Des enfants morts de rire à Gaza. Bizarrement, c’est le pire de tous les articles que j’ai lu à ce jour car il ne raconte aucun carnage. Pas même de sang. Rien. Mais vraiment rien ne reste, après.
Catégorie : Moyen-Orient
No comment
Oui, no comment. Non, je n’ecrit pas plus sur ce qui se passe à Gaza car… car… quoi. Je ne sais plus dire, plus parler. Alors juste quelques articles, sans commentaires, avec juste une citation pour vous inviter à les lire.
Juste une balance pour commencer: les roquettes parties de Gaza ont fait au total 20 morts juives en 9 ans et sur l’autre plateau selon l’Unicef, les quelque 840.000 enfants dans la bande de gaza ont besoin d’une aide humanitaire. Quand au très neutre Comité International de la Croix-Rouge il constate “l’armée israélienne n’assiste pas les blessés palestiniens”
Qui a raison ? Les faits et les chiffres selon CNN.
“Vous avez la force pour vaincre, mais il faut avoir la raison pour convaincre.” Unamuno
“Israël affirme que des militants tiraient depuis l’école. Mais nous, aux Nations unies, sommes convaincus que ce n’est pas le cas car ces écoles sont sous notre contrôle” dit le responsable de l’ONU à Gaza.
“Israel’s siege of Gaza began on 5 November, the day after an Israeli attack inside the strip” Sara Roy (BBC)
Gaza, le droit, la « disproportion » et les « barbares ». Alain Gresh
C’est la faute du Hamas !
“Ils l’ont bien cherché“, voilà ce qu’on trouve à propos de la bande de Gaza dans la majorité des médias. Mais personne ne parle du quotidien de ce ghetto assiégé comme ce manager d’un hotel local interviewé par Silvia Cattori ou comme le Dr. Moustapha Baghouthi, secrétaire général de l’Inititative Nationale Palestinienne, parti politique laïc de gauche. Il est partisan d’une lutte non violente contre l’occupation israélienne.
“C’est la faute du Hamas”, mouais, mais comment un groupe étiqueté “religieux” comme le Hamas a-t-il pu attirer autant d’électeurs, majoritairement laics ?
Pour aider à comprendre ce qu’est véritablement le Hamas, je vous propose d’abord quelques extraits du dernier livre (VF) de Michel Warschawski mais aussi cette traduction française d’un article de William Sieghart (version anglaise) dans le vénérable et très britannique Times. Si vous vous sentez paresseux, la traduction commence par un bref résumé, que je vous livre ci-dessous mais qui ne contient évidemment pas les arguments de l’article.
“Le poste de police de Gaza se trouvait parmi les premières cibles visées par Israël. Plusieurs dizaines de policiers, réunis pour une cérémonie de remise de diplômes, sont morts ce jour-là. William Sieghart, spécialiste de la résolution des conflits, alors en mission à Gaza, avait rencontré ces hommes une semaine plus tôt. « Etaient-ils de « dangereux miliciens armés du Hamas » ? Non, c’étaient des officiers de police non armés, agents de la fonction publique, qui ont été tué non pas dans un « camp d’entraînement de militants », mais dans [un] poste de police. » Pour Sieghart, ni Israël ni l’occident ne comprennent ce qu’est véritablement le Hamas, et comment il a pu rassembler 42% des électeurs. C’est l’échec du Fatah à obtenir un Etat Palistinien qui a fait le succès de ce mouvement. Son intransigeance, juge-t-il, nait d’une volonté de ne pas se laisser piéger comme le fut le mouvement d’Arafat, qui n’a pas su faire respecter les promesses faites à Oslo en échange de la reconnaissance d’Israël. Sieghart conclut pourtant sur une note optimiste. Il est toujours possible de dénouer une crise, rappelle-t-il, à condition d’accepter de s’asseoir sans préalable autour d’une table.”
Pour creuser le sujet, je vous conseille d’abord une réflexion sur la notion de “barbare” par Periphérie et le site de Michel Collon qui fait un “Spécial Gaza” qui notamment remonte jusqu’aux sources du conflit avec un article d’Henry CATTAN, le porte-parole du haut Comité arabe aux négociations à l’ONU de 1948. Celui-ci rappelle cette déclaration de David Ben Gourion, alors qu’il était Président de l’Agence juive dans son témoignage devant l’UNSCOP en 1947 (…) : “Les Arabes possèdent 94% de la terre, et les Juifs seulement 6%.” 6 % qui devriendront 57 % dans le plan de “partage” finalement adopté illégalement, selon le point de vue arabe, par l’ONU puis 100 % après 1967. Illégalement ou non, Israel n’a jamais osé reconnaître la compétence de la Cour Internationale de Justice.
Ah oui, et la collaboration de l’Egypte au blocus de Gaza. Robert Fisk (“le plus grand reporter britannitque” selon le New York Times) lui règle son compte : “L’Etat égyptien pourri est trop impuissant et corrompu pour agir“. On peut difficilement être plus clair sur la sujétion du régime de Moubarak aux USA.
Le consulat belge qui ne payait pas son loyer
Voilà un beau conte de Noël: la belle histoire d’un locataire qui va peut-être se retrouver à la rue pour défaut de paiement.
Ce n’est pas que les caisses de l’Etat belge soient vides ni que le Consul a détourné l’argent du loyer. Non, c’est simplement une histoire ubuesque et presque drôle qui illustre en quelques lignes la situation des palestiniens en Israël au travers des mésaventures de la représentation belge dans ce pays.
Ce teasing sera-t-il suffisant pour faire cliquer sur ce lien ?
Angélisme
Pour 2009, C.C.E. a décidé à l’unanimité d’offrir le Grand Prix de l’Angélisme 2008 à Maria Stephan et Erika Chenoweth pour leur travail « Why civil resistance works. The strategic logic of nonviolent conflit ».
Que disent ces deux chercheuses ? Que « les campagnes de lutte non violentes ont été couronnées de succès dans 53 % des cas, contre 26 % seulement pour les campagnes de résistance violente». C”est vrai que je ne me suis pas appuyé la lecture intégrale de leur recheche (en anglais, je vous le rappelle) qui est résumée en français là mais je constate en première analyse que leur étude pourtant extensive a des bornes énormes. Et que ces bornes sont la perception occidentale, c’est à dire du pouvoir dominant, des enjeux de la lutte.
Je vais prendre l’exemple de 3 des génocides qu’à connu le siècle dernier. Aucun ne s’est attaqué à des populations en lutte. Ni les Arméniens en Turquie, ni les Juifs et les tziganes en Europe nazie, ni les Tutsi n’étaient des gens ou des groupes pratiquant la violence. Et ils ont eu lieu, c’est indéniable.
Autre exemple, deux régions qui sont souvent analysées sur C.C.E. parce que je les connais un peu moins mal que le reste: l’Amérique Latine et le Proche-Orient.
L’Amérique Latine a connu 30 ans de dictatures militaires particulièrement sanguinaires et sans scrupules. Comme dans tous les régimes avant les dictatures, au Chili post-Allende, en Colombie pré-Uribe, l’opposition était civile, syndicale, non-violente et organisée. Les (para-)militaires ont tué, torturé, massacré sans état d’âme des dizaines voire des centaines de milliers d’activistes, de simples suspects et leurs famille dans l’impunité, si pas l’indifférence, la plus totale et avec la bénédiction des USA. Les résistances paysannes, non-violentes, sont massacrées par les para-militaires recrutés par les propriétaires latifundaires dans les mêmes conditions de quasi-silence médiatique.
Je ne parle même pas des populations indigènes, majoritairement non-violentes, qui sont massacrées aux Amériques depuis Pizarre sans que personne ne s’en aperçoive avant qu’il n’en reste plus qu’un pourcentage dérisoire, parfois inférieur à 1%. En Amérique Latine, les luttes civiles et électorales récentes n’ont permis de prendre le pouvoir qu’au moment où les USA ont chancelé en interne. Et elles ne tiennent que parce que cette puissance dominante est temporairement hypnotisée par ses bourbiers irakien et afghan. Et je crains que ce ne soit que pour ce temps seulement, si ce n’est déjà fini comme tente de le démontrer cet article de mondialisation.ca.
Au Moyen-Orient, le sort des Palestiniens n’a commencé à intéresser l’occident obnubilé par sa culpabilité directe ou indirecte dans le génocide juif qu’à partir du moment où des avions remplis de blancs ont été détournés. Bien sûr pour critiquer ces affreux terroristes. Mais au moins en parlant enfin d’eux. La plupart du temps, les Palestiniens ont enduré leur sort sans réaction violente. Les deux Intifida ont démarrées quand l’oppression israelienne est devenue particulièrement insupportable ou provocatrice. La prise du pouvoir du Hamas à Gaza a eu lieu au moment où les puissances (directement ou indirectement) occupantes s’apprêtaient à fournir des armes à leurs collaborateurs qui avaient été battus par les urnes. Et vraisemblablement pas pour décorer leur salon.
Les exemples de réussites de luttes civiles citées par l’étude ne sont pas innocentes: “Serbie (en 2000), à Madagascar (en 2002), en Géorgie (en 2003), en Ukraine (en 2004-2005), au Liban (en 2005) et au Népal (en 2006)”, dans la majorité des cas, les réussites allaient dans le sens voulu par le pouvoir mondial dominant et au moment où l’ancien pouvoir dominant régional, l’URSS dans la plupart des cas, avait disparu. Et ce n’est pas un hasard.
Même l’icône de la non-violence, Gandhi, n’a réussi en Inde que quand fonctionnait à plein régime le moteur de la décolonisation voulue par la nouvelle puissance montante pour chasser les européens du monde qu’ils occupaient et que le libéralisme voulait asservir à leur place.
Je ne dis pas que la violence est la seule solution, ni même la meilleure, loin de là. Je dis seulement que face au racisme (et c’est en cela qu’il est vicieux), face au fascisme (et c’est en cela qu’il est particulièrement haïssable), face au colonialisme qui réfute l’humanité des populations qu’il exploite, croire en la non-violence, c’est de l’angélisme. Pire, c’est culpabiliser et discréditer des luttes armées qui sont parfois la seule voie face à des pouvoirs que le sort de leurs victimes indiffère, la seule voie face à un pouvoir mondial dominant que leur sort indiffère tout autant.
Que ce pouvoir dominant soit actuellement étatsunien ne le rend ni pire ni meilleur que les précédents ou les suivants. Pour affirmer cela, je m’appuye sur l’expérience antérieure des dominations européennes et japonaise qui sous le manteau de la colonisation ont massacré dans l’indifférence et des proportions qui ramènent le génocide rwandais au niveau d’une farce estudiantine. Seul un monde multi-polaire, écologiste ET socialiste changera peut-être quelque chose à cela.
Alors, violence ou non-violence ? Je pense que ce n’est pas à nous de juger. Je pense que ce choix appartient aux peuples, aux groupes opprimés et pas à nous. Nous devrions limiter notre voix à appuyer, ou non, ces luttes. Je nous trouverais bien effrontés de jouer les donneurs de leçons auprès de gens qui sont souvent opprimés, par personnes interposées, par nos propres pays. Et les exemples que j’ai cités montrent clairement que certains bourreaux ne reculent devant aucune atrocité.
Au moins la leçon de ghetto de Varsovie nous a appris cela: on ne lutte pas contre les bouchers en se conduisant comme des moutons. Mais en restant des humains, debout, fièrement. Et les armes à la main si nécessaire. Pensons-y pendant que nous accusons de terrorisme ceux qui (nous) résistent pendant que nous ou seïdes les volons, les affamons, les empêchons de se soigner, de s’éduquer et de travailler. Ou plus simplement dit: de vivre, tout simplement.
Mise à jour: actuellement se déroulent en Thailande des luttes non-violentes pour le pouvoir. La première manche a été gagnée par les pro-libéraux, les jaunes. Aujourd’hui les rouges, issus des campagnes, copient leurs moyens d’actions et leur revendication d’élections anticipées. Les premiers avaitent été bien traités dans nos médias et par la police. On va bien voir si le même traitement sera accordés aux seconds. Personnellement, j’en doute pour toutes les raisons évoquées ci-dessus.
Plus ça continue, plus c’est la même chose
Tout le monde a vu aujourd’hui comment Israel voulant “donner une leçon” aux Gazaouites bombarde et tue “collatérallement” des enfants. Collatérallement ou pas, ces morts sont volontaires car on ne bombarde pas une zone aussi densément peuplée que Gaza sans accepter de tuer aussi des civils. Il faudra aussi noter pour le futur que de viser explicitement et de tuer des policiers ce n’est pas du terrorisme, du moment qu’on n’est pas d’accord avec le régime qu’ils servent. Mais il faut probablement le faire depuis un avion pour que ce soit un fait héroîque.
Comme l’UJFP, je pense que l’Europe par le “rehaussement” de sa collaboration avec Israel porte une lourde responsabilité dans le déclenchement des hostilités. Je parle bien de déclenchement car il n’y a aucune mesure commune entre quelques roquettes artisanales qui n’avaient tué personne et les centaines de morts que nous comptons déjà du côté palestinien.
Par contre, je grogne sérieusement quand Michel Collon que nous avons déjà vu plus inspiré emploie lors d’une émission sur FR3 (1) le terme “camp de concentration” à propos de l’emprisonnement des Palestiniens. Il s’agit peut-être d’un “génocide lent” comme le déclare l’historien israelien aujourd’hui exilé, Ilan Pape. Il s’agit effectivement d’une “getthoisation” de la population palestienne. Il s’agit surement d’une situation contraire à tous les traités internationaux et au plus élémentaire respect de la personne humaine. Mais le terme me semble trop chargé affectivement pour être utilisé à la légère et il me semble qu’on est loin en Palestine de l’extermination de millions de gens. Maintenant, peut-être était-ce un simple dérapage verbal dans le feu d’une discussion.
Enfin, j’attire votre attention sur autre billet d’Ilan Pape, cité sur le site du même Michel Collon, qui démonte beaucoup d’idées reçues sur la naissance d’Israël et mérite donc d’être lu, ne fut-ce que pour s’ouvrir l’esprit.
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(1) oui je sais, l’émission de FR3 commence par un débat sans intérêt entre un supporter de Sakro et un laudateur du même mais bon, vous baissez le son, vous laissez passer 5 minutes et vous avez ensuite un superbe aperçu sur la prochaine politique US au Moyen-Orient avec notamment Robert Baer, ancien patron de la CIA, qui bouscule aussi certaines idées reçues. Oui, je sais aussi que la CIA c’est pas dans nos sources habituelles mais ça n’empêche pas de les écouter, surtout quand ils critiquent leur propre pouvoir ou qu’ils dévoilent leur idéologie.
Danielle se tait ? Non !
Disparait Reparait aujourd’hui (*) de la blogosphère une de ses voix les plus puissantes et les plus originales. Chouette cadeau de noel 🙁
Lassée de la bétise, lassée de la méchanceté, lassée de prêcher dans ce qu’elle voit à tort comme un désert, victime de son succès qui lui amenait nombre de mails haineux, Danielle Bleitrach a avait décidé de fermer “Changement de société” alias “soci013”.
Où d’autre lirons-nous désormais cette traduction de l’intervention de Dick Cheney sur ABC où il reconnaissait explicitement avoir autorisé la torture dont je parlais dans mon article précédent ?
Où d’autre lirons-nous les nombreux articles sur l’amérique latine, là où la gauche devrait aller chercher ses nouveaux modèles après l’échec sanglant de sa gestion du capitalisme ?
Où d’autre lirons-nous les analyses politiques et philosophiques fondamentales, profondes et orginales que nous apportait Danielle ? Sans langue de bois, sans concessions, elle nous apportait un contenu d’une rare profondeur. Evidemment, cette profondeur n’allait pas sans une certaine longueur qui décourageait ceux qui ne consacrent pas plus de 2 minutes à un texte. Ce qui amenait des remarques acerbes de sa part quand quelqu’un prenait la parole en omettant un élément dont elle avait parlé.
Où d’autre lirons-nous la critique féroce de l’exploitation, de l’asservissement ?
Où trouverons-nous encore une voix juive, aussi féroce dans sa critique d’Israel que de l’anti-sémitisme qu’elle a vécu dans son corps et qui a marqué prfondément son esprit.
Ou trouverons-nous encore cette foi dans l’internationalisme socialiste ? Cette analyse marxiste qui avait annoncé la crise et fournit un des rares moyen d’en sortir ?
Ailleurs, difficilement, moins bien. Nul(le) n’est indispensable, certaines voix sont simplement encore plus irremplaçables que d’autres. Danielle est de celles-là. Je pleure.
Elle annonce un livre, je revis et je ne manquerai de vous en faire part 🙂
(*) Mise à jour: Ce matin 1e janvier, Danielle a rouvert son blog 🙂 Du coup J’ai corrigé certains aspects de ce post, dont le titre.
Torture
Ben oui, disons le mot: TORTURE. Voilà qui est gai et réjouissant pour ce temps de Noël ou de Hanoukah, si vous êtes de ce bord, voire de fête du Solstice si vous sous sentez l’envie d’en revenir aux sources. Bon, c’est pas la bonne période mais l’actualité a ses raisons que le coeur ignore.
Car il faut bien dire que ce qui se passe en Irak, comme cela c’était déjà passé en Amérique Latine sous la houlette des dictateurs issus de la sinistre “Ecole des Amériques”, comme au Viet-Nam avant, ne sont pas des accidents isolés mais une politique voulue, définie et acceptée par les criminels de guerres qui vont très partiellement quitter le pouvoir US le 20 janvier prochain.
Alors quelques articles sur ce qui se passe. D’abord, “Le rôle des soldates, au-delà du discours égalitaire” sur l’utilisation des femmes comme bourreaux. Et ses implications. Par Coco Fusco.
Ensuite, un article sur un jeune homme, agé de 15 ans quand il est arrêté pour “terrorisme”. En gros, on l’accuse d’avoir balancé une grenade sur des soldats dans un pays en guerre. Outre qu’il n’est pas prouvé que c’est lui qui a lancé l’objet, je ne vois pas bien où est le terrorisme là-dedans mais apparement ses bourreaux non plus puisqu’ils l’ont torturé pour le savoir.
Je ne vous fait pas le lien sur l’abominable article sur ce commercant torturé par les “libérateurs” de son pays, torturé jusqu’à en devenir fou, ça passe mal sur la bûche de Noel. Mais vous pouvez retrouver l’info sur n’importe quel moteur de recherche ou en me le demandant gentiment.
En guise de conclusion, je vous propose ce délicieux article qui démontre par l’absurde que les USA sont pleinement conscient de ce qu’ils ont fait. Et qu’ils s’en auto-absolvent, point. Circulez, y’a plus rien à voir. Jusqu’au jour où ils recommenceront. Demain, par exemple.
Notez que je ne doute pas un instant qu’ils n’aient des dignes confrères dans ces vilaines actions mais il se trouve que eux, ils sont dans le monde où je vis. Ils le font, même. Et ils se mêlent de donner des leçons de morale aux autres, ce qu’il ne faut pas faire quand on n’a pas le nez propre.
Mise à jour: voici une interview sur un grand média mainstream où Dick Cheney reconnait explicitement avoir autorisé la torture.
“Je ne comprend rien à ce qui se passe en Afghanistan !”
Bon, ben c’est pas grave, ma brave dame. D’abord une peu d’histoire, par exemple un survol de ce qui s’y est passé dans ces 50 dernières années: un article écrit par Michael Parenti sur le site de Michel Collon. Et on enchaîne sur une analyse de Philippe Grasset sur ce qui s’y passe actuellement, à savoir que “Les talibans ont fait, pour les Russes, la démonstration ultime de la validité de leurs conceptions stratégiques selon lesquelles la seule voie d’accès sécurisée vers l’Afghanistan passe par la Russie”, rien de moins.
Voilà, avec ces deux articles, vous devriez un peu mieux comprendre les racines d’un conflit qui pourrait bien nous conduire à une guerre nucléaire puisque le Pakistan est entraîné dans la tourmente afghane comme jadis le Cambodge le fût dans le conflit viet-namien. Et tout le monde se souvient de l’horreur qui en résultat.
Shlomo Sand s’explique… et Olmert aussi.
Sur un site canadien francophone, Shlomo Sand s’expliquait le 4 décembre dernier sur les raisons qui l’ont poussées à écrire son livre quasi-blasphématoire “Comment le peuple juif fut inventé”. Et l’homme apparait beaucoups moins inquiétant que certaine pressse se complait à nous le décrire.
La fin de son interview est très claire sur sa vision d’Israel: “Je ne suis pas sioniste, je crois qu’Israël doit appartenir à tous ses citoyens, de différentes origines, mais peut garder des liens avec les Juifs de partout. Sinon, Israël ne va pas exister au Proche-Orient. Il va disparaître comme le royaume franc de Jérusalem, au temps des Croisades.” Evidemment, c’est une vision qui dérangera beaucoup de gens.
Et puisqu’il est temps de dire ces choses, je vous invite à lire l’article de Defensa sur Ehud Olmert: “Il y a dans les déclarations d’Olmert un aspect remarquable d’une perception inhabituelle qu’on doit mettre en évidence. La sensation qu’on éprouve est celle d’un homme qui se révolte, ou qui tente de se révolter contre une pesanteur générale qui bride le discours et contraint les actes. Il semble dire que ce qu’il dit, beaucoup de gens le pensent et bien peu osent le dire, même à voix basse. Il y a l’impression d’un système écrasant, qui pousse sans cesse à la surenchère, à la fuite en avant, à l’agressivité et vers les situations de tension, qui impose mécaniquement une politique brutale et sans issue. C’est le système de la montée aux extrêmes, aveugle, avec la brutalité qui marque les relations, y compris entre gens du même “camp”. Et l’auteur d’en tirer la conclusion suivante: “On comprend alors combien Israël, qu’on charge souvent de pouvoirs mystérieux, notamment pour en faire une influence comploteuse conduisant d’une main cachée la politique agressive des USA, est en réalité victime du même système qui nous étouffe tous”.