Il ya maintenant quelques mois d’ici, j’ai décidé de migrer mon PC personnel vers Linux. Je l’utilise principalement pour explorer internet, gérer mon agenda et mes e-mails, éditer quelques feuilles de calcul et des textes dont ceux pour C.C.E. Et aussi pour jouer et aller chercher quelques films et musiques introuvables ailleurs que sur le net. Rien donc qui nécessitait de continuer à payer cher un service aussi peu stable que Windows et à devoir me blinder comme un malade pour conserver un minimum de vie privée.
J’ai choisi la très classique Ubuntu 64 bits (dernière version). Pour un débutant (ou “newbie”) c’est LA version à conseiller pour une machine raisonnablement moderne et standard. Sinon, rabattez-vous sur la version 32 bits du même. C’est un poil plus léger. Dans tous les cas, il n’y a rien à payer, c’est super simple, très rapide à installer ET toujours à jour. D’accord, avec les PC portables c’est un peu plus critique mais ce n’était pas mon cas. Et une fois installé, c’est vraiment tranquille. Et polyglotte. Je vous dis ça si en plus du français, vous voulez vous mettre au chinois ou si votre compagne/on de vie parle une autre langue.
Jadis, il y avait un souci pour lire et écrire vos données stockées sur vos anciennes partitions M$-Win XP et suivantes (NTFS en général). C’est aujourd’hui complètement transparent.
Si vous voulez tout faire tout(e) seul(e), il faut parfois (rarement) chercher et lire. Les explications sont simples, parfois plus que pour M$-Win, mais dispersées sur le net. Un bon navigateur internet (Firefox est d’origine sur Ubuntu 🙂 ) et évidemment une connexion internet sont requis. Un peu d’intelligence et quelques pincées de bon sens ne sont pas à dédaigner. Un minimum de culture informatique reste nécessaire pour les solitaires acharné(e)s mais l’anglais n’est pas indispensable.
Au passage, une longue expérience de M$-Windows comme gestionnaire de helpdesk depuis 12-15 ans (c’est vous dire si j’en ai vu) me permet de vous garantir que sans une aide éclairée, votre installation ou votre upgrade du-dit M$-Windows sera certainement boiteuse, ne fut-ce que du point de vue vie privée, performance et sécurité. Donc à moins d’aimer les spams, les curieux indiscrets, les virus et de disséminer régulièrement vos données (pas toujours à un endroit où vous pourrez les retrouver), M$-Win requiert aussi de l’aide pour être installé correctement. Il en requiert en plus régulièrement pour plein de raisons qui font que les helpdesk sont devenus pléthoriques dans toutes les administrations publiques ou privées depuis son arrivée.
A contrario, vous trouverez facilement un apôtre linuxien qui vous aidera de 2-3 conseils dans la finition de votre installation. Il le fera d’autant plus volontiers qu’une fois que le système est installé, il restera stable. En d’autres mots, il vous rend service d’autant plus facilement qu’il sait que même si vous avez un usage intensif et critique de votre ordinateur, il ne s’engage pas à devoir résoudre par la suite les fréquentes petites misères que l’on subit avec les monstres de Redmond.
Sans toucher à votre M$-Windows existant, vous déjà pouvez utiliser Ubuntu depuis le CD que vous avez créé en allant le chercher sur le net. Histoire de voir si vous le sentez bien et si c’est aussi facile que tout le monde le dit. Une fois que vous êtes conquis (ça ne tarde pas), pensez à l’installer. Plein de sites et de forum sont disponibles pour vous rassurer sur sa simplicité.
Bon, voilà vous avez installé votre Linux avec les fonctions standards, à coté d’un ancien Windows (je vous conseille XP) que vous avez gardé juste au cas où. Comptez 20 minutes environ, plus la modification automatique du disque dur pour lui faire de la place. Globalement, ça marche bien, sans pour autant être un foudre de vitesse malgré ma RAM de 2 Gb.
La stabilité dans la temps est fabuleuse pour un émigré : plus aucune variation de performances, de vitesse de connexion, de stabilité en fonction de la durée depuis le dernier démarrage (uptime) ou de l’installation. Les helpdesks savent qu’un M$-Windows doit être redémarré régulièrement et réinstallé une fois par an ou au moins tous les 2-3 ans pour rester au mieux de sa forme. Et les upgrades de versions amènent généralement des catastrophes sauf si vous avez commencé par réinstaller complètement l’ancienne version juste avant de réaliser l’upgrade.. Linux ne connait pas ces problèmes. Il y a même un gestionnaire de mise à jour, “Système/Administration/Mise à jour”, qui vous propose d’installer les dernières versions, aux moments où vous le souhaitez. Je viens de réaliser un upgrade majeur sur une version déjà bien modifiée et c’est même meilleur qu’avant : il a gentiment corrigé mes errements.
L’installation de fonctions supplémentaires est enfantine et gratuite (j’y reviendrai) : il existe chez Ubuntu, comme dans tout Linux qui se respecte, un petit outil qui recherche pour vous les logiciels adaptés, vous laisse un choix éclairé par quelques commentaires et installe celui que vous avez choisi. Ici c’est “Applications/Logithèque Ubuntu”.
Tout ça sans devoir redémarrer 5 fois votre ordinateur, ni payer :-). Par contre, si vous voulez faire un don à celui qui a écrit le programme que vous aimez, c’est parfois possible et dans ce cas généralement apprécié. En plus ça lui permet d’en faire plus par la suite. Sinon, un passage par la boutique de gadgets de l’éditeur du logiciel permet aussi de contribuer à son financement tout en vous fournissant un T-Shirt ou un presse papier.
Par exemple, je n’aime pas le lecteur vidéo d’origine. VLC est plus à mon goût, plus complet, plus simple, plus… tout. D’accord, il n’a pas de fonction “ralenti” ni “image/image” pour vérifier si effectivement la bimbo de service porte ou non une petite culotte ou admirer lentement le roulement des fesses (bien rondes) du macho/héros. Mais pour regarder un film ou écouter de la musique depuis n’importe quel source ou format, y compris un fichier “iso”, il est irremplaçable. Seuls les .MP4 nécessitent parfois autre chose. Un clic ou deux et c’est installé.
Si vous faites du P2P un peu régulièrement, je trouve qu’il faut vraiment changer le gestionnaire de torrent par défaut d’Ubuntu. J’ai choisi qBittorent parce qu’il me paraissait le meilleur rapport simplicité/complétion dans la liste des logiciels standards. Et il imite le fonctionnement d’autres logiciels semblables si c’est nécessaire pour ne pas être bloqué par une connexion ADSL “susceptible”, style Tele2 ou Free.
Si vous venez d’Outlook, pensez à Evolution qui est installé d’origine. Il ressemble trait pour trait à l’Outlook que votre entreprise vous impose d’utiliser. Dans notre cas, on peut déplorer qu’il n’importe pas les données Thunderbird, hélas.
L’importation des données de Thunderbird Win vers sa version Linux est très simple… quand on a intégré le début de la présente note: chercher un minimum. Au passage, on apprend comment faire des backups de Thunderbird sur TOUS les systèmes. Et ça, c’est pas un luxe vu la sensibilité des infos qu’on y stocke. Bonne leçon pour un newbie qui a tendance a négliger que la bonne question n’est PAS “est-ce que je vais perdre mes données un jour” mais bien “quel jour vais-je perdre un disque dur et les données qui s’y trouvent” ? Pour l’agenda, vous pouvez prendre Ligthning, un add-on de Thunderbird, ou le logiciel Sunbird du même éditeur suivant vos besoins ou non d’intégration.
Coté “machines virtuelles” (VM) et en dehors des guerres de religions, la VM Sun semble au premier abord plus simple et mieux documentée que ses alternatives libres. Mais on sait aussi ce qui vient d’arriver à Sun : acquisition par Oracle. Est-il donc bien raisonnable d’acquérir de la connaissance sur un produit dont l’espérance de vie est liée aux besoins, court-termistes, de profits de 15% de toute société cotée en bourse ? Les événements économiques de ces dernières mois tendent à faire penser que non.
La quantité de logiciels qu’il FAUT installer (et parfois payer) avec M$-Win pour avoir une machine à peu près sûre, fonctionnelle et stable (CCleaner, firewalls, anti-virus, defragmenteurs HDD, PDF Writer, Office, etc..) chute drastiquement. Quasi-tout est soit
– plus nécessaire (genre les firewalls et anti-virus ultra-performants, donc chers)
– d’origine dans Karmic
… et le reste est “libre”. Y compris le créateur de fichiers Acrobat (vous savez, les fichiers qui se terminent par .pdf et dont vous ne pouvez rien extraire de structuré pour le réutiliser). Par contre, vous trouverez facilement un logiciel libre pour éditer ce fichu fichier .pdf et ainsi ridiculiser le windowsien qui vous l’a envoyé en vous disant “ah oui, mais avec un “pdf” je suis sûr que mon fichier ne sera pas modifié” (yerk, yerk). Bon, on arrête là la guerre de religion 😀
Pour les logiciels additionnels : “libre” (c’est le plus courant chez Linux) c’est mieux que “payant” ou même “gratuit” (ce sont les habitudes dans le monde M$ mais il y a des exceptions). Outre que vous ne payez rien, vous êtes sûr(e) que le logiciel que vous installez fait exactement ce qu’il dit et rien de plus : par exemple, transmettre toutes vos informations personnelles à des sociétés de marketing direct, voire même des spammeurs, comme le fait incredimail. Tout ça parce que “libre” signifie que les sources du programme (ce qui sert à le créer) sont connues de tous les informaticiens intéressés et donc qu’il ne peut pas y avoir de fonctionnalités cachées. Dans le “gratuit” et même le “payant”, vous recevez, voire même vous payez, le programme mais si le concepteur y a caché une fonction indésirable pour vous (mais rentable pour lui ou ses alliés) vous n’en saurez rien ou trop tard. Non, je n’ai pas prononcé le nom du Media Player d’une célèbre firme de Redmond 😛
Si vous avez un réseau local (plusieurs PC dans la maison reliés par réseau), shorewall vous aidera gracieusement et (assez) facilement à configurer le firewall fourni d’origine. Et c’est vraiment sûr par défaut. Et là aussi, un appel au bon apôtre peut servir en dernier ressort ou par sécurité. Si vous ne l’avez appelé que pour ça et la VM normalement, vous devriez vous en tirer en lui offrant un petit repas (voir une paire de tasse de café, si vous êtes vraiment radin).
Question jeux, il y a des bibliothèques entières de jeux libres sous Linux et des émulateurs à la tonne pour faire fonctionner certains de vos jeux favoris, payants et pour Windows, pour peu qu’ils utilisent aussi OpenGL (et pas seulement DirectX) pour s’afficher. Les entichés de l’éducation trouveront aussi de quoi alimenter leurs chères têtes blondes.
Dans mon cas particulier, Orion2 (pour Dos et Windows d’avant “7” ) tourne avec DosEmu. Plus simple, tu peux pas. Non, Civ2 ne tourne pas, même avec Wine, à moins de disposer des CD d’installation, ce que je n’ai plus. Je sais que FreeCiv est une merveille, mais moi j’aime pas. Une VM avec un M$-Win d’avant “7” (Civ 2 ne fonctionne plus non plus sur Win 7 🙁 ) est indispensable dans mon cas spécifique. Chacun peut donc trouver ses petites limitations mais des solutions existent le plus souvent tant que vous ne confondez pas votre PC avec une console de jeu. Mais dans ce dernier cas, il y en a de meilleures que chez M$.
Cerise sur le gâteau: il y a un dictionnaire “informaticien-français” intégré à Ubuntu. Il date un peu mais si vous avez un (petit) ami geek (ils sont généralement masculin, au moins d’apparence et en tout cas de mode de fonctionnement) qui a l’habitude de parler son “bélouchistanais des montagnes du sud-ouest de l’Oïgour” avec ses collègues/copains en votre présence, vous pourrez au moins comprendre de quoi ils parlent et même envisager d’émettre une opinion. Pour plus de renseignement sur la vie d’un (jeune) élément féminin ou de tout autre non-informaticien avec ce genre d’oiseau, le site “Copine de Geek” est une visite indispensable. Même s’il n’a pas non plus été mis à jour depuis 2004 environ, la majorité des informations sont intemporelles car la vie avec un drogué ne change guère en fonction de son addiction 😀
That’s all folks.