Regarder le passé de l’Ukraine pour comprendre son futur.

Actuellement, le Donbass, soit les 4 provinces du l’extrême Sud-Est de l’Ukraine ainsi que la Crimée rattachée en 1954, ont votés à de très, très fortes majorités pour rejoindre la Russie et quitter l’Ukraine devenue fasciste à l’issue du coup d’État de 2014, payé 4 milliards par les USA. Ce montant est celui proclamé ouvertement par l’envoyée spéciale US Victoria Nulland pendant ces évènements.

Ces 4+1 provinces sont celles que défendent actuellement les armées locales et la Russie. Il n’est un secret pour personne (sauf les journalistes et politiciens Otaniens) que d’autres provinces (ci-dessus en rose) sont historiquement et ultra-majoritairement peuplées de russophones dont la langue, la culture, le sens politique (majoritairement ouvrier) et la religion ont été mis hors-la-loi par la dictature ultra-nationaliste ukrainienne. 

L’ensemble de ces 8+1 provinces de l’Est sont aussi les provinces plus riches d’Ukraine. Elles ont été rattachées artificiellement à cette dernière par le gouvernement Communiste de Lénine en 1922, probablement pour assurer à l’Ukraine un équilibre économique, voire politique, mais en tout cas, sans consultation des populations locales. Ce cadeau en or provoque aujourd’hui un rire homérique quand on parle aux Russes de la soi-disant “Oppression Soviétique” de l’Ukraine qui fonde la fascisme ukrainien et sa volonté de dé-communisation : “holodomor” et autres fadaises inventées par les Nazis en 1940 et recyclés par les USA et leurs serviteurs (Europe, etc..)

Lors de la scission de l’URSS décidée en 1991 par 3 traîtres, dont l’ivrogne Boris Eltsine, contre l’avis de plus de 80% de la population soviétique (vote de l’époque que l’on oublie un peu facilement en Occident), les frontières ont été décidées sur base de ces frontières administratives de 1954.

Ces 8+1 provinces d’origines Russe incluent tout l’accès de l’Ukraine à la Mer Noire principalement via le port d’Odessa, et bien sûr, à la Mer d’Azov via la Crimée. A contrario, elles donneraient aux Russes un accès terrestre à la Transnistrie. Cette mini-région originellement Moldave a fait sécession pro-Russe il y a quelques années. Elle est de plus en plus menacée militairement par ses voisins : Ukraine à l’est et la Moldavie à l’ouest.

La Moldavie est dirigée par Maia Sandu, une Roumaine (!?) “installée” lors d’élections présidentielles “pas du tout truquées par Washington” qui veut imposer un rattachement de la Moldavie au pays de la Présidente : la Roumanie. Majoritairement, la population ne semble pas de son avis et, comme en Ukraine en 2014, la présidence a déclaré hors-la-loi la région où ces votes oppositionnels sont les plus majoritaires. Ben voyons :-/

Le front russo-ukrainien semble être en train de s’écrouler du côté ukrainien faute de combattants et de munitions. Du côté Russe, avec 617.000 soldats bien entraînés dont les 2/3 sont des professionnels et une économie florissante (+3.2% en 2023 ?), tout va bien merci. A contrario, la dernière mobilisation des perdants (automne-hiver 2023) inclut désormais les femmes (plus ou moins volontaires), les étudiants, les vieillards et les handicapés qui ne sont de toute façon pas plus formés et entraînés que les soldats ukrainiens de cet été : 2 semaines pour les plus veinards, 2 jours pour les autres. Moyenne de l’espérance de vie au combat : 2 heures.

Des soldats de faible qualité pour manœuvrer le matériel de rebut (Abrams première génération et Léopard 1 des années ’50) que nous leur avons refilé au prix fort, sans munitions ni guère de pièces de rechanges. En prime, les USA et ses serviteurs (Europe, UK, etc…) ont des difficultés à leur envoyer le peu de munitions qu’ils n’ont plus et sont de toute façon mis en difficulté en interne pour diverses raisons répétées ad libitum par nos JT.

Les négociations sont donc imminentes, sous réserve du renversement de Zelenski lâché à la fois par se population militaire et par les occidentaux qui ont d’autres chats à fouetter : la Palestine, Israël et 48 élections dans le monde en 2024, notamment. Ces négociations décideront accessoirement du sort de l’Ukraine comme de celui de cette ceinture de provinces russes rattachées sans leur accord et séparés de force de la Russie en 1991.

Cocyec imagine une proposition de référendum à l’échelle des 8 provinces plus la Crimée. A contrario, nous craignons surtout une paix limitée aux frontières des 4+1 provinces du Donbass-Crimée qui serait une catastrophe à moyen terme comme l’ont prévu de nombreux commentateurs russes et occidentaux, a fortiori les militaires indépendants.

Cette paix “a minima” serait à l’évidence suivie d’une nouvelle guerre dès que nous aurons réarmé et ré-entraîné l’Ukraine comme nous l’avons fait en 2014, à l’encontre des 2 accords de Minsk cosignés par la France et l’Allemagne qui se sont assis dessus dès le lendemain. Comme d’habitude en Occident qui, le monde entier le sait désormais, n’a aucune parole fiable. Quand on est, à l’évidence, en train de perdre sa prééminence militaro-économique mondiale, c’est une très, très mauvaise attitude.

A contrario, privé de son poumon industriel et de la population attenante, il est probable que l’Ukraine n’aura plus jamais la capacité de se relancer et encore moins de payer à l’Occident ses énormes dettes, plusieurs centaines de milliards d’€ et de $, et donc de relancer ses guerres et guérillas d’agressions.

Il y a donc une balance à réaliser entre une paix “juste” aux yeux des Ukrainiens et une paix “sûre” aux yeux des Russes si l’on ne veut pas voir se ranimer rapidement ce foyer de discorde, si obstinément créé par les USA depuis 1945, aux frontières de l’Europe et de la Russie afin d’asphyxier les deux parties en présence. Accessoirement, la paix pourrait plus ou moins utilement prévoir les moyens pour les Ukrainiens de rembourser les USA, voire même l’Europe mais je n’y crois “guerre” (sic), en tout cas en ce qui concerne cette dernière.

La vérité change selon celui qui paie.

Souvent New York Times varie

15 mars 2019 :
    “Sur son gilet pare-balles figurait un symbole couramment utilisé par le bataillon Azov, une organisation paramilitaire néo-nazie ukrainienne.”

11 février 2020 :
    “Les défenseurs du Bataillon Azov ukrainien, que le F.B.I. appelle “une unité paramilitaire” notoirement connue pour son “association avec l’idéologie néonazie”, nous accusent de faire partie d’une campagne du Kremlin visant à “diaboliser” le groupe.”

17 mars 2022 :
    “La semaine dernière, Facebook a déclaré qu’il faisait une exception à ses politiques de lutte contre l’extrémisme pour autoriser les éloges de l’unité militaire d’extrême droite ukrainienne du bataillon Azov, “strictement dans le contexte de la défense de l’Ukraine, ou dans leur rôle en tant que partie de la Garde nationale ukrainienne.”

29 avril 2022 :
    “Ces scènes sont tirées de vidéos partagées en ligne ces derniers jours par le régiment Azov, une unité de l’armée ukrainienne, qui affirme qu’elles ont été prises dans les bunkers en forme de labyrinthe situés sous la tentaculaire aciérie Azovstal à Mariupol, en Ukraine.”

Souvent Canada varie

“Afin de mieux comprendre comment l’approche des médias canadiens en matière de reportage sur le Régiment Azov (anciennement le Bataillon Azov) a évolué au fil des ans, nous avons recherché toutes les mentions du groupe dans les archives du Toronto Star, du Globe and Mail et du National Post. Nous avons également cherché sur le site Web de CBC News, ainsi que dans certaines de leurs émissions. Les 90 mentions uniques que nous avons trouvées (au 10 août) ont été compilées, la description d’Azov fournie dans l’article ou l’émission étant notée à des fins de comparaison.

Nous avons constaté que ces organes d’information (et les agences de presse sur lesquelles reposait une grande partie de leur couverture) allaient de la reconnaissance directe de l’idéologie néonazie d’Azov à la suggestion que le groupe est simplement “controversé” ou a un “passé douteux”. Certains rapports ne comportaient aucun qualificatif et présentaient simplement le groupe comme une autre unité militaire ukrainienne luttant contre la Russie.”

Les gros sous ne varient pas

L’homme qui a financé l’ascension de Zelensky , Igor Kolomoïsky, est aussi celui qui a créé Azov dont les hommes seront entraînés et formés par les USA et le Canada dès 2015.

Ça n’a (presque) rien à voir mais je fais un coucou tout spécial à la Fürher de la CEE et à la Vice-1ère Ministre canadienne, toutes deux si fières de leurs grands-papa respectifs.

Mais à part ça, l’Ukraine n’est pas envahie par l’idéologie néo-nazie, juste que ses forces de l’ordre (nouveau) et son président ont des gros liens sentimentaux avec elle 😂 Tous sont désormais payés, parfois depuis 2015, par les contribuables ukrainiens de l’Otan, l’Ukraine ne pouvant plus couvrir que moins de 50% de son budget, sans même compter les armes.

Revue de presse anglophone et quelques traductions 15 juin ’22

Je vous propose de commencer cette revue de presse anglophone par la star de la morale de gauche, l’irremplaçable Caitlin Johnstone. Sa lecture matinale devrait vous remplir d’humanité et de volonté de lutte chaque jour. J’ai eu des difficultés pour choisir plus spécifiquement une de ses dernières chroniques journalières mais je pense que celle intitulée “Nos vrais ennemis ne sont pas à Pékin ou à Moscou” est représentative de l’esprit du moment.

En matière de géopolitique globale, la recommandation du jour est sûrement l’article de Patrick Lawrence de Consortium News. Il devrait toucher le cœur de nos opinions quand il analyse très finement à propos de la politique globalement ratée de Joe Biden qu’à la différence du monde que “il a les Européens de son côté. (…) Nous verrons comment cela se passe alors que la guerre se poursuit, que l’inflation bat des records et que les chaudières refroidissent. En Angleterre, les ménages brûlent déjà du bois.”

A propos de misère et de cette île anglo-saxonne amarrée au près des côtes européenne, une étude du Lancet qui est déjà une référence scientifique majeure et que vous trouverez sur le site d’accès gratuit Science Direct bien connu des spécialistes. Ses conclusions font frémir : “Nous rapportons des preuves que (…) Les politiques nationales de lutte contre la pauvreté sont essentielles pour s’attaquer aux tendances négatives de la prise en charge des enfants en Angleterre.” Cela semble peut-être une évidence pour nos lecteurs mais c’est une révolution dans le paysage anglais encore baigné dans le sang du Tatchérisme.

WSWS.org, le site de la IVe internationale, en français comme en anglais, nous rapporte que “La crise du lait maternisé qui menace la vie des enfants à travers les États-Unis s’est aggravée cette semaine, le taux de rupture de stock des préparations pour nourrissons sur les étagères des magasins ayant atteint 70 pour cent pour la semaine se terminant le 22 mai. La semaine précédente, le taux de pénurie était de 45 pour cent, selon la société de suivi du commerce de détail Datasembly.” Il en tire évidemment des conclusions très offensives sur le manque d’égard du capitalisme en regard de l’humanité la plus élémentaire.

Choisie et traduite en français par Bruno Berthez, ne ratez pas l’attaque en règle du sénateur Richard Black, qui, après avoir servi 31 ans dans les Marines et dans l’armée, a ensuite servi à la Chambre des délégués de Virginie de 1998 à 2006, et au Sénat de Virginie de 2012 à 2020. En tant qu’ancien membre des JAG (la justice militaire, enquêteurs inclus) il taille en pièces les accusations de crimes de guerre portées à l’égard de la Russie comme étant totalement infondées.

Le mouvement “N’extradez pas Julian Assange” prend toujours plus d’ampleur partout ailleurs que dans les médias “mainstream”. Ces derniers lui avaient pourtant décerné à peu près tous les prix journalistiques possibles avant qu’il ne commence à être poursuivi par la vindicte des USA. La liste est impressionnante, “Le Monde” inclus.

LE site du mouvement anti-guerre aux USA rapporte l’inquiétude de 75% des USAméricains vis-à-vis des risques de guerre nucléaire engendrés par la politique insensée de ce gâteux faucon nommé Joe Biden. Il ne mentionne cette peur dans aucune de ses déclarations mais elle y est crée dans chacune.

Matt Tabibi était l’icône de l’idéologie progressiste aux USA, aujourd’hui il rompt une lance contre Hillary Clinton qui a “personnellement approuvé une grave désinformation électorale.” Il estime qu’elle devrait être exclue de Twitter et se demande s’il “existe (…) une exception anti-Trump à la modération des contenus ?” Si Tabibi n’a pas changé, le “progressisme” USAméricain est tombé bien bas.

Pour une fois je vais citer un site de republication, l’excellent Natylie’s Place. Elle nous propose un article majeur sur l’historique de l’extrême-droite Ukrainienne depuis le début du XXe siècle. Elle en “retiré une poignée de photos de cette publication croisée car elles contiennent des images de violence extrêmement explicites et perturbantes”. Vous trouverez le lien originel vers l’article de Covert Action Magazine sur son site. Pas ici : j’ai des limites.

Jonathan Cook nous gratifie d’une réflexion sur l‘indispensable libération de nos esprits qu’il débute en nous disant que “rien ne me qualifie mieux pour écrire sur les affaires du monde en ce moment – et sur l’ingérence occidentale en Ukraine – que le fait que j’ai suivi de près les méandres de la politique israélienne pendant deux décennies.”

L’exceptionnel et francophone colonel Suisse Jacques Baud ne peut plus être retrouvé que sur des sites anglophones. Voici le dernier en date à ma connaissance : “The goal is not to help Ukraine, but to fight Putin”.

Le très chinois Global Times est à la presse chinois ce que le New York Times est à la presse occidentale : c’est lui qui donne le ton dans son camp et c’est la voix officieuse de son gouvernement. Il nous propose ici en continu la vision chinoise, très équilibrée, des événements d’Ukraine. En “live”, pour les amateurs d’anglicismes inutiles.

Les mauvais romans d’espionnage de l’Otan

Quand on les revoit à froid, après la samba médiatique, les romans “Skripal & Novichock”, “Novichok et Alexei Navalny” (<5% des voix) et “Vol d’un MH17 au-dessus de l’Ukraine” auraient été mieux écrit par l’auteur de “L’espion qui venait du froid”, le très informé John le Carré que par les services occidentaux : espions, politiciens et presse aux ordres inclus. Leur manque total de finesse fait plutôt penser aux super-productions hollywoodienne.

Les cibles

Ce sont des objets et des personnages insignifiants dont la disparition n’aurait entraîné aucune modification de l’état du monde, les coups eussent-ils été parfaitement réussis.

Quel est l’intérêt politique ou militaire d’abattre au-dessus de l’Ukraine en pleine guerre civile, un avion civil, accessoirement appartenant à un pays très mal vu des USA, et qui n’emportait que des civils dont le seul “intérêt” est qu’ils sont occidentaux et totalement étrangers au conflit, donc que leur mort va déclencher une tempête médiatique.

Skripal est un espion soviétique retraité, passé 20 ans auparavant aux occidentaux. Plus personne donc. Pourquoi prendre le risque d’aller jusqu’en Angleterre pour y toucher avec un produit aussi politiquement marqué sur lequel nous reviendrons ?

Alexei Navalny n’a d’importance qu’à nos yeux d’occidentaux car en Russie il juste l’avocat de la doxa économique néo-libérale et néoconservatrice dont la population Russe ne veut plus entendre parler après le fiasco catastrophique des années Eltsine installé par nos soins. Elles furent bien pire que toutes les erreurs communistes locales réunies mais nous parlons peu de nos erreurs de casting. Suivant les élections, “L’Opposant” Navalny fait entre 1 et 5% des voix aux élections, loin derrière les communistes et leur 15-25% qui constituent les seuls réels opposants à Vadimir Poutine et ses alliés, sauf aux yeux des médias occidentaux. Y toucher va donc aussi déclencher une tempête dans les médias système que les “hasards” du capitalisme ont tous concentrés dans les mains de milliardaires, donc férocement aussi néo-libéraux que leur protégé. Tout ça fait juste de la publicité gratuite pour M. Nobody N° 2.

Les outils

L’instrument de deux de ces affaire est constitué par le Novitchok au mystérieux nom russe qui signifie… “petit nouveau”. Un nom déjà nettement moins vendeur. Il fut inventé jadis en URSS (ça ne rajeunit personne) mais maintenant que la poussière journalistique est retombée, nous pouvons savoir que sa recette relève quasiment du domaine public. D’autant que certains bio-chimistes concernés, dont Vil Mirzayanov, passèrent dès la chute de l’URSS dans les laboratoires militaires occidentaux où ils étaient payés, au moins (cf Eltsine, supra). Il est désormais produit un peu partout dans le monde, y compris au Royaume-Uni, d’ailleurs à quelques miles de chez les Skripal selon certains. Les services secrets… sont secrets à ce sujet.

Dernier point au sujet du Novitchok : le “petit nouveau” est hautement mortel… Sauf quand on l’utilise, apparemment : toutes les cibles visées comme les médecins, sauveteurs, policiers et enquêteurs qui l’ont parfois approché sans précaution ont tous survécu, sans effet même à moyen terme. Bizarre pour une arme de guerre neurotoxique décrite à juste titre comme absolue et rapide !?

L’outil du troisième attentat, aussi peu discret que le précédent est un missile anti-aérien soviétique (aussi) dénommé ici Buk (UK-US) ou Bouk (F) datant des années ’70. Il fait 750 Kg pièce, ça ne se porte vraiment pas sur l’épaule. Il est lancé depuis un tracteur tout-terrain qui en porte 4. Il est accompagné au minimum d’un véhicule radar et d’un véhicule de commandement. Plus le(s) engin(s) de transport des missiles. Vu le niveau de l’électronique soviétique d’il y a 50 ans, plus les chenilles, le blindage et probablement l’équipement NBC caractéristique de l’époque, c’est du lourd, du très, très lourd : quelques dizaines de tonnes pour chacun : 4 gros véhicules sur chenilles présentés ici en vidéo. Peu discret, on disait.

Les auteurs et leurs mobiles

Dans le coin, il est utilisé le plus fréquemment par l’armée ukrainienne, subsidiée par les USA et entraînée par divers occidentaux anglo-saxons. La barrière séparant cet ensemble de leurs supplétifs néo-nazis est très poreuse pour dire le moins. D’autant que les USA ont une longue histoire de collaboration avec les nazis, de von Braun au sulfureux Gehlen. Même si l’armée officielle ne les aiment pas tous ni toujours, les contacts existent. Et ces derniers sont de vrais fous meurtriers, ils l’ont prouvés par leurs paroles et, surtout, leurs actes : le massacre des civils par le feu à la Maison des Syndicats à Odessa pour prendre l’exemple le plus connu.

De l’autre côté, leurs opposants russophones, parfois communistes, pourraient aussi en avoir capturé l’un ou l’autre et l’avoir utilisé à plus ou moins bon escient. Mais cela nécessiterait d’avoir le personnel spécialisé ad hoc et d’avoir capturé l’entièreté de la chaîne d’utilisation qui avec sa portée de 20 km n’est exposé en première ligne. Il semble évident que si les partisans avait capturé un tel groupe, le premier soin des Ukies aurait été de le bombarder par tous les moyens disponibles : chars et unités motorisées avant qu’il n’ait traversé les lignes. De toute façon, ça fait beaucoup de monde, tous capturés et ne sabotant pas le travail ou identifiés et rameutés dans la population locale voire les volontaires Russes pour les utiliser.

Enfin, le dernier utilisateur potentiel est l’armée russe. Le long transport supposé de l’énorme convoi depuis la Russie n’est documenté que par Bellingcat, un organisme au financement suspect issu du MI-6 britannique, soit une source doublement anti-russe tant par son recrutement que par son métier. Ce dernier aussi très peu fiable : le métier des espions est de mentir et manipuler. Ils s’en vantent même. Précisons aussi que ce trajet n’a été observé par aucun satellite-espion côté armée américaine. Bizarre, non ?

Reste une question, la même que pour les affaires “petit nouveau”: pourquoi ? Pourquoi auraient-ils transporté ces engins à travers la partie russophone de l’Ukraine, bourrée de civils pas tous de leur côté donc parfaitement indiscrètement ? Pour le seul plaisir de tuer des civils Hollandais n’ayant rien à voir dans l’affaire sauf pour allumer la mèche courte des médias occidentaux ? En d’autres termes, on n’a pas résolu le “Qui bono” traditionnel de la justice : à qui cela profite ?

Le monstre

Attribuer ces divers attentats à Vladimir Poutine et à son supposé pouvoir absolu implique nécessairement le postulat que l’accusé, le-dit Poutine, soit irrationnel jusqu’au monstrueux et stupide en prime. Soit le contraire de ce que ce judoka et joueur d’échec a démontré tout au long des quelques 20 ans qu’il occupe avec calme et autorité le pouvoir russe.

Ces qualificatifs définitifs siéraient bien mieux à Biden qui a voté et milité pour toutes les guerres (insensées) tout au long de ses 30 0u 40 ans de Sénat, ou à Trump évidemment voire à l’hypocrite Obama qui a fait exécuter sans jugement plus d’USAméricain, journalistes inclus, que tous ses prédécesseurs réunis sans que la presse-système aux mains de divers milliardaires (WashPo, NYT, CNN, BBC, Guardian, Le Monde, etc…) n’en fasse autant de Kashoggi.

Ne parlons même pas du couple de criminels de guerre Bush & Blair (UK) qui les ont précédés: de 1,5 à 2,5 millions de mort.e.s civil.e.s, enfant.e.s inclus, à eux deux pour éliminer un tyran local. Il faisait quand même moins de dégâts que les seigneurs de la guerre qui l’ont remplacé. La pollution à l’uranium appauvri (mais toujours radio-actif) de larges zones urbaines irakiennes vient en prime gratuitement avec les monstres plus ou moins viables qu’elle a produit en quantités (pas uniquement) statistiquement significatives si l’on se réfère au très officiel et médical The Lancet et al. Je vous épargne les photos mais elles existent.

Le secret

Des gens ont lancé ces missiles et se taisent encore. L’hypothèse d’un complot présente le même problème que tous les complots : il faut qu’aucun complice ne parle jamais de l’horreur commise par le groupe. C’est possible dans une armée très motivée mais à peine : tout le monde et son chien a envie de se vanter d’une opération réussie ou de prendre des photos avec son smartphone en oubliant de bloquer la géolocalisation. Les soldats russes ont été particulièrement peu discret dans le genre. Dans les services secrets, mieux entraîné aux procédures ad hoc le secret est mieux assuré, surtout si on liquide les témoins.

Commettre une erreur peut aussi pousser à se taire : un groupe peu expérimenté visait un avion militaire, donc Ukrainien, et l’a confondu avec le vol MH-17. Mais alors ce n’est pas l’armée russe qui les utilise depuis un demi-siècle. Les milices russophones pourraient mieux répondre à cette définition d’un acte involontaire mais nous avons vu qu’il est très peu probable qu’ils aient pu en acquérir le contrôle.

CONCLUSION

L’hypothèse d’une opération “sale” sous faux drapeau avec du matériel Ukrainien reste la plus probable. Celles-ci sont assez courantes ces dernières années. En prime, la commission d’enquête réunie par les occidentaux pour définir les responsabilités a inclus le coupable le plus probable dans la commission, avec en prime un droit de veto sur toute publication. Et ça, c’est quand même un signal assez caractéristique de la volonté d’étouffement d’une affaire sale, très sale.

La gauche de droite sera perdante et nous avec elle

Pour aujourd’hui, je ne saurais trop vous recommander la lecture de “L’incapacité de la gauche à reconnaître un paysage économique profondément modifié donne à Trump une réelle chance de remporter cette élection”. Oui, le titre est long mais l’article est court et se conclut brillamment par ces mots :

“La réélection éventuelle de Trump ne sera pas le résultat de sa capacité à résoudre les problèmes socio-économiques, mais plutôt le résultat de l’échec de l’opposition à les reconnaître. La gauche politique, attachée à l’économie néolibérale, est réticente à envisager des réformes économiques. Le résultat a été une plate-forme politique dénuée de sens et destructrice composée de politiques identitaires qui divisent, de théories du complot anti-russes et de se concentrer sur les personnalités plutôt que sur le contenu. Le ticket Joe Biden-Kamala Harris incarne parfaitement le vaisseau vide qu’est devenu le Parti démocrate.”

Ce texte décrit avec justesse l’impasse que représente “la gauche de droite”, idéologiquement incapable de sortir de “Tina” depuis 40 ans. Comme trop souvent et depuis trop longtemps, ce sont ses trahisons des luttes de la classe ouvrière, sa haine du marxisme et sa suffisance qui vont nous précipiter tout droit dans la catastrophe fasciste.

Comme en 1933 en Allemagne, nous voyons les nervis néo-nazis américains être protégés par une police qui n’obéit plus qu’à elle-même et à l’idéologie que sa fonction sous-tend. Et toujours comme en ’33, c’est l’agitateur lui-même, ici Trump, qui se pose en pacificateur des troubles que son idéologie fasciste et ses discours racistes ont provoqués dans une classe ouvrière jetée sciemment et depuis 40 ans dans une sous-prolétarisation à la fois financière, idéologique et politique.

Le 25 octobre 2019, j’avais imprudemment prédit que Joe Biden serait choisi par les Démocrates et qu’il allait perdre face à Trump. J’avais raison pour la première partie. J’espère toujours avoir tort pour la seconde mais je ne m’attendais pas à ce que ce ticket perdant se soit encore déforcé lui-même en s’adjoignant l’insignifiante et droitière Kamala Harris, destinée à remplacer le vieux Joe dès que le gâtisme du candidat se sera trop vu.

Cette “gauche de droite” ne nous décevra décidément jamais dans sa nullité en ne nous proposant que le néo-libéralisme de la finance, en perte de vitesse, comme alternative à l’extrême-droite d’une industrie lourde en voie d’extinction. A l’identique en France, Macron l’emporte encore sur Le Pen mais à force de “désespérer Billancourt” il est permis de se demander pour combien de temps encore. En Flandre, l’extrême-droite est déjà incontournable.