25.000 morts par jour !

La presse nous ment, ce n’est pas nouveau. Et en ces jours où les colonnes et les reportages nous inondent d’info sur l’épidémie du moment, il est scandaleux que l’on nous cache la vérité qui est qu’il y a 25.000 morts. Par jour ! Oui par jour. Et ça dure depuis longtemps, hélas.

Mais non, je ne vous parle pas du coronavirus mais de la faim dans le monde. Évidemment, comme ça ne touche pas les marchés financiers mais seulement les pauvres, on s’en fout, n’est-ce pas ?

L’oppression : musulmans vs chrétiens.

Je viens de lire un rigolo qui affirmait que les musulmans oppressent les chrétiens depuis le VIIe siècle. Je ne croyais pas nécessaire de rappeler des évidences, mais si !

Les chrétiens n’ont pas le monopole de la violence mais le fait est que les pays militairement les plus développés et les plus expansionnistes depuis plus de 10-15 siècles se situent très majoritairement en Europe et en Amérique du Nord, pays très majoritairement chrétien. Les autres sont au mieux des outsiders et le plus souvent des victimes, musulmans ou pas.

Les Croisades furent des invasions meurtrières répétées. La Reconquista espagnole chassa toute la population musulmane (et juive qui fut accueillie par les Turcs et les arabes du Maghreb) pour prendre les plus anciens.

Ensuite, le colonialisme par les pays chrétiens puis les révolutions nationales pour les expulser, sans même parler des “dommages” à payer aux anciens pays colonisateurs, ainsi que l’exploitation néo-coloniale ont coûté lourd aux natifs de tous les pays concernés, musulmans inclus.

Plus proches de nous, les multiples guerres impériales dans les régions pétrolières ont fait des millions de victimes (1,5 Mls au moins pour le seul Irak en ajoutant les victimes de l’embargo à ceux des 2 guerres et les seigneurs de la guerre qui prospérèrent sur les décombres de l’Etat). La guerre en Syrie est le fait de “fous de Dieu” financés par l’Arabie Saoudite mais celle-ci est téléguidée par les USA qui fournissent plus ou moins gratuitement les armes qui y font des ravages. Et l’occupation US (chrétienne fondamentaliste) n’y est pas une illusion.

La Corne de l’Afrique fut et est toujours le théâtre de nombreux conflits dont les parrains sont très majoritairement “chrétiens”, Orthodoxes russes (ou athées du temps de l’URSS) ou Protestants américains. On peut continuer longtemps, hélas.

Les “Fous de Dieu” musulmans sont pour la plupart des créations occidentales pour lutter contre le “communisme athée”: en Afghanistan contre le socialisme, par l’Arabie Saoudite et ses filiales mises en place en Europe en échange du pétrole, en Iran contre les socialistes à nouveau ce qui menât d’ailleurs au Khomeinisme, etc… Le Hamas est une création israélienne pour lutter contre l’OLP, laïc car socialiste et un mélange de musulmans et de chrétiens. Et sur le Golan, les mêmes israéliens ont soutenu les terroristes religieux locaux contre le gouvernement syrien.

Tout ça ne justifie pas le très improprement nommé “terrorisme” mais nous oblige quand même à tenir compte de ce qu’il s’agit souvent d’une réponse du berger à la bergère, d’une violence aveugle à une autre violence qui ne l’est hélas pas moins. Réponse d’un terrorisme plus ou moins organisé à une violence terroriste (merci à Julian Assange) d’états souvent chrétiens ou juif qui essaye d’ailleurs de le cacher (traduit) pour mieux en nier les origines.

Y’a beaucoup mieux que C.C.E. (mis à jour)

C.C.E. ralenti d’abord parce ce que je ne veux plus lui consacrer le temps nécessaire pour approcher les qualités de l’exceptionnel ContreInfo en matière économique et politique. Un exemple de son travail comme le lien ici qui démontre en quelques mots l’inanité de la politique blairiste(autre lien) dont le “socialiste” Di Rupo est la belge copie conforme.

C.C.E ralenti aussi parce qu’en matière géostratégique, militaire et analyse de la politique étrangère des USA, De Defensa est insurpassable et qu’il est inutile d’ajouter au bruit ambiant. Un bon exemple de De Defensa est à trouver dans ce décryptage d’une tentative de désinformation. Le secret de ces deux premiers auteurs : ils lisent abondemment la presse anglo-saxonne et économique, mais pas que. Alors, évidemment, ils sont bien informés même s’ils font de ces articles autre chose que ce que les auteurs originels souhaitaient dire 🙂

Autres sites de TRES bonne qualité : Article XI est un des deux sites qui montent actuellement. Par exemple, ne ratez pas «Si l’Europe sociale est imaginable, ce n’est pas sur les bases de l’Union Européenne.» L’autre, encore plus méconnu, est WTK41, c’est un tort, comme l’oubli du combat fantassin (voir à ce sujet Les Tontons Flingueurs et l’Afghanistan). Enfin, Le Monde Diplomatique met désormais sur le net certains de ses articles-clés mais surtout, il a des blogs plus diversifiés encore. Et entre eux et leurs commentaires, vous pouvez dire que les sujets sont traités à fond.

D’autres sites ou blogs bien que “typés” sont irremplaçables comme celui de Colette Braeckman sur l’Afrique, Le Grand Soir (marxiste) ou Les mots ont un sens (France). Il y a des  originaux comme celui de Danielle Bleitrach qui trouve le moyen d’être communiste tout en se les mettant à dos et juive tout se bagarrant tant avec les sionistes que nombre d’anti-sionistes. Notez que c’est peut-être ce qui me la rend si sympathique. En tout cas, c’est elle qui publie le plus d’info sur le seul continent porteur d’espoir: l’Amérique Latine. Il y a notamment une publication systématique des articles (traduits) de Fidel Castro qui agrémente sa vieillesse d’articles percutants à souhait. Il y en a qui sont plus “remplaçables” comme mondialistation.ca ou LMSI qui alternent l’excellent et le pire (non, je ne mettrai pas de lien sur un de leurs articles “limite (?) anti-sémite” ou paranoïaque). N’oubliez pas l’Observatoire des Inégalités qui est une source très scientifique.

En matière de portails généralistes, les belges mouvement.be et français rezo.net sont imbattables et leurs revues de presse raisonnablement diversifiées si vous prenez la peine de rechercher dans les liens des articles cités qui, eux, viennent un peu souvent des mêmes endroits. Pour renouveler vos sources, allez voir la liste de partage du Monolecte ou sa liste des sources. Le dernier est une espèce de Google des infos alternatives. Evidemment c’est notablement moins trié que dans les portails classiques, c’est même franchement bordelique dans le dernier cas mais tellement riche… N’oubliez pas non plus le belge Michel Collon qui porte à bout de bras un portail rénové qui recèle des merveilles. Aaliens est plus atypique avec ses différentes méthodes de classement des sélections mais très riche de ce fait.

Si vous cherchez des polémistes, Plume de Presse, CSP , Vive le Feu, Fontenelle, voire le belge Les doigts dans la crise (mais en faisant le tri) sont actuellement mordants à souhait. Il vous faudra chercher un plus pour trouver des blogs situationnistes comme le Tigre qui est encore le seul, ou presque, à vous parler de Coupat, prisonnier politique en France pour avoir peut-être été l’auteur du très situationniste “L’insurrection qui vient“. Si vous ne l’avez pas lu, vous avez tort, encore 😉

La peste menace et nous ne faisons RIEN !

Elle fera, c’est sûr, UN MILLION de morts en 2008.

La grippe porcine menace le monde avec autant de risques que la grippe aviaire de l’an dernier. Tous nos pays occidentaux sont sur le pied de guerre. Des vaccins, inefficaces mais couteux, vont être achetés par millions par nos pays et suivront le même chemin que ceux de la peste aviaire: la poubelle… sauf pour les firmes pharmaceutiques qui s’en seront mis plein les poches.

Pendant ce temps, dans le silence de nos médias, la MALARIA tuera avec certitude un million de gens… mais pas dans nos pays occidentaux donc loin de nos TV et de nos journalistes à courte vue.

Angélisme

Pour 2009, C.C.E. a décidé à l’unanimité d’offrir le Grand Prix de l’Angélisme 2008 à Maria Stephan et Erika Chenoweth pour leur travail « Why civil resistance works. The strategic logic of nonviolent conflit ».

Que disent ces deux chercheuses ? Que « les campagnes de lutte non violentes ont été couronnées de succès dans 53 % des cas, contre 26 % seulement pour les campagnes de résistance violente». C”est vrai que je ne me suis pas appuyé la lecture intégrale de leur recheche (en anglais, je vous le rappelle) qui est résumée en français mais je constate en première analyse que leur étude pourtant extensive a des bornes énormes. Et que ces bornes sont la perception occidentale, c’est à dire du pouvoir dominant, des enjeux de la lutte.

Je vais prendre l’exemple de 3 des génocides qu’à connu le siècle dernier. Aucun ne s’est attaqué à des populations en lutte. Ni les Arméniens en Turquie, ni les Juifs et les tziganes en Europe nazie, ni les Tutsi n’étaient des gens ou des groupes pratiquant la violence. Et ils ont eu lieu, c’est indéniable.

Autre exemple, deux régions qui sont souvent analysées sur C.C.E. parce que je les connais un peu moins mal que le reste: l’Amérique Latine et le Proche-Orient.

L’Amérique Latine a connu 30 ans de dictatures militaires particulièrement sanguinaires et sans scrupules. Comme dans tous les régimes avant les dictatures, au Chili post-Allende, en Colombie pré-Uribe, l’opposition était civile, syndicale, non-violente et organisée. Les (para-)militaires ont tué, torturé, massacré sans état d’âme des dizaines voire des centaines de milliers d’activistes, de simples suspects et leurs famille dans l’impunité, si pas l’indifférence, la plus totale et avec la bénédiction des USA. Les résistances paysannes, non-violentes, sont massacrées par les para-militaires recrutés par les propriétaires latifundaires dans les mêmes conditions de quasi-silence médiatique.

Je ne parle même pas des populations indigènes, majoritairement non-violentes, qui sont massacrées aux Amériques depuis Pizarre sans que personne ne s’en aperçoive avant qu’il n’en reste plus qu’un pourcentage dérisoire, parfois inférieur à 1%. En Amérique Latine, les luttes civiles et électorales récentes n’ont permis de prendre le pouvoir qu’au moment où les USA ont chancelé en interne. Et elles ne tiennent que parce que cette puissance dominante est temporairement hypnotisée par ses bourbiers irakien et afghan. Et je crains que ce ne soit que pour ce temps seulement, si ce n’est déjà fini comme tente de le démontrer cet article de mondialisation.ca.

Au Moyen-Orient, le sort des Palestiniens n’a commencé à intéresser l’occident obnubilé par sa culpabilité directe ou indirecte dans le génocide juif qu’à partir du moment où des avions remplis de blancs ont été détournés. Bien sûr pour critiquer ces affreux terroristes. Mais au moins en parlant enfin d’eux. La plupart du temps, les Palestiniens ont enduré leur sort sans réaction violente. Les deux Intifida ont démarrées quand l’oppression israelienne est devenue particulièrement insupportable ou provocatrice. La prise du pouvoir du Hamas à Gaza a eu lieu au moment où les puissances (directement ou indirectement) occupantes s’apprêtaient à fournir des armes à leurs collaborateurs qui avaient été battus par les urnes. Et vraisemblablement pas pour décorer leur salon.

Les exemples de réussites de luttes civiles citées par l’étude ne sont pas innocentes: “Serbie (en 2000), à Madagascar (en 2002), en Géorgie (en 2003), en Ukraine (en 2004-2005), au Liban (en 2005) et au Népal (en 2006)”, dans la majorité des cas, les réussites allaient dans le sens voulu par le pouvoir mondial dominant et au moment où l’ancien pouvoir dominant régional, l’URSS dans la plupart des cas, avait disparu. Et ce n’est pas un hasard.

Même l’icône de la non-violence, Gandhi, n’a réussi en Inde que quand fonctionnait à plein régime le moteur de la décolonisation voulue par la nouvelle puissance montante pour chasser les européens du monde qu’ils occupaient et que le libéralisme voulait asservir à leur place.

Je ne dis pas que la violence est la seule solution, ni même la meilleure, loin de là. Je dis seulement que face au racisme (et c’est en cela qu’il est vicieux), face au fascisme (et c’est en cela qu’il est particulièrement haïssable), face au colonialisme qui réfute l’humanité des populations qu’il exploite, croire en la non-violence, c’est de l’angélisme. Pire, c’est culpabiliser et discréditer des luttes armées qui sont parfois la seule voie face à des pouvoirs que le sort de leurs victimes indiffère, la seule voie face à un pouvoir mondial dominant que leur sort indiffère tout autant.

Que ce pouvoir dominant soit actuellement étatsunien ne le rend ni pire ni meilleur que les précédents ou les suivants. Pour affirmer cela, je m’appuye sur l’expérience antérieure des dominations européennes et japonaise qui sous le manteau de la colonisation ont massacré dans l’indifférence et des proportions qui ramènent le génocide rwandais au niveau d’une farce estudiantine. Seul un monde multi-polaire, écologiste ET socialiste changera peut-être quelque chose à cela.

Alors, violence ou non-violence ? Je pense que ce n’est pas à nous de juger. Je pense que ce choix appartient aux peuples, aux groupes opprimés et pas à nous. Nous devrions limiter notre voix à appuyer, ou non, ces luttes. Je nous trouverais bien effrontés de jouer les donneurs de leçons auprès de gens qui sont souvent opprimés, par personnes interposées, par nos propres pays. Et les exemples que j’ai cités montrent clairement que certains bourreaux ne reculent devant aucune atrocité.

Au moins la leçon de ghetto de Varsovie nous a appris cela: on ne lutte pas contre les bouchers en se conduisant comme des moutons. Mais en restant des humains, debout, fièrement. Et les armes à la main si nécessaire. Pensons-y pendant que nous accusons de terrorisme ceux qui (nous) résistent pendant que nous ou seïdes les volons, les affamons, les empêchons de se soigner, de s’éduquer et de travailler. Ou plus simplement dit: de vivre, tout simplement.

Mise à jour: actuellement se déroulent en Thailande des luttes non-violentes pour le pouvoir. La première manche a été gagnée par les pro-libéraux, les jaunes. Aujourd’hui les rouges, issus des campagnes, copient leurs moyens d’actions et leur revendication d’élections anticipées. Les premiers avaitent été bien traités dans nos médias et par la police. On va bien voir si le même traitement sera accordés aux seconds. Personnellement, j’en doute pour toutes les raisons évoquées ci-dessus.

“Je ne comprend rien à ce qui se passe en Afghanistan !”

Bon, ben c’est pas grave, ma brave dame. D’abord une peu d’histoire, par exemple un survol de ce qui s’y est passé dans ces 50 dernières années: un article écrit par Michael Parenti sur le site de Michel Collon. Et on enchaîne sur une analyse de Philippe Grasset sur ce qui s’y passe actuellement, à savoir que “Les talibans ont fait, pour les Russes, la démonstration ultime de la validité de leurs conceptions stratégiques selon lesquelles la seule voie d’accès sécurisée vers l’Afghanistan passe par la Russie”, rien de moins.

Voilà, avec ces deux articles, vous devriez un peu mieux comprendre les racines d’un conflit qui pourrait bien nous conduire à une guerre nucléaire puisque le Pakistan est entraîné dans la tourmente afghane comme jadis le Cambodge le fût dans le conflit viet-namien. Et tout le monde se souvient de l’horreur qui en résultat.

Un mauvais souvenir (bis)

Je vous avais déjà parlé de la shoah tzigane dans un article précécédent mais je n’avais pas cité de sources sur la réalité de ce enième génocide nazi. Voila un article de la LDH Toulon, des gens très actifs qui ont notamment démontré que Dati raconte n’importe quoi en matière de criminalité enfantine.

Ce sont les mêmes qui ont publié ce  rappel de Stefan Zweig de ce que “Avant 1914, la terre avait appartenu à tous les hommes. Chacun allait où il voulait et y demeurait aussi longtemps qu’il lui plaisait”. Eh oui, comme l’a souligné l’autre soir Mattéo Alalouf à l’Université Populaire, le droit de circuler librement est le plus ancien des droits de l’homme. Il remonte à la plus haute antiquité et même avant. Comme on le voit, nos libertés ont bien “progressé” depuis.

Les aventures de Golias au Rwanda

“Quand Golias a dénoncé, en 1995, l’implication de l’église dans le génocide rwandais, ça a valsé sec ! Je m’étais rendu sur place et j’avais des preuves des responsabilités de l’épiscopat français, qui a accueilli et caché des personnes ayant participé au génocide. C’est une fâcheuse habitude de l’église : elle l’avait déjà fait après la Deuxième Guerre mondiale, quand avait été mis en place un réseau pour exfiltrer les dignitaires nazis vers l’Amérique Latine. Evidemment, nos révélations n’ont pas vraiment plu : Golias a eu droit à cinq procès, nous en avons gagné quatre et perdu un, pour une broutille juridique.

Pour sortir cette enquête, j’avais passé un bout de temps au Nord-Kivu. Et j’avais été assez étonné de ne pas y croiser beaucoup de journaliste. En fait, la plupart de ceux qui y étaient, que ce soit pour Le Monde, pour La Croix ou pour l’association Reporters Sans Frontières (RSF), faisaient leur enquête depuis l’hôtel… Ils n’ont pas honoré le métier de journaliste, c’est le moins qu’on puisse dire.

RSF vous a même fait un procès…

Oui. A l’époque, en 1994, l’association avait remis son prix annuel à André Sibomana, un prêtre et journaliste rwandais. Nous avons été les premiers – et presque les seuls – à écrire qu’il avait une responsabilité dans le génocide, en raison d’une prose favorisant l’ethnicisme. RSF nous a attaqué en justice, mais j’étais sûr de mes informations et nous avons gagné. Depuis, Robert Ménard s’est vengé en menant contre nous une profonde œuvre de désinformation.”

La suite de l’interview du redac-chef de Golias chez Article XI.

La guerre en Aghanistan est (aussi) une bonne idée

D’abord il faudra vraiment mettre le paquet: “les Soviétiques n’ont pas réussi à maîtriser le pays, même lorsqu’ils avaient 100 000 hommes sur le terrain, et 150 000 soldats afghans à l’appui”. Et d’une part, ces soldats étaient autrement motivés que les occidentaux et d’autre part, le pouvoir local communiste avait une autre assise que l’actuel, corrompu et impuissant. Et même lui est obligé de déclarer souhaiter nous voir partir.

Et pourquoi ne sommes-nous pas motivés ?

Parce que nous manquons de vraies raisons d’y aller. La raison idéologique européenne qui est la libération des femmes afghanes (un exemple, qui est peut-être une manipulation, ici ) est insuffisante pour nous faire risquer de voir des morts de “race blanche” (les autres on s’en fout, hélas) comme dirait le nauséeux Zemmour. Et la raison idéologique américaine de la “guerre au terrorisme” jusitifie mal que cette “guerre” fasse plus de morts étatsuniens que le-dit terrorisme.

Alors, si on essayait la vérité: on est là pour sécuriser un pipe-line qui doit, dans le futur, nous alimenter en pétrole sans dépendre des russes car le prochain eldorado pétrolier se trouvent dans les marches de l’ancien empire soviétique.

Ah oui, mais non ! D’abord, nous sommes bien incapables de regarder plus loin que le bout de notre nez, sinon les signes sans cesse plus alarmants du désastre écologique en cours nous auraient déjà fait réfléchir sur notre modèle économique anti-écologique. Ensuite, il faudrait expliquer que nous sommes en train de recréer une guerre froide contre l’Est (Russie et Chine) et admettre, notamment, que ce n’est par accident que l’avocat américain qui préside actuellement la Géorgie a attaqué l’Ossétie philo-russe. Là aussi, une forte odeur de pétrole, comme jadis au Biafra. Et pour ne pas croire que les USA étaient derrière cette affaire, je vous invite à lire, en anglais, comment ils ont piégé un autre futur ex-allié, Saddam Hussein en 1990.

C’était une des merveilles de la politique bushienne-fils dont les américains ont (déjà) du mal à se distancier que d’avoir réussi à unir tout le monde contre eux. Et ça ne changera qu’en façade, et encore.

C’est aussi un paradoxe apparent que les deux anciennes patries “du socialisme réalisé” n’arrivent à s’entendre que maintenant qu’elles sont devenues plus ou moins officiellement du capitalisme d’état. Notez que ça leur réussit mieux que le “laissez-faire” des néo-libéraux que Poutine avait remplacé et qui ont ces derniers mois brillament réussi à convaincre les gouvernements occidentaux à faire cadeau de 2.500 milliards au système financier. Comme s’il ne s’était pas déjà suffisament engraissé sur le dos de notre pouvoir d’achat.

Mais revenons au Moyen-Orient, pas pour longtemps. Une autre raison pour tenter de gagner en Afghanistan est de réparer la “perte de face” que constitue, pour les USA, le bourbier Irakien.

Et tant que nos militaires sont là, ils ne sont pas ailleurs. Par exemple en amérique latine qui pourrait être le prochain terrain d’entraînement. C’est d’ailleurs pour ça que les médias se déchainent contre le Vénézuela et ses voisins socialistes:  il nous faudra gagner une guerre avant que nos néo-colonies ne prennent leur indépendance et ne menacent les approvisionnement quasi-gratuits qui nous autorisent notre mode de (non-)vie. Mais, toujours aussi cyniquement, il est largement plus facile de faire passer une guerre, avec toutes ses bavures, contre des arabes, musulmans de surcroît, que contre des latinos chrétiens.

Vous voyez bien que la guerre en Afghanistan est une bonne idée. Aussi bonne que la plantureuse assistante du patron, si vous voyez ce que je veux sous-entendre dans le genre frais et délicat.

La Haine de l’Occident

Ziegler ce n’est pas seulement une entreprise de transport menacée de faillite suite à une amende record de la commission pour entente illicite (jugement encore en appel) mais c’est surtout le nom de famille du socialiste Suisse, Jean Ziegler, membre du Comité consultatif du Conseil des droits de l‘homme de l’ONU, qui vient de sortir un nouvel ouvrage “La Haine de l’Occident” (20 €).

Il l’évoque chez ContreInfo dans un article intitulé La mémoire du Sud ressurgit ; elle attise la haine de l’Occident et dont je ne peut faire mieux que de vous citer le chapeau: « Cette haine de l’occident s’enracine dans le souvenir des systèmes d’oppression précédents – la conquête de l’Amérique latine, le commerce triangulaire, le colonialisme, le travail forcé, etc. Elle combine cette mémoire des souffrances passées, qui remonte à la surface et demande réparation et repentance, avec le rejet d’un système complètement nouveau, mais dont les racines plongent dans les systèmes d’oppression précédents : le capitalisme globalisé. ».

Accessoirement, il en parle dans le contexte de la crise économique lors d’une interview chez Rue89 intitulée Pour un “tribunal de Nuremberg” de la crise (économique).

Quand on pense que les autorités suisses dont il faisait partie avaient pensé se débarasser du remuant bonhomme en l’expédiant dans le “machin”(1)… raté.

(1) “Le Machin” est le surnom que De Gaulle donnait à l’ONU. Non, mais sérieusement, faudrait faire quelque chose pour cet amour pour le dessous des pierres. Je ne sais pas, moi, consulter un psychologue géologue ?