Dos à dos ? Dos à dos !

J’en ai marre du Moyen-Orient !

Je ne renvoie pas dos à dos l’occupant et l’occupé, l’oppresseur et l’oppressé, le faible qui se débat et le fort qui le maltraite sciemment pour le forcer à partir, le paysan dont on vole les terres et le colon qui s’installe sur le bien d’autrui, le civil armé de pierres et le militaire armé de missiles pas plus que je ne renvoie dos à dos le Hamas haineux et religieux qui a gagné les élections contre la pourriture du Fatah post-Arafat et le gouvernement raciste et colonial d’Israel.

Je renvoie dos à dos les racistes de tous bords, les communautaristes, les religieux obscurantistes et assassins, les nationalistes qui ne rêvent que d’un “Eretz Israel” bati sur l’illusion “d’une terre sans peuple” ou à contrario d’une “terre musulmane nettoyée de sa souillure”. Je renvoie dos à dos les fous de Dieu et les états terroristes. Je renvoie dos à dos les haineux et les haineux.

Je vous ai épargné jusqu’à présent les discours délirants de certains rabbins et ultra-nationalistes israeliens, parfois ministres, ou la haine de la LDJ. Mais si certains continuent à me justifier la barbarie israelienne par les discours de fanatiques musulmans (ou vice-versa, d’ailleurs), je vais aussi m’y mettre. Il y a du deni de l’autre dans les deux camps. Et il ne faudra plus me pousser beaucoup pour qu’il y ait un camp de plus. Enfin, si, il faudra me pousser beaucoup, beaucoup, quand même 😉 Mais ce n’est pas l’envie qui me manque.

Je terminerai en disant que je n’ai pas une larme pour les (rares) américains morts du fait d’Al Quaïda ou que les (encore plus rares) israëliens morts du fait du Hamas. Ces deux mouvements ont été financés par les gouvernements de ces victimes pour gêner, voire tuer leurs ennemis du moment: le communisme athée soviétique et le laïque Arafat. Ces mouvements religieux se sont retournés contre leurs anciens parrains. Bien fait pour leurs pieds. J’ai mal malgré tout car je n’aime pas la mort, et je pleure les rares parmi elles qui avaient lutté contre le support de leur gouvernement à ces groupes religieux. Comme je pleure les victimes qui ont tentés de s’interposer entre le marteau et l’enclume. Et il y en a. C’est dire si c’est con un religieux… ou si leurs anciens patrons y ont encore de l’influence :-/

Le vrai scandale c’est que ces “parrains” agressent aujourd’hui, sous ce prétexte, les seules victimes innocentes de ces groupes qu’ils ont forgés: les peuples où ils se trouvent.

Ils ne sont pas venus ou ne sont pas restés

Certains ne sont pas restés car l’identification “Etoile de David – Croix Nazie” est insupportable. Là, les organisateurs, comme nous tous, ont eu tort. L’interdiction de ces panneaux, non pas brutale mais argumentée ET systématique, aurait été la seule réaction correcte. Elle n’a été le fait que d’une minorité agissante mais trop limitée.

Certains ne sont pas venus car nombre d’e-mails appelant à la manifestation avaient un contenu anti-sémite certain. Et c’était déjà une raison suffisante pour ne pas venir. Cette information ne m’était pas connue jusqu’à aujourd’hui mais je n’ai pas les sources. Si quelqu’un en a reçu, merci de me les faire suivre.

Certains ont eu peur. Là, ils ont eu tort aussi. Comme a eu tort l’ambassadrice israelienne qui a parlé de “gigantesque manifestation anti-sémite”. A sa décharge, reconnaissons qu’elle est dans son rôle: justifier l’agressivité israelienne et faire peur à tous les juifs pour les faire venir en Israel qui, à certains égards, se dépeuple: de plus en plus de nationaux mais marginalement moins d’habitants. Ce n’est plus la terre de lait et miel: crise économique, paranoïa anti-terroriste, inégalité et corruption s’accroissent là plus qu’ailleurs.

Certains ont attaqué par écrit dans Le Soir ou par SMS ceux qui ont participé, faisant clairement allusion à l’antienne de la “terrrrible menace islamique” (480 morts dans le monde en 2007: à peine le bilan d’une journée dans l’Irak occupé ou d’une semaine d’agression sur Gaza). S’ils avaient raison de critiquer les amalgames puants, ils ont négligé le fait que le gouvernement israelien compte et/ou a compté dans le passé nombre de racistes, de personnes niant l’existence de l’autre peuple et de religieux ultras dans leurs ministres. Et qu’ils auraient du là aussi être de bon compte. Au surplus, ils ont maladroitement fait le jeu du communautarisme car leur carte blanche dans Le Soir qui a été unaniment acclamée à l’extrême-droite qui en tirera argument dans le futur,  jouait dangereusement sur les amalgames. Erreur donc aussi, du moins à mes yeux. Et aux vôtres ?

Certains enfin ont refusé de jouer à l’alibi ou à la caution, qu’elle soit juive ou de gauche. En effet, les musulmans affichés étaient une majorité. Ecrasante aux yeux de certains qui ont confondu couleur de peau ou tenue et croyance voire racisme. A nous, croyants ou non, de gauche ou non mais respecteux de chacun de devenir la majorité la prochaine fois en ne répétant pas les erreurs les plus évidentes. J’en ai relevé certaines, vous en avez sûrement d’autres à signaler.

J’espère que vous en ferez un débat constructif, ici ou ailleurs. En tout cas, les commentaires de ce billet vous sont ouverts. La gauche n’a pas toujours raison, elle le sait mais doit aussi savoir tirer profit de ses erreurs.

Pourquoi j’ai manifesté ce dimanche-là

D’abord parce toute injustice, toute oppression me révolte. Et que le bombardement délibéré des civils et des installations civiles me dégoute (1).

Plus précisément, j’ai manifesté un certain dimanche, environné de barbus et de drapeaux verts comme on me l’a reproché, justement parce que je ne voulais pas laisser ces manifestants croire que seuls des musulmans manifestaient pour dénoncer le massacre de Gaza. C’est parce que j’ai voulu leur faire voir qu’un individu “blanc” et se réclamant de sa judaïté était là, comme beaucoup. Et que donc ils manifestaient contre les actes de l’état d’Israel d’aujourd’hui et pas contre les juifs, ni même contre les “blancs”. Parce que c’est la seule chance qu’une issue au conflit en Palestine soit autre chose qu’une extermination ou une déportation.

Il y a encore moyen de se proclamer juif, même journaliste juif (donc non-manifestant) au milieu de manifestants pour Gaza, sans risque. Je veux que ça continue. Je ne veux pas d’une importation du conflit comme cela arrive en France (et des deux côtés (2), ce que les 1e pages “oublient”).  Je ne veux pas laisser ces belges musulmans seuls face à des imams plus ou moins fous de Dieu. Comme je veux aussi pouvoir continuer à me réclamer ailleurs de mes origines turques (3), sans risques.

Quand à l’omniprésence de la référence à l’Islam… Eh, cette manifestation issue de 120 organisations a principalement impliqué des mosquées marocaines, avec des mots d’ordres précis d’ailleurs: pas de racisme, pas de rappel du nazisme, manifestation familiale. Mots d’ordre qui ont été suivis. Les références aux nazis étaient le fait de groupes minoritaires, peut-être de laIcs, non-encadrés par ces mosquées.

Pour ce qui est des casseurs, de l’avis unanime d’organisateurs comme Pierre Galland et des policiers que j’ai rencontrés ultérieurement, ils étaient le fait de 200 à 300 jeunes extérieurs à la manifestation, qui sont venus APRES, pour casser.
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(1) Au surplus, Israel est parti mais le blocus est toujours là et au moins 400.000 personnes sont privées d’eau potable à Gaza parce que toute l’infrastructure est détruite par ces bombardements “ciblés-mon-oeil”.

(2) La LDJ d’ailleurs interdite en Israel, honneur à lui, pas en France, honte à elle.

(3) Grâce à quoi mes arrières-grands-parents sont justes morts de faim et de misère, pas raflés au Vel d’Hiv par des flics bien français.

Et si ce n’était pas absurde ?

Absurde est le premier mot qui vient quand on pense aux 3 dernières “médiatiquement grandes” agressions occidentales contre des populations musulmanes: Gaza, Afghanistan et Irak.

J’ai autant de mal à imaginer des terroristes “fous”, que des dirigeants, même colonialistes ou fondamentalistes chrétiens, “irrationnels”. Si on cherche un peu, tous les actes terroristes de groupes ou d’états sont sous-tendus par une logique, une histoire, une rationnalité. Peut-être abominable mais existante.

Alors pourquoi voit-on ici des gens raisonnables bombarder des infrastructures civiles, détruire le tissu social, discréditer même le pouvoir qu’ils ont mis en place par des exigences et des actes qui paraissent n’avoir aucun sens comme le montre J-P Chevènement sur son blog pour le cas de Gaza ? Et vous trouverez sans peine sur le net d’autres articles qui montrent à quel point les USA déstabilisent les fantoches posés par eux en Irak et en Afghanistan. Où est la logique ?

Sans parler d’un “complot”, mais plutôt d’une identité de vue et d’intérêt, Louban ya Loubnan tente de trouver une logique paralèlle entre la méthode d’attaque de Gaza et celle de l’Irak. Il entrevoit une volonté identique de créer le chaos. Il redécouvre l’idéologie néo-conservatrice du “chaos créateur” dont le net nous a déjà parlé à de nombreuses reprises. Si vous voulez, je vous ferai une recherche à ce sujet mais Naomi Klein dans son dernier ouvrage “La stratégie du choc” en montre nombre d’exemples et en démonte le fonctionnement. Je vous souhaite bonne lecture critique des deux.

La lâcheté et le silence

Pour une certaine gauche juive, l’identité juive s’est construite sur le refus d’accepter la Shoah comme seule identité possible. Ils se sont tournés vers Israel comme refuge, image valorisante et rassurante de la condition juive. Aujourd’hui cette gauche sioniste est déchirée entre l’illusion et l’horrible réalité: son idéal est devenu le dernier état colonial d’origine (principalement) européenne.

Alors, il leur reste trois voies, aussi absurdes les unes que les autres:

– l’autisme qui engendre une panique permanente et renforce cet autisme. Car la moindre critique entame aisément cet équilibre fragile qui repose sur un déni du réel que tout rappelle.

– le support de “l’occident laic” (Pologne incluse ?) face au “péril” de l’islamisme. Comme si depuis 1919, les morts n’ont pas toujours été à 1.000 arabo-musulmans pour un “blanc”. Comme si Israel et les USA (et le reste de l’Otan) n’avaient soutenu, défendu, financé partout les religieux pour contrer le “commmunisme athée” de l’OLP ou de l’Afghanistan. Comme si l’islamisme avait plus de morts innocents sur la conscience que le c(h)rétinisme anglo-saxon, tant à l’échelle du siècle que des 8 dernières années.

– l’accusation sans fondement: “la gauche ne voit que les quelques morts à Gaza et se tait face à tous les autres massacres. C’est de l’anti-sémitisme caché”. Ah bon, la gauche ne s’est pas impliquée dans la lutte républicaine nord-irlandaise, même qu’elle soutenait déjà les “terroristes” de l’IRA au nom des 5 (cinq, pas mille) morts du “Bloody Sunday” ? Ah bon, la gauche n’a jamais dénoncé le colonialisme ? Ah bon, la gauche (y compris juive) n’a pas lutté contre le racisme anti-noirs aux USA ou en Afrique du Sud ? Ah bon, la gauche n’a jamais critiqué le massacre des indiens dans les amériques par les colons chrétiens d’Angleterre et d’Espagne (et plus si affinités) ? Ah bon, la gauche n’a pas manifesté contre Pinochet et ses émules ? Ah bon, la gauche ne s’est jamais engagée dans la résistance (parfois gesticulante, certes) à toutes les oppressions, en y laissant force morts (parfois de ridicule,certes) et assassinés ? Non, tous ces combats ont été menés et gagnés par Raymond Aron et Albert Camus ;-)

– et le plus absurde: le soutien au nom de la Shoah. Comme si cette horreur était radicalement différente de toutes celles qui l’ont précédée, suivie ou accompagnée. Pour en citer quelques’unes: le belge Leopold II a (fait) tuer 50 % de la population congolaise, la colonisation des amériques a tué 60 à 100 % de la population locale, l’Algérie Française (1 ou 2 millions de morts?) et tous les autres colonialismes, les marches de la mort pour les Arméniens turcs (assassinés par un pouvoir… laïc !), les froides tueries de Chinois lors de l’occupation japonaise, les slaves et tziganes par les nazis, etc….

Si toutes les survivants des génocides réclamaient un pays ethniquement pur, je crains qu’il ne ne nous faille bien plus qu’une 2e terre. Et si en plus, ils en tiraient argument pour ne pas respecter les lois de la guerre, alors, il faudrait souhaiter qu’on en revienne à l’âge de la pierre pour ne pas voir exploser notre verte boule.

Ceci posé, ne vous méprenez pas sur ma position: si l’existence des juifs, comme de tout groupe, était menacée, je n’hésiterai pas à prendre les armes, celles que je sais et que j’ose manier. Ce ne sont pas celles de la guerre. Mais je ne critiquerai jamais ceux qui ont le courage de prendre ce chemin. Même si c’est de la folie, car il y a pire que la folie: il y a la lâcheté et le silence.

Je remonte dans le texte, pour que ne le ratiez pas, le commentaire qui vient de m’être envoyé car je pense qu’il comble un manque dans ce que j’ai écrit:

“Il y a encore une autre figure… celle qui refuse de hurler avec les loups et qui sans nier l’inacceptable soutient désespérément toutes les initiatives porteuses d’espoir, de dialogue, d’humanité… Bref qui recherche simplement un peu de lumière dans un monde de brute …
Naïf peut-être …. mais j’assume”.

Lettre ouverte à un ami pro-israelien

Un ami vient de m’envoyer un courriel montrant des enfants, visiblement musulmans, en armes et les mettant en parallèle avec les photos d’enfants morts à Gaza. Le premier expliquant le second à ses yeux. Le tout accompagné du message “Il n’y a rien de pire que d’enseigner la haine à des enfants” “, “comme si dans le passé, nos propres organisations de lutte pour la création d’Israël n’avaient pas recruté des enfants” lui répond Gideon Lévy en anglais dans Haaretz

Mais je voudrais lui dire qu’il a tellement raison : les priver de soins, de vaccins, d’école, de nourriture voire même de vie ne sont que pêchés véniels à coté de l’enseignement de la haine. Et les terroriser, les priver d’avenir, tuer leurs proches n’est-il pas le plus fort des enseignements.

Cet ami me répondra qu’à la différence des terroristes (comprendre “non-occidentaux”), Israel ne vise pas spécifiquement des civils. Ouais… outre qu’au contraire, il est avéré que Tsahal tire volontairement sur les médecins et infirmiers, comme dit  le même Gideon Lévy en anglais dans Haaretz:The IDF has no mercy for the children in Gaza nursery schools (et ici en français) qui ajoute “on peut déclarer que le Hamas se cache parmi la population civile, comme si le ministère de la Défense israélien à Tel-Aviv n’était pas situé au cœur d’une population civile, comme s’il y avait des endroits dans la bande de Gaza qui n’étaient pas au cœur d’une population civile.”

Plus généralement, le message de cet ami semble indiquer qu’à ses yeux tous les musulmans ne sont qu’une seule “race”: des images d’enfant arabes ou turcs prises quelque part dans le monde justifient le massacre de civils dans un pays précis mais différent. Ma perception est accentuée par le raisonnement que je lui ai souvent entendu énoncer: que les Palestiniens chassés de leurs terres pouvaient n’avaient qu’à aller “ailleurs”, sous-entendu “dans le monde arabe” bien sûr. Pas en occident (URSS incluse) qui pourtant était le responsable de leur expatriation, voire même uniquement en Allemagne puisqu’en dernier ressort c’était quand même ce pays qui avait porté au pouvoir et soutenu jusqu’à l’écroulement de son rêve le fou responsable de la Shoah (et de la mort de 50% des Tziganes et de millions de civils slaves).

Autre chose, l’entrainement militaire des tout jeunes, montré sur ces photos n’est pas une preuve de “haine”, a fortiori anti-sémite. Et ici en europe, il n’y avait PAS un seul message anti-sémite à la manif de dimanche à Bruxelles que j’ai couverte de bout en bout. Et s’y proclamer “juif”, ce que je fais systématiquement face à des gens dont je veux tester l’anti-sémitisme (*), ne m’y a attiré aucun problème. Au contraire, cela m’a attiré la sympathie  d’un jeune d’origine marocain qui m’a accompagné pendant toute cette “inspection” et avec qui j’échangeais des traductions des rares slogans en arabe et l’identification des groupes arabes et turcs contre information sur les organisations de gauches représentées. Plus même, dans aucune des manifestations récentes dont j’ai lu les comptes-rendus, les journalistes n’ont signalés de slogans  racistes sauf pour ce qui concerne cette violente agression devant un lycée parisien, typique importation du conflit qui a eu “curieusement” peu d’écho dans la presse. Mais si vous vous donnez la peine d’aller lire l’article de cet excellent blogueur, vous comprendrez pourquoi même l’hyper-réactif Sakro en a aussi peu parlé.

Pour le reste, je voudrai le renvoyer à  ce texte sans haine publié sur le site de mon amie Danielle http://socio13.wordpress.com/2009/01/17/sermon-au-soldat-de-tsahal-par-dr-idrissi-my-ahmed/#comment-10204 et au commentaire que j’y ai ajouté.

Je voudrais aussi lui conseiller De Defensa qui reporte que même les alliés les plus fidèles d’Israel commencent à avoir des doutes sur la tactique sans stratégie d’Israel à Gaza. Mais il y bien plus sur ce site. Notamment “Un autre texte, du San Francisco Chronicle décrit combien la crise de Gaza divise également la communauté juive US, sans doute dans une mesure qui n’a pas de précédent. C’en devient presque inquiétant. Comme bien d’autres, je crains autant le soutien inconditionnel ancien qu’un retournement massif de la politique occidentale qui risque au contraire d’attiser la situation.

Enfin, je voudrais lui dire que sa position est aujourd’hui indéfendable. L’ONU se plaint du bombardement de son QG à Gaza et de l’incendie de son entrepôt de nourriturele Président de l’Assemblée générale de l’ONU accuse Israël de violer le droit international, MSF abonde dans le même sens (en audio), des organisations israeliennes appellent à une intervention humanitaire à Gaza. La liste est interminable. Même le drigeant du Hamas Israel Hanyieh ne pose pour la paix que des conditions aussi raisonnables qu’humaines, basés d’ailleurs sur des arguments repris par Courrier International: le blocus a commencé en 2006 qui rappelle aussi que la trève de 6 mois rompue cet hiver a été rompue d’abord par des attaques israeliennes et le refus de lever le blocus d’une population affamée.

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(*) de même que je me réclame de mon ascendance turque chaque fois que je rencontre un anti-musulman ou “suspecté de”. Je suis d’ailleurs reconnaissant à ce pays qui a contribué à sauver mes arrières-grands-parents de la déportation nazie, mais pas de la mort, hélas.

No comment

Oui, no comment. Non, je n’ecrit pas plus sur ce qui se passe à Gaza car… car… quoi. Je ne sais plus dire, plus parler. Alors juste quelques articles, sans commentaires, avec juste une citation pour vous inviter à les lire.

Juste une balance pour commencer: les roquettes parties de Gaza ont fait au total 20 morts juives en 9 ans et sur l’autre plateau selon l’Unicef, les quelque 840.000 enfants dans la bande de gaza ont besoin d’une aide humanitaire. Quand au très neutre Comité International de la Croix-Rouge il constate “l’armée israélienne n’assiste pas les blessés palestiniens”

Qui a raison ? Les faits et les chiffres selon CNN.

Vous avez la force pour vaincre, mais il faut avoir la raison pour convaincre.” Unamuno

“Israël affirme que des militants tiraient depuis l’école. Mais nous, aux Nations unies, sommes convaincus que ce n’est pas le cas car ces écoles sont sous notre contrôle” dit le responsable de l’ONU à Gaza.

Lorsqu’un Arabe, en proie à une fureur totale, ressentira contre l’Occident une colère aveugle et incendiaire, nous dirons que cela n’a rien à voir avec nous. Pourquoi donc nous haïssent-ils, allons-nous nous demander ? Ne prétendons pas que nous ne connaissons pas la réponse. Robert Fisk.

“Israel’s siege of Gaza began on 5 November, the day after an Israeli attack inside the strip” Sara Roy (BBC)

Nourrie, sans conteste, par l’expérience traumatisante de l’Holocauste, cette “narrative israélienne” (…)  conduit à une ivresse de la force et une apologie de la puissance”. Bichara Khader.

Gaza, le droit, la « disproportion » et les « barbares ». Alain Gresh

C’est la faute du Hamas !

Ils l’ont bien cherché“, voilà ce qu’on trouve à propos de la bande de Gaza dans la majorité des médias. Mais personne ne parle du quotidien de ce ghetto assiégé comme ce manager d’un hotel local interviewé par Silvia Cattori ou comme le Dr. Moustapha Baghouthi, secrétaire général de l’Inititative Nationale Palestinienne, parti politique laïc de gauche. Il est partisan d’une lutte non violente contre l’occupation israélienne.

“C’est la faute du Hamas”, mouais, mais comment un groupe étiqueté “religieux” comme le Hamas a-t-il pu attirer autant d’électeurs, majoritairement laics ?

Pour aider à comprendre ce qu’est véritablement le Hamas, je vous propose d’abord quelques extraits du dernier livre (VF) de Michel Warschawski mais aussi cette traduction française d’un article de William Sieghart (version anglaise) dans le vénérable et très britannique Times. Si vous vous sentez paresseux, la traduction commence par un bref résumé,  que je vous livre ci-dessous mais qui ne contient évidemment pas les arguments de l’article.

“Le poste de police de Gaza se trouvait parmi les premières cibles visées par Israël. Plusieurs dizaines de policiers, réunis pour une cérémonie de remise de diplômes, sont morts ce jour-là. William Sieghart, spécialiste de la résolution des conflits, alors en mission à Gaza, avait rencontré ces hommes une semaine plus tôt. « Etaient-ils de « dangereux miliciens armés du Hamas » ? Non, c’étaient des officiers de police non armés, agents de la fonction publique, qui ont été tué non pas dans un « camp d’entraînement de militants », mais dans [un] poste de police. » Pour Sieghart, ni Israël ni l’occident ne comprennent ce qu’est véritablement le Hamas, et comment il a pu rassembler 42% des électeurs. C’est l’échec du Fatah à obtenir un Etat Palistinien qui a fait le succès de ce mouvement. Son intransigeance, juge-t-il, nait d’une volonté de ne pas se laisser piéger comme le fut le mouvement d’Arafat, qui n’a pas su faire respecter les promesses faites à Oslo en échange de la reconnaissance d’Israël. Sieghart conclut pourtant sur une note optimiste. Il est toujours possible de dénouer une crise, rappelle-t-il, à condition d’accepter de s’asseoir sans préalable autour d’une table.”

Pour creuser le sujet, je vous conseille d’abord une réflexion sur la notion de “barbare” par Periphérie et le site de Michel Collon qui fait un “Spécial Gaza” qui notamment remonte jusqu’aux sources du conflit avec un article d’Henry CATTAN, le porte-parole du haut Comité arabe aux négociations à l’ONU de 1948. Celui-ci rappelle cette déclaration de David Ben Gourion, alors qu’il était Président de l’Agence juive dans son témoignage devant l’UNSCOP en 1947 (…) : “Les Arabes possèdent 94% de la terre, et les Juifs seulement 6%.” 6 % qui devriendront 57 % dans le plan de “partage” finalement adopté illégalement, selon le point de vue arabe, par l’ONU puis 100 % après 1967. Illégalement ou non, Israel n’a jamais osé reconnaître la compétence de la Cour Internationale de Justice.

Ah oui, et la collaboration de l’Egypte au blocus de Gaza. Robert Fisk (“le plus grand reporter britannitque” selon le New York Times) lui règle son compte : “L’Etat égyptien pourri est trop impuissant et corrompu pour agir“. On peut difficilement être plus clair sur la sujétion du régime de Moubarak aux USA.

Le consulat belge qui ne payait pas son loyer

Voilà un beau conte de Noël: la belle histoire d’un locataire qui va peut-être se retrouver à la rue pour défaut de paiement.

Ce n’est pas que les caisses de l’Etat belge soient vides ni que le Consul a détourné l’argent du loyer. Non, c’est simplement une histoire ubuesque et presque drôle qui illustre en quelques lignes la situation des palestiniens en Israël au travers des mésaventures de la représentation belge dans ce pays.

Ce teasing sera-t-il suffisant pour faire cliquer sur ce lien ?