S’il vous manque un cliché dans votre panoplie de lutte contre le racisme anti-blanc, n’hésitez pas à aller voir “La journée de la jupe” qui décrit le calvaire subit par ce pauv’ prof assailli par une nuée d’objets circoncis. Il remplacera avantageusement une cure intensive de la DH et de publicité du VB assorti d’une sauce Turtelbaum. En complément, le complot islamo-gauchiste est finement amené de ci, de là dans ce même melting pot. En partant d’une réalité vécue, il détourne le propos dans un but clairement raciste, exactement comme dans la fameuse vidéo d’agression qui agite tant la blogosphère nationaliste.
Pour éviter d’être assimilé à un quelconque “Juif Süss*” de sinistre mémoire, le film cette accumulation de clichés est assorti lors des conférences de presse d’un soupçon d’une pincée d’allusion(s) au racisme subit par ces violeurs (musulmans ou nègres, c’est évident) qui de toute façon ne comprennent rien à La Laïcité, Fondement de Notre Europe.
Si vous souhaitez approfondir cette info, Mona Chollet dans un article du “Le lac des signes” vous fait ça bien, bien, moi je suis un peu énervé !
Mise à jour: Bellaciao sort aussi un texte sur ce film. Costaud morceau qui va ravir les intellos. Deux extraits pour vous amener l’eau à la bouche: “Au lieu de donner des armes à celles et ceux qui subissent des formes de dominations structurelles et systémiques, il les confine dans l’univers où ils souffrent, entre la compassion et la complaisance.” Et la conclusion: “On a de fortes raisons de croire que la fameuse puissance du pistolet est bien celle que la classe dominante aimerait faire goûter à la jeunesse ouvrière révoltée de ce pays.”
(*) Oui, je sais, le génocide juif n’a rien à voir avec le racisme anti-musulman… Sauf que 1933 n’est pas non plus 1945. Sauf qu’en Irak, il y a un million de morts civils et 4 millions de déplacés et que l’ex-Pdt US n’est pas soumis au même traitement ni médiatique ni juridique que le Pdt du Soudan pour 100 (ou 1.000) fois moins. Sauf que si les Gazaouis avaient été majoritairement chrétiens, Gaza se prénommerait Kosovo depuis longtemps au lieu d’être oublié petit à petit. Sauf que quand une journaliste est sanctionnée pour avoir rapporté des propos racistes, c’est dans un contexte bien précis, le même que celui qui nie certains nettoyages ethniques** . En d’autre mots: les nains aussi ont commencé petit.
(**) Notez quand même, en tête de l’article référencé, qui les combat.
Pour une certaine gauche juive, l’identité juive s’est construite sur le refus d’accepter la Shoah comme seule identité possible. Ils se sont tournés vers Israel comme refuge, image valorisante et rassurante de la condition juive. Aujourd’hui cette gauche sioniste est déchirée entre l’illusion et l’horrible réalité: son idéal est devenu le dernier état colonial d’origine (principalement) européenne.
Alors, il leur reste trois voies, aussi absurdes les unes que les autres:
– l’autisme qui engendre une panique permanente et renforce cet autisme. Car la moindre critique entame aisément cet équilibre fragile qui repose sur un déni du réel que tout rappelle.
– le support de “l’occident laic” (Pologne incluse ?) face au “péril” de l’islamisme. Comme si depuis 1919, les morts n’ont pas toujours été à 1.000 arabo-musulmans pour un “blanc”. Comme si Israel et les USA (et le reste de l’Otan) n’avaient soutenu, défendu, financé partout les religieux pour contrer le “commmunisme athée” de l’OLP ou de l’Afghanistan. Comme si l’islamisme avait plus de morts innocents sur la conscience que le c(h)rétinisme anglo-saxon, tant à l’échelle du siècle que des 8 dernières années.
– l’accusation sans fondement: “la gauche ne voit que les quelques morts à Gaza et se tait face à tous les autres massacres. C’est de l’anti-sémitisme caché”. Ah bon, la gauche ne s’est pas impliquée dans la lutte républicaine nord-irlandaise, même qu’elle soutenait déjà les “terroristes” de l’IRA au nom des 5 (cinq, pas mille) morts du “Bloody Sunday” ? Ah bon, la gauche n’a jamais dénoncé le colonialisme ? Ah bon, la gauche (y compris juive) n’a pas lutté contre le racisme anti-noirs aux USA ou en Afrique du Sud ? Ah bon, la gauche n’a jamais critiqué le massacre des indiens dans les amériques par les colons chrétiens d’Angleterre et d’Espagne (et plus si affinités) ? Ah bon, la gauche n’a pas manifesté contre Pinochet et ses émules ? Ah bon, la gauche ne s’est jamais engagée dans la résistance (parfois gesticulante, certes) à toutes les oppressions, en y laissant force morts (parfois de ridicule,certes) et assassinés ? Non, tous ces combats ont été menés et gagnés par Raymond Aron et Albert Camus
– et le plus absurde: le soutien au nom de la Shoah. Comme si cette horreur était radicalement différente de toutes celles qui l’ont précédée, suivie ou accompagnée. Pour en citer quelques’unes: le belge Leopold II a (fait) tuer 50 % de la population congolaise, la colonisation des amériques a tué 60 à 100 % de la population locale, l’Algérie Française (1 ou 2 millions de morts?) et tous les autres colonialismes, les marches de la mort pour les Arméniens turcs (assassinés par un pouvoir… laïc !), les froides tueries de Chinois lors de l’occupation japonaise, les slaves et tziganes par les nazis, etc….
Si toutes les survivants des génocides réclamaient un pays ethniquement pur, je crains qu’il ne ne nous faille bien plus qu’une 2e terre. Et si en plus, ils en tiraient argument pour ne pas respecter les lois de la guerre, alors, il faudrait souhaiter qu’on en revienne à l’âge de la pierre pour ne pas voir exploser notre verte boule.
Ceci posé, ne vous méprenez pas sur ma position: si l’existence des juifs, comme de tout groupe, était menacée, je n’hésiterai pas à prendre les armes, celles que je sais et que j’ose manier. Ce ne sont pas celles de la guerre. Mais je ne critiquerai jamais ceux qui ont le courage de prendre ce chemin. Même si c’est de la folie, car il y a pire que la folie: il y a la lâcheté et le silence.
Je remonte dans le texte, pour que ne le ratiez pas, le commentaire qui vient de m’être envoyé car je pense qu’il comble un manque dans ce que j’ai écrit:
“Il y a encore une autre figure… celle qui refuse de hurler avec les loups et qui sans nier l’inacceptable soutient désespérément toutes les initiatives porteuses d’espoir, de dialogue, d’humanité… Bref qui recherche simplement un peu de lumière dans un monde de brute …
Naïf peut-être …. mais j’assume”.