développer ces communautés et il empêchera leur déracinement » et plus loin  « Le gouvernement d’Israël rejette catégoriquement l’établissement d’un État arabe palestinien à l’ouest du Jourdain. Les Palestiniens peuvent mener leur vie librement dans le cadre d’une autonomie mais pas en tant qu’Etat indépendant et souverain. Ainsi par exemple, en matière d’affaires étrangères, de sécurité, d’immigration et d’écologie, leur activité sera limitée pour se conformer aux impératifs de l’existence d’Israël, de sa sécurité et de ses besoins nationaux ». Mais la constitution du Hamas ne reconnait pas Israël.

« Du fait de « la tension existant… entre la définition de l’État d’Israël comme État juif et sa proclamation d’un engagement à une égalité citoyenne, Israël a marqué des réserves à l’égard d’un certain nombre de clauses de conventions internationales en matière de droits de l’homme », extrait du Livre de la Citoyenneté édité par le Ministère de l’Enseignement (israelien). En clair, ça veut dire: pas d’égalité entre juifs et non-juifs. On savait déjà que ce n’était pas une réalité, voici que c’est intégré à l’idéologie officielle. Mais la constitution du Hamas ne reconnait pas Israël.

« Benyamin Nétanyahou et Avigdor Liberman ont mené une campagne sur le dos des Arabes israéliens. Ces derniers forment environ 20 % de la population. » Avigdor Lieberman en rajoute : « Puisque les Palestiniens ont l’audace de demander le droit au retour, il doit aussi y avoir un droit d’expulsion ». Sur la situation des arabes en Eretz Israel, Jean Bricmont vous explique ça bien mieux que moi. Mais la constitution du Hamas ne reconnait pas Israël.

« Plus de 70 % de la population israélienne justifie les attaques militaires à Gaza dans lesquelles sont morts plus de 1300 palestiniens, dont 90% de civils selon les organisations humanitaires ». A contrario, « 400 ONG  ont déposé plainte devant la Cour Pénale Internationale de La Haye le 22 janvier pour crime de guerre et crime contre l’humanité. » dit le blog ‘Les actualités du droit« . Le même qui rappelle que « l’Autorité Palestinienne, dans le cadre d’un consensus politique – fort rare – a donné compétence à la Cour Pénale Internationale pour enquêter sur les territoires palestiniens, dont Gaza, et ce depuis 2002″ Mais la constitution du Hamas ne reconnait pas Israël.

Quand à la façon de faire taire toute voix discordante, ce post d’Article 11 et Plume de Presse en parlent mieux que moi, nombreux exemples (français) à l’appui. Plus sérieusement, si vous voulez savoir ce qu’est le Hamas, allez jeter un coup d’œil par exemple sur cet article du Centre Tricontinental ou celui paru chez Michel Collon. Mais ni constitution, ni la loi, ni la classe politique, ni la quasi-unanimité de la population israélienne ne reconnaissent la Palestine  :-/

Et pourtant, je suis juif !

J’ai longuement hésité avant de parler de ce sujet, tant il est brûlant. Mais tant pis, je me lance: « Comment le peuple juif fut inventé » de Shlomo Sand est une bombe, ni plus ni moins. Faussaire, anti-sémite, historien au rabais: les qualificatifs n’ont pas manqué de saluer l’auteur de ce livre qui s’est remarquablement vendu… en Israël mais risque de solides problèmes… à l’étranger. L’ironie du propos de l’auteur tient aussi au fait qu’il affirme que les vrais descendant des habitants de la Palestine au temps des romains sont les Palestiniens d’aujourd’hui. C’est peu apprécié.

Si je n’ai pas les qualifications pour juger des qualités scientifiques de la recherche historique de Shlomo Sand, je peux certifier au moins une chose: ce livre n’empêche pas de s’affirmer juif. Je pense comme beaucoup que la judaïté ne relève pas d’une quelconque filiation avec un peuple d’il y a deux mille ans (*) mais bien plus avec une communauté de pensée, de culture, voire simplement la filiation avec les victimes du nazisme ou les kibboutznik.

Par contre, ce que ce livre met à mal, c’est la justification du sionisme et l’obstination de la toute grande majorité des Israeliens à refuser de reconnaître les droits élémentaires des Palestiniens des territoires qu’ils occupent. Ceux-là sont les victimes de ce livre mais aussi du simple bon sens.

Ce livre appelle indirectement à une refondation d’Israël sur la base de l’existence de tous. Les juifs qui pensent que ce livre remet en cause l’existence d’Israël adhèrent indirectement à l’existence de l’Eretz Israel de l’apartheid actuellement en place. Ils sont, à mes yeux, de biens pires ennemis des juifs et de l’idée de « l’an prochain à Jérusalem » que ce livre d’histoire.

A défaut de lire le bouquin, un article en parle en détail, donne quelques informations sur son auteur et précise les conditions qui ont entouré sa publication. Vous le trouverez là: http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2258

(*) Je ne suis pas plus généticien qu’historien mais je veux bien parier qu’en deux mille ans, 25% de la population mondiale descend peu ou prou de n’importe qui.