Les délits d’initié restent impunis

Le Filinfo du Soir le mercredi 08.04.2009, 09:05

La justice ne condamne plus les délits d’initié, selon des données recueillies auprès des différents parquets du pays, rapporte le Tijd. Au cours des quatre dernières années, 17 dossiers ont été ouverts pour délits d’initié, à l’encontre de 38 personnes mais aucun n’a abouti à un jugement, selon une enquête effectuée par le ministre de la Justice Stefaan De Clerck (CD&V) auprès des parquets du pays, à la demande du député Vlaams Belang Guy D’Haeseleer. « Le problème c’est que chaque phase coûte un temps précieux : la détection des faits, le signalement à la justice, l’enquête et les suites », explique Jean-Pierre Devuyst, directeur-adjoint du service central des fraudes de la police fédérale. « Il peut facilement se passer quelques années après le déroulement des faits, cela laisse tout le temps aux personnes suspectées de se trouver des motifs à décharge ». L’affaire de délit d’initié concernant les actions Fortis détenues par le ministre des Affaires étrangères (Open Vld) a par contre été traitée très rapidement, tous les moyens ayant été mobilisés pour y parvenir mais c’est une exception.

Si on n’a pas le temps…

Ce soir, un homme rentrait, seul et grognon de sa journée de travail quand, en haut d’un trrrès long escalator en panne, il a dépassé un petit enfant et sa mère. Trop lourd pour qu’elle le prenne dans ses bras, elle essayait doucement de lui faire descendre ce long escalier, tremblante à l’idée d’un faux pas sur ces rebords tranchants. Et l’enfant péniblement, descendait une à la fois ces marches trop hautes pour lui, haletant sous l’effort.

L’homme s’est arrêté, s’est tourné vers la mère, demandant du regard et y voyant un acquiescement, doucement, il a proposé sa main à l’enfant avec un sourire. Celui-ci l’a prise et, ensemble, ils ont descendu l’interminable escalator arrêté. A mi-chemin, il a demandé à l’enfant: “Veux-tu que je te porte ?” “Non” a répondu l’enfant. “Vous avez le temps ?” a demandé la mère. Il a répondu d’un regard attendri. Ils ont repris, toujours ensemble et au rythme de l’enfant, le reste du trajet.

Arrivés sain et sauf en bas, il a lâché la main de l’enfant, lui a fait un sourire pendant que celui-ci se tournait vers sa mère. Il a salué la mère et sans attendre des remerciements dont il ne sentait pas la nécessité, il est parti sur son chemin avec une grande chaleur dans le coeur, heureux de la confiance de la mère et de l’enfant tout en se disant : “si on n’a pas de temps pour un enfant, on a du temps pour quoi ?”

La constitution du Hamas ne reconnait pas Israël

“Ce sont des bêtes marchant sur deux pattes”, non daté. “Il n’y a pas semblable chose (…), ils n’ont jamais existé.” (15 juin 1969). “(Les) écraser (…), comme des sauterelles”, non daté.  Dans le New York Times : « Lorsque nous aurons colonisé le pays, tout ce que (ils) seront capables de faire sera de détaler tout autour comme des cafards drogués dans une bouteille”, avril 1998 soit bien après les accords d’Oslo. Et ça continue comme ça pendant une page dans ce florilège rassemblé par Rachid BRAHMI pour Le Grand Soir. Ah oui, bien sûr, ce sont des extrémistes qui parlent comme ça de leurs ennemis: un chef d’état-major, un président fondateur de l’état, quelques premiers ministres… tous israéliens. Mais la constitution du Hamas ne reconnait pas Israël.

La constitution du Likhoud, elle déclare: « Les communautés juives de Judée, Samarie et Gaza sont la réalisation des valeurs sionistes. La colonisation du pays est l’expression claire du droit irréfutable du peuple juif sur la Terre d’Israël et constitue un atout important dans la défense des intérêts vitaux de l’État d’Israël. Le Likoud continuera de renforcer et de développer ces communautés et il empêchera leur déracinement » et plus loin  « Le gouvernement d’Israël rejette catégoriquement l’établissement d’un État arabe palestinien à l’ouest du Jourdain. Les Palestiniens peuvent mener leur vie librement dans le cadre d’une autonomie mais pas en tant qu’Etat indépendant et souverain. Ainsi par exemple, en matière d’affaires étrangères, de sécurité, d’immigration et d’écologie, leur activité sera limitée pour se conformer aux impératifs de l’existence d’Israël, de sa sécurité et de ses besoins nationaux ». Mais la constitution du Hamas ne reconnait pas Israël.

“Du fait de « la tension existant… entre la définition de l’État d’Israël comme État juif et sa proclamation d’un engagement à une égalité citoyenne, Israël a marqué des réserves à l’égard d’un certain nombre de clauses de conventions internationales en matière de droits de l’homme », extrait du Livre de la Citoyenneté édité par le Ministère de l’Enseignement (israelien). En clair, ça veut dire: pas d’égalité entre juifs et non-juifs. On savait déjà que ce n’était pas une réalité, voici que c’est intégré à l’idéologie officielle. Mais la constitution du Hamas ne reconnait pas Israël.

“Benyamin Nétanyahou et Avigdor Liberman ont mené une campagne sur le dos des Arabes israéliens. Ces derniers forment environ 20 % de la population.” Avigdor Lieberman en rajoute : « Puisque les Palestiniens ont l’audace de demander le droit au retour, il doit aussi y avoir un droit d’expulsion ». Sur la situation des arabes en Eretz Israel, Jean Bricmont vous explique ça bien mieux que moi. Mais la constitution du Hamas ne reconnait pas Israël.

“Plus de 70 % de la population israélienne justifie les attaques militaires à Gaza dans lesquelles sont morts plus de 1300 palestiniens, dont 90% de civils selon les organisations humanitaires”. A contrario, “400 ONG  ont déposé plainte devant la Cour Pénale Internationale de La Haye le 22 janvier pour crime de guerre et crime contre l’humanité.” dit le blog ‘Les actualités du droit“. Le même qui rappelle que “l’Autorité Palestinienne, dans le cadre d’un consensus politique – fort rare – a donné compétence à la Cour Pénale Internationale pour enquêter sur les territoires palestiniens, dont Gaza, et ce depuis 2002″ Mais la constitution du Hamas ne reconnait pas Israël.

Quand à la façon de faire taire toute voix discordante, ce post d’Article 11 et Plume de Presse en parlent mieux que moi, nombreux exemples (français) à l’appui. Plus sérieusement, si vous voulez savoir ce qu’est le Hamas, allez jeter un coup d’œil par exemple sur cet article du Centre Tricontinental ou celui paru chez Michel Collon. Mais ni constitution, ni la loi, ni la classe politique, ni la quasi-unanimité de la population israélienne ne reconnaissent la Palestine  :-/

Le G8 en bateau

Selon Comaguer, que vous pouvez lire là, le prochain G8 se passera sur un bateau, le Fantasia, histoire de garder les manifestants à distance. C’est bien, hein, des dirigeants qui ont tellement peur de leurs peuples qu’ils doivent s’isoler en mer pour se réunir. S’ils pouvaient y rester.

Notez qu’après nous avoir mené en bateau avec leurs promesses, il est normal que les dirigeants du G8 finissent par se réunir dessus. Et si le “Fantasia” coulait comme les précédents nommés “Bienfaits de la mondialisation” et “Main invisible du marché”, j’aurais du mal à faire couler une larme. Al Quaïda ne pourrait pas nous rendre ce service ? Ah non, j’oubliais, il y a leurs parrains à bord 🙁

Les forcer à partir, la seule constante – Mise à jour 2

Pour documenter un peu mon propos précédent, je vous invite à lire Dominique Vidal (journaliste au Monde Diplomatique) “Comment Israel expulsa les Palestiniens” (21€) qui y fait une synthèse des apports des “nouveaux historiens” israeliens sur ce sujet.

D’autre part, Shalom Archav diffuse actuellement sur son site un rapport aussi officiel que jusque-là secret qui démontre la parfaite connaissance par l’état israelien du caractère totalement illégal, même en regard du droit israelien, de nombre de constructions en Cisjordanie. Elles sont en effet situées sur des terres privées palestiennes. Nous ne parlons pas ici seulement de “colonies sauvages”, aussi abusif que puisse être ce terme pour des peuplements parfaitement acceptés par l’IDF qui par contre n’hésite pas à faire exploser toute construction palestienne qui lui déplait. Nous ne parlons pas seulement de “colonies légales”, aussi abusif que puisse être ce terme au regard du droit international. Nous parlons aussi de constructions réalisées par l’Etat, telle que postes de police ou casernes de pompiers.

Au surplus, je vous invite à consulter, signalés par Contrinfo, les rapports de l’ONU et de la FAO sur les dégats probablement irréversibles que les bombardements israeliens sur Gaza ont engendrés pour l’agriculture par la destruction des champs et troupeaux ainsi que sur l’approvisionnement en eau potable via la contamination possible des nappes phréatiques de la zone. Et bien sûr, les deux rapports déplorent l’impossibilité d’importer les matériaux et engins nécessaires pour réparer ou simplement limiter les dégats vu la continuation du blocus.

Toujours dans la même région et pour la même periode, selon des témoignages récurrents, les soldats de l’IDF se sont livrés a du vandalisme systématique dans les rares habitations qu’ils n’ont pas détruites en partant. Bien sûr ce ne sont que des accusations de terroristes potentiels dont certains auraient même voté pour le Hamas. Comment oserions-nous les mettre en balance avec le comportement habituel de “l’armée la plus morale du monde” 😉 On peut par contre être sûr de savoir ce que ces “terroristes” voteront la prochaine fois.

Encore une fois: quelle autre logique est-elle ici mise en place que celle du choix pour les Palestiniens entre l’affrontement armé et le départ ? C’est une question que tente de résoudre Noam Chomsky dans un texte dont la traduction est parue dans Le Grand Soir.

Conférence ANNULEE: tout le monde l’a vu, personne ne l’a lu

MISE A JOUR

Une fois n’est pas coutume, je vais vous faire le lien vers un article alors que tout le monde l’a déjà fait: tant mouvement.be que rezo.net et tous les autres, même si je ne les ai pas tous fait pour des raisons déjà expliquées.

L’article “Israel a-t-il perdu la guerre” pose une question de pure réthorique qui n’intéresserait plus personne si ce n’est qu’il donne la parole à Shlomo Sand, l’auteur de “Comment le peuple juif fut inventé” dont tout le monde parle, dont moi, et que bien peu ont lu. Et pour 23€ c’est dommage de vous en priver. Ca commence par quelques pointes d’humour, comme le veut la tradition hébraïque(1), et ça continue par une puissante analyse générale de la notion de nationalisme avant d’attaquer le vif du sujet qui n’est pas mal non plus. C’est encore plus bourré de références qu’un article de votre serviteur sauf qu’il s’agit le plus souvent d’introuvables et épais bouquins, en anglais ce qui est de l’hébreu pour la majorité d’entre vous. En plus, ils ne sont pas souvent à la BN (2) ce qui ne facilite pas leur consultation.

ANNULATION !

Si je vous en parle, c’est que le bonhomme donne une conférence-débat (!) à Bruxelles. A l’UPJB le samedi 14 février à 20h15, pour être précis. Leur site n’est plus mis à jour depuis des lustres mais donne l’adresse : 61 rue de la Victoire à 1060 Bruxelles (Métro Parvis de St Gilles). C’est 6€ sauf pour les fauchés: 2€. Autant d’intelligence pour même pas le prix d’un café, ça vaut le déplacement. Et si le buzz fonctionne, le débat sera animé.

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(1) Voir notamment “Dieu comprend les histoires drôles” de Victor Malka. Ed. Sagesse. 6,5 €

(2) la BN c’est la BIBLIOTHEQUE nationale, pas la Banque, bande d’incultes 😉

Les forcer à partir, la seule constante

Le massacre de Gaza vient à peine de se terminer et la RTBF a déjà repris ses habitudes: 4 roquettes sont tombées sur Israel, sans faire la moindre victime, et le JP de 13:00 s’étend en long en large et en travers sur les futures “justes représailles d’Israel” sans donner la parole à quiconque d’autre. En France, c’est le même discours sur toutes les chaïnes.

Aucune explication sur le fait que ces roquettes sont la seule façon pour les Palestiniens de Gaza de protester contre le blocus économique qui continue de les réduire à la misère, car si quelques convois humanitaires passent, insuffisants d’ailleurs, c’est bien tout. Rien dans cela ne permet de reconstruire Gaza dont l’infrastructure a été détruite sciemment et dans de bien plus grandes proportions que la population. Faites la balance: 1.300 morts d’une main et 150.000 à 400.000 personnes privées d’eau de l’autre. Qu’est-ce que l’Israeli Defence Force (IDF) visait prioritairement à votre avis ?

Tant ce blocus économique que cette destruction et les tirs délibérés sur les enfants sont d’ailleurs la démonstration que le gouvernement colonial d’Israel n’a qu’un but: non pas la sécurité de ses propres citoyens mais forcer la population locale à “choisir” le chemin de l’exil. Cette expulsion systématique et forcée est d’ailleurs la seule constante de la politique israelienne depuis 1948. Et même avant, si vous tenez compte des attentats terroristes commis par des futurs premiers ministres comme Begin et consorts depuis les années “30.

Vous ne me croyez pas ? D’accord, alors trouvez-moi une autre logique qui explique:

– l’irrationalité de l’écrasement de Gaza qui a endommagé l’image d’Israel au point de provoquer chez beaucoup des prises de conscience douloureuses qui dépassent parfois même le cas palestinien. Et je ne parle même pas des horreurs comme à Zeitoun.

– la surexploitation des puits de Gaza par les colons, au temps où il y en avait, qui a conduit ceux-ci à se saliniser par infiltration des eaux de la Méditérannée toute proche, rendant la région invivable.

Quittons Gaza pour la Cisjordanie: quelle rationalité ont

– les 600 ou 800 points de contrôle à l’intérieur même des bantoustans palestiniens dont le passage demande de 2 à 8 heures chacun et y empêche donc tout développement vie économique avec les résultats que l’on peut prévoir. Et accessoirement, l’impunité du comportement humiliant des soldats israeliens à l’égard des civils qui sont obligés de subir en silence.

– la destruction des plantations à chaque occasion. Pour rappel, un olivier met 50 (cinqante) ans avant de produire sa première olive. C’est dire le choc économique que représentent ces saccages.

– le laissez-faire des progroms commis par les colons, si dommageables qu’ils soient pour l’image des juifs.

– le contrôle par l’armée des populations civiles. Il est clair que si vous mettez des conscrits armés de fusil, sans protections adaptées, face à des gamins qui leur lancent des pierres, ils finiront par tirer. Ca c’est passé en Irlande pour casser le mouvement pacifiste avant même de se passer en Palestine. Avec les mêmes conséquences: le passage des lanceurs de pierre à la lutte armée. Alors qu’un équipement adapté (armure, bouclier, gaz lacrymogène, auto-pompe, etc…) existe et est employé dans tous les autres pays riches. De même, si vous tirez des missiles pour tuer des palestiniens, même “ciblés”, vous allez tuer des familles entières, avec toujours les mêmes résultats: la radicalisation ou le départ.

– la colonisation constante, sous tous les gouvernements israeliens, même pendant les années qui ont suivi Oslo, et l’appropriation systèmatique de l’eau et des meilleures terres, y compris privées, y compris au mépris du peu de droit encore laissé aux habitants arabes de Palestine voire même d’Israel. Même l’équivalent isrelien de la Cour Suprême a condamné nombre d’entre elles. Sans le moindre effet, d’ailleurs, l’armée refusant systématiquement d’appliquer ces décisions, sauf si elles ne sont que symboliques et temporaires.

– la construction du mur, sur les terres palestiennes, détruisant les plantations et asphyxiant bien des villages en les coupants de leurs terres agricoles.

– l’aide apportée par Israel à la naissance du Hamas au temps de l’OLP (bon là, c’est peut-être la même connerie qui avait conduit les USA à armer les talibans contre le pouvoir socialiste en Afghanistan)

– l’humiliation constante de leur propre Pétain local: Mahmoud Abbas.

Finissons ce rapide tour avec “Israel-frontière de 1967”. Quel sens donner à:

– La confiscation des terres de tous les palestiniens qui ont fui tous les combats depuis 1948, à commencer par ceux de Deir Yassine, qui a été abondamment publicisé par le nouvel état israelien lui-même dans le but d’accroitre la panique. Cette appropriation est illégale, au yeux du droit international privé: pour prendre un exemple en Europe, dès l’effondrement du mur de Berlin, les anciens propriétaires allemands qui avaient fui l’avancée soviétique en 1945 sont venus récupérer les biens que le gouvernement communiste avait réquisitionné et revendu à ceux qui étaient réstés. La justice leur a donné systématiquement raison.

– la politique d’apartheid à l’égard des arabes restés en Israel-’67.

On peut continuer longtemps. J’attend les contre-arguments mais il n’y en aura pas car il n’y a pas d’autre logique imaginable, point.

Pour passer le temps

Désolé pour mes gentils visiteurs mais le coordinateur des lieux est sur le flanc: grippe sévère. Même plus capable de lire un texte un peu complexe. Et encore moins de réfléchir. On se revoit milieu de semaine prochaine.

Pour vous faire patienter, si vous cliquez sur le lien, vous trouverez un site plein de films catastrophes à alibis scientifiques. C’est distrayant comme des films hollywoodiens et un poil plus crédible. C’est en français et certains sortent de la BBC, ce qui est une garantie de qualité si pas de sérieux… normalement 🙂

Une liberté insoutenable

Petite remarque préliminaire: si cet article commence par une allusion au moyen-orient, ce n’est que pour rebondir et vous parler d’un dessein qui le dépasse largement.

Comme le souligne Danielle, l’agression sur Gaza a marqué un tournant dans la vision du moyen-orient mais peut-être aussi du monde. Des gens aussi surprenants qu’Henri Siegman, ancien directeur de l’American Jewish Congress ou la London Review of Book (traduite) prennent position contre l’occupation et le siège de la Palestine.

Sur ce dernier site, nous trouvons aussi un texte qui vient renforcer des propos tenus depuis longtemps par certains comme Loubnan ya Loubnan et popularisés plus récemment par des gens comme Naomi Klein et repris depuis par de plus en plus de gens. Et ce propos est clair et dépasse largement cette zone géographique qui focalise tant d’attention depuis peu.

Le soutien apporté jadis par Israel au Hamas contre Arafat, par les USA aux fondamentalistes de tous poils en Afghanistan ou au Pakistan via l’ISI ne sont pas le fait d’alliances opportunistes. Le support apporté à ce bouffon ivrogne d’Eltsine lors de la chute de l’URSS n’est pas un hasard. Le soutien apporté par les USA ou l’Allemagne, sous des prétextes foireux, aux partitions des pays comme en Yougoslavie, et je ne parle pas seulement du Kosovo, au Vénézuela ou en Bolivie. L’impunité accordé par la communauté internationale au terrorisme d’état du pouvoir colombien et à ses escadrons de la mort. La volonté d’annihilation de l’état irakien ou de l’infrastructure économique de Gaza, bien au-delà des quelques morts, qui fait d’ailleurs écho au même type de bombardement au Liban en 2006. La libéralisation de l’économie avec ses résultats parfois presque drôles ou franchement catastrophiques, vraiment. L’humanitarisme dévoyé à la Bill Gates dont le pouvoir financier est tel qu’il impose ses choix néo-libéraux et pro-OGM aux pays qu’il “aide”. Le silence de RSF face à la main-mise des puissances économiques sur les médias et la perte de crédibilité de ceux-ci : manipulés/manipulateurs plus ou moins conscients, voire même aux tentatives de censure d’Internet. Tout cela dessine un tableau bien clair à qui prend un peu de recul. Mais nous allons commencer par quelques définitions

Un pays se caractérise par un territoire mais aussi et surtout par une population organisée, des relations sociales fortes, des modes pacifiques de résolution des conflits de besoins et d’aspiration, un contrôle économique qui aide les plus faibles et protège la majorité de la violence des acteurs les plus puissants. Tout ceci forme un cadre structuré qui fait toute la différence entre la civilisation et la loi de la jungle et dont l’état n’est qu’une des composantes mais la plus essentielle par son caractère unique, par son monopole et l’obligation de s’y soumettre.

Au contraire, un territoire est une zone géographique avec des ressources. Que celles-ci soient minérales ou vivantes. Qu’il s’agisse de pétrole, de zones propices à l’exploitation agricole, avicole ou forestière, de ressources génétiques naturelles, humaines ou simplement d’espace. Aucun des mots qui précède n’est choisi au hasard:  ni “exploitation” ni “ressource” ni même “génétique” ou “humain”.

Ronald Reagan avait déclaré: “l’état n’est pas la solution, l’état est le problème”. Le rêve de ceux qui l’ont porté au pouvoir et tous les autres après lui, aux USA ou ailleurs, est de transformer les pays en territoires. Leur but est de casser les structures où les humains s’expriment, se différencient et s’unissent, où ils se structurent et s’organisent plus démocratiquement.

Ce but est poursuivi de manière douce via una managerialisation de la société, si bien décrite par « Les Mots du Pouvoir », par la publicité qui impose des stéréotypes inhumains, individualistes et consuméristes ou de manière plus dure comme dans les formes modernes de « management des ressources humaines », d’individualisation des rapports sociaux voire même d’attaque contre la protection sociale en refusant d’admettre son importance dans la pacification de la société globale. Elle peut s’exprimer de façon violente en tuant les leaders des contre-pouvoirs ou de manière plus soft en les harassant ou en truquant les élections à coup de centaines de millions. Plus durement en supportant les pouvoir politiques les plus corrompus et les plus incapables et en renversant Allende. En finançant des organisations acquises à leur thèses ou en armant les para-militaires et autres escadrons de la mort.

Comme me le disait Sophie Goldmann « ce qui est frappant dans ce tableau, c’est l’utilisation des sciences sociales à des fin destructrices ». C’est le dévoiement de la connaissance de ce qui unit les humains pour les désunir. C’est la liberté insoutenable qui est est laissée aux puissances, notamment financières, dont nous payons les pertes pendant qu’ils empochent les bénéfices. C’est l’idéologie que porte le néo-libéralisme. Une idéologie morbide d’exploitation sans retour. Or « le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi, la société n’est qu’un rêve de prédateur » disait Daniel Pennac.

En guise de conclusion temporaire: cet article n’est qu’une première réflexion. Beaucoup doit encore être fait. C’est ce à quoi C.C.E. va s’attacher avec votre aide dans les articles à venir.

P.S. : Le titre fait référence à une contre-utopie d’Ira Levin de 1970: “Un bonheur insoutenable” Ed. J’ai Lu, N° 434.

Nous gagnons et nous gagnerons encore

Pendant que la haine l’emporte sur la misère dans un coin de monde, l’amour concurrence l’égalité dans un autre.

En amérique latine, la gauche vient de gagner le Salvador. Elle avait déjà le Vénézuela, le Pérou, le Brésil et tant d’autres pays de cette ancienne colonie de United Fruit et autres CIA.

Plutôt que de continuer à pleurer dans un combat perdu où seul règne le chaos voulu par le libéralisme et dénoncé si efficacement par Naomi Klein dans son dernier livre, pourquoi ne pas regarder de l’autre côté, là où la gauche gagne et montre qu’un avenir radieux existe ?

Des liens dans un prochain article. Restez à l’écoute 😉