Ce qui est incorrectement nommé l’intelligence artificielle est malheureusement capable de pondre des tonnes de fumier qu’à première vue certains peuvent confondre avec de la production intellectuelle alors que ce n’est que de la régurgitation de mots proches du sujet assemblés entre eux sans art ni science mais juste une probabilité qu’ils aient l’apparence d’avoir du sens. Ce n’en a que l’apparence.
Cory Doctorow (in https://pluralistic.net/2024/03/14/inhuman-centipede/) écrit “Considérez le fait qu’Amazon a dû limiter le nombre de “livres” auto-publiés qu’un auteur peut soumettre à seulement trois livres par jour : https://www.theguardian.com/books/2023/sep/20/amazon-restricts-authors-from-self-publishing-more-than-three-books-a-day-after-ai-concerns “
Ces livres ne sont pas écrits par des humains mais par “l’intelligence artificielle (IA)”. Notez qu’il s’agit d’une caractérisation grossièrement erronée des algorithmes d’apprentissage automatique et des grands modèles de langage (https://www.antipope.org/charlie/blog-static/2023/11/dont-create-the-torment-nexus.html). Problème, l’IA est boulimique, avale tout et régurgite n’importe quoi en quantité infinie sans aucun souci de réalité ou de vérité, elle s’occupe juste de vraisemblance. C’est mortellement grave : nous sommes en train d’enfouir notre civilisation et notre réalité dans un monceau d’ordures.
“Alors que le web devient une lagune anaérobie pour les botshit, la quantité de “contenu” généré par l’humain dans n’importe quel échantillon de base de l’internet diminue jusqu’à atteindre des niveaux homéopathiques. Même les sources considérées comme nominalement de haute qualité, des articles de Cnet aux mémoires juridiques, sont contaminées par le botshit : https://theconversation.com/ai-is-creating-fake-legal-cases-and-making-its-way-into-real-courtrooms-with-disastrous-results-225080 “
Plus grave ou porte de salut : les IA entraînées ou plutôt gavées de (fausses) données créées par d’autres IA deviennent visiblement folles, incohérentes et inutilisables. Donc, dès qu’elles auront pollué le champ de la connaissance au point de ne plus pouvoir se fournir majoritairement dans le monde réel issu de la production humaine, elles en mourront. Peut-être nous passerons le siècle suivant à trier notre subsistance de ce fumier ou à effacer tout ce qui a été créé entre 2022 et l’extinction programmée de l’intelligence.
Concluons avec bonne humeur pour ceux qui lisent l’anglais et aiment la SF, Charlie Stross explique combien la SF a influencé à tort l’imaginaire des récents milliardaires https://www.antipope.org/charlie/blog-static/2023/11/dont-create-the-torment-nexus.html Ils courent après des histoires et des scénarios imaginés au temps de leur jeunesse. A l’époque, les auteurs et la majorité des fans savaient qu’il par des auteurs qui savaient
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Accessoirement, l’IA ne s’occupe pas non plus du droit d’auteur. Vous risquez d’être puni d’amendes de montants déments pour avoir partagé un livre ou un disque sous forme électronique. Pendant ce temps, les créateurs des IA volent avec préméditation et méthode l’ensemble du contenu publié sur l’internet ou ailleurs sous forme électronique, visiblement sans sanction aucune jusqu’à présent. Le crime que constitue ce mépris total du droit d’auteur est indispensable à l’existence de l’IA et aux bénéfices éventuels qui pourraient un jour en découler même si Charlie Stross cité ci-dessus explique combien ce sont des chimères de gosses et d’enfant-roi tels les 5 milliardaires habituels.