Torture

Ben oui, disons le mot: TORTURE. Voilà qui est gai et réjouissant pour ce temps de Noël ou de Hanoukah, si vous êtes de ce bord, voire de fête du Solstice si vous sous sentez l’envie d’en revenir aux sources. Bon, c’est pas la bonne période mais l’actualité a ses raisons que le coeur ignore.

Car il faut bien dire que ce qui se passe en Irak, comme cela c’était déjà passé en Amérique Latine sous la houlette des dictateurs issus de la sinistre “Ecole des Amériques”, comme au Viet-Nam avant, ne sont pas des accidents isolés mais une politique voulue, définie et acceptée par les criminels de guerres qui vont très partiellement quitter le pouvoir US le 20 janvier prochain.

Alors quelques articles sur ce qui se passe. D’abord, “Le rôle des soldates, au-delà du discours égalitaire” sur l’utilisation des femmes comme bourreaux. Et ses implications. Par Coco Fusco.

Ensuite, un article sur un jeune homme, agé de 15 ans quand il est arrêté pour “terrorisme”. En gros, on l’accuse d’avoir balancé une grenade sur des soldats dans un pays en guerre. Outre qu’il n’est pas prouvé que c’est lui qui a lancé l’objet, je ne vois pas bien où est le terrorisme là-dedans mais apparement ses bourreaux non plus puisqu’ils l’ont torturé pour le savoir.

Je ne vous fait pas le lien sur l’abominable article sur ce commercant torturé par les “libérateurs” de son pays, torturé jusqu’à en devenir fou, ça passe mal sur la bûche de Noel. Mais vous pouvez retrouver l’info sur n’importe quel moteur de recherche ou en me le demandant gentiment.

En guise de conclusion, je vous propose ce délicieux article qui démontre par l’absurde que les USA sont pleinement conscient de ce qu’ils ont fait. Et qu’ils s’en auto-absolvent, point. Circulez, y’a plus rien à voir. Jusqu’au jour où ils recommenceront. Demain, par exemple.

Notez que je ne doute pas un instant qu’ils n’aient des dignes confrères dans ces vilaines actions mais il se trouve que eux, ils sont dans le monde où je vis. Ils le font, même. Et ils se mêlent de donner des leçons de morale aux autres, ce qu’il ne faut pas faire quand on n’a pas le nez propre.

Mise à jour: voici une interview sur un grand média mainstream où Dick Cheney reconnait explicitement avoir autorisé la torture.

“Je ne comprend rien à ce qui se passe en Afghanistan !”

Bon, ben c’est pas grave, ma brave dame. D’abord une peu d’histoire, par exemple un survol de ce qui s’y est passé dans ces 50 dernières années: un article écrit par Michael Parenti sur le site de Michel Collon. Et on enchaîne sur une analyse de Philippe Grasset sur ce qui s’y passe actuellement, à savoir que “Les talibans ont fait, pour les Russes, la démonstration ultime de la validité de leurs conceptions stratégiques selon lesquelles la seule voie d’accès sécurisée vers l’Afghanistan passe par la Russie”, rien de moins.

Voilà, avec ces deux articles, vous devriez un peu mieux comprendre les racines d’un conflit qui pourrait bien nous conduire à une guerre nucléaire puisque le Pakistan est entraîné dans la tourmente afghane comme jadis le Cambodge le fût dans le conflit viet-namien. Et tout le monde se souvient de l’horreur qui en résultat.

Bas les masques

Dans un article de fond, percutant, l’économiste Paul Jorion règle son compte au monde tel que le rêvent les gestionnaires du capitalisme qu’ils soient libéraux ou socio-démocrates et les met face à une réalité déjà évoquée dans mes articles précédants: ou les pouvoirs en place se lancent dans une réforme qui fera passer le New Deal roosveltien pour une opérette de boulevard ou les pouvoirs ne le seront bientôt plus. En place, je veux dire. “L’insurection qui vient” avait publié la Fabrique. Nous y seront bientôt. Et le plus tôt sera le mieux.

Foulard et new-age

Pourquoi les mêmes qui hurlent à la laïcité dès qu’on parle du foulard islamique sont-ils les premiers à encenser le Dalaï-lama, ancien chef religieux et temporel du Tibet esclavagiste et moyenâgeux, (mal) camouflé aujourd’hui sous une soutane bouddhiste non-violente et très new-age. Et comme quasi-tout ce qui est new-age, dissimulant une idéologie élitiste, violemment obscurantiste et réactionnaire sous quelques apparences de nouveauté.

Guerre à l’analphabétisme

La Bolivie se propose de bannir l’analphabétisme de son territoire. Il deviendrait ainsi le 3e pays d’Amérique latine après Cuba (1961), et le Venezuela (2005). Evidemment, des pays peu appréciés du Parti de la Presse et de l’Argent (PPA) dont voici une carte.

Bolivie, Bolivie, j’ai pas entendu déjà parler de ce pays ? Ah oui, ce coin perdu où les provinces riches bourrées de gaz ne veulent plus faire partie du même pays que les pauvres. Evidemment, utiliser les richesses du pays pour TOUT le monde, ça ne fait pas plaisir aux possédants.

Même que le pouvoir central a dû expulser l’ambassadeur américain accusé (à tort surement 😉 ) de soutenir la prise d’autonomie par les armes des provinces les plus riches. Faut dire que l’oiseau a déjà un lourd passé d’animateur, comme au Kosovo, d’autonomies plus ou moins téléguidées,  et de nettoyages ethniques.

Bon l’info n’est pas toute fraîche mais c’est suffisament positif pour mériter de ne pas être oublié.

Oh oui, faites-moi encore rire avec la crise

Je n’ai jamais trouvé sur le net cette photo de jeune femme illustrant cette déclaration, d’il y a quelques dizaines d’années. Mais c’est vrai qu’elle à un drôle d’aspect.

On la compare à celle de 1929 qui était une crise économique. Ben non, écrit un historien avec plus de recul que nos habituels commentateurs, il faudrait plutôt la comparer avec celle de 1873 qui était aussi un crevage de bulle financière. Elle a été bien plus terrible d’ailleurs.

Ensuite, rions avec cette vidéo sur le discret revirement idéologique de nos libéraux qui réclamaient toujours moins d’état mais non pas hésité à mobiliser toute sa capacité d’endettement pour sauver le détenteurs de capital.

« Crise financière » oblige, on entend et on lit partout, en cette fin 2008, qu’il faut – et qu’il suffirait de – « revenir à l’économie réelle ». La réalité !. Du pur pipeau, déclare cet auteur. Nationalisons plutôt les banques déclare, en anglais, Willem Buiter sur le site du Financial Times qui nous avait plutôt habitué à un autre discours 😉

Mais alors, pourquoi pas le socialisme, tant qu’on y est ? Peut-être même un renversement gorbatchevien dans la patrie du “libéralisme réalisé“. C’est vrai quoi, comme le père de papy Ralph Nader déclarait à ses fils: « Pourquoi est-ce que le capitalisme finira toujours par survivre ? ». Et de leur offrir aussitôt la réponse : « Parce qu’on aura toujours recours au socialisme pour le sauver ». Et de nous brosser du coup, un large panorama des alternatives qui s’ouvrent, notamment en amérique latine mais pas seulement, avec la chute de l’idéologie néo-libérale. Des lendemains qui scintillent (1) en quelque sorte.

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(1) J’offirai bien un livre pour la/le premier(e)qui retrouve d’où vient cette expression mais avec Internet, c’est vraiment trop facile.

La guerre en Aghanistan est (aussi) une bonne idée

D’abord il faudra vraiment mettre le paquet: “les Soviétiques n’ont pas réussi à maîtriser le pays, même lorsqu’ils avaient 100 000 hommes sur le terrain, et 150 000 soldats afghans à l’appui”. Et d’une part, ces soldats étaient autrement motivés que les occidentaux et d’autre part, le pouvoir local communiste avait une autre assise que l’actuel, corrompu et impuissant. Et même lui est obligé de déclarer souhaiter nous voir partir.

Et pourquoi ne sommes-nous pas motivés ?

Parce que nous manquons de vraies raisons d’y aller. La raison idéologique européenne qui est la libération des femmes afghanes (un exemple, qui est peut-être une manipulation, ici ) est insuffisante pour nous faire risquer de voir des morts de “race blanche” (les autres on s’en fout, hélas) comme dirait le nauséeux Zemmour. Et la raison idéologique américaine de la “guerre au terrorisme” jusitifie mal que cette “guerre” fasse plus de morts étatsuniens que le-dit terrorisme.

Alors, si on essayait la vérité: on est là pour sécuriser un pipe-line qui doit, dans le futur, nous alimenter en pétrole sans dépendre des russes car le prochain eldorado pétrolier se trouvent dans les marches de l’ancien empire soviétique.

Ah oui, mais non ! D’abord, nous sommes bien incapables de regarder plus loin que le bout de notre nez, sinon les signes sans cesse plus alarmants du désastre écologique en cours nous auraient déjà fait réfléchir sur notre modèle économique anti-écologique. Ensuite, il faudrait expliquer que nous sommes en train de recréer une guerre froide contre l’Est (Russie et Chine) et admettre, notamment, que ce n’est par accident que l’avocat américain qui préside actuellement la Géorgie a attaqué l’Ossétie philo-russe. Là aussi, une forte odeur de pétrole, comme jadis au Biafra. Et pour ne pas croire que les USA étaient derrière cette affaire, je vous invite à lire, en anglais, comment ils ont piégé un autre futur ex-allié, Saddam Hussein en 1990.

C’était une des merveilles de la politique bushienne-fils dont les américains ont (déjà) du mal à se distancier que d’avoir réussi à unir tout le monde contre eux. Et ça ne changera qu’en façade, et encore.

C’est aussi un paradoxe apparent que les deux anciennes patries “du socialisme réalisé” n’arrivent à s’entendre que maintenant qu’elles sont devenues plus ou moins officiellement du capitalisme d’état. Notez que ça leur réussit mieux que le “laissez-faire” des néo-libéraux que Poutine avait remplacé et qui ont ces derniers mois brillament réussi à convaincre les gouvernements occidentaux à faire cadeau de 2.500 milliards au système financier. Comme s’il ne s’était pas déjà suffisament engraissé sur le dos de notre pouvoir d’achat.

Mais revenons au Moyen-Orient, pas pour longtemps. Une autre raison pour tenter de gagner en Afghanistan est de réparer la “perte de face” que constitue, pour les USA, le bourbier Irakien.

Et tant que nos militaires sont là, ils ne sont pas ailleurs. Par exemple en amérique latine qui pourrait être le prochain terrain d’entraînement. C’est d’ailleurs pour ça que les médias se déchainent contre le Vénézuela et ses voisins socialistes:  il nous faudra gagner une guerre avant que nos néo-colonies ne prennent leur indépendance et ne menacent les approvisionnement quasi-gratuits qui nous autorisent notre mode de (non-)vie. Mais, toujours aussi cyniquement, il est largement plus facile de faire passer une guerre, avec toutes ses bavures, contre des arabes, musulmans de surcroît, que contre des latinos chrétiens.

Vous voyez bien que la guerre en Afghanistan est une bonne idée. Aussi bonne que la plantureuse assistante du patron, si vous voyez ce que je veux sous-entendre dans le genre frais et délicat.

Virage à l’Est

Dans l’article L’empire qui n’aura pas existé ? Bruno Drewski nous dresse un gigantesque tableau de la situation à l’est de l’Europe à la lumière de la géopolitique actuelle.

C’est aussi un vigoureux playdoyer pour une nouvelle “Ost-politique” pour reprendre l’expression du Chancelier allemand Willy Brandt. C’est à dire d’une politique européenne orientée vers l’Est, donc la Russie et l’Asie porteurs d’infiniment plus de possibilités et de futurs que notre voisin d’outre-Atlantique dont il pose la question de la future place.

C”est enfin un plaidoyer pour “plus d’Etat”, une thèse que partage aussi Jetons le bébé avec l’eau du bain libéral à la lumière de la comparaison de la gestion des crises issues tant des catastrophes naturelles que de la bulle financière et autres somptueux ratages de “la main invisible du marché” qui pourrait faire passer les errements du stalinisme pour un humanisme juste un peu vigoureux.

Quand vous verrez par quel site l’article de Bruno Drewski est accueilli, vous devinerez vite que c’est solidement charpenté et argumenté. Donc que ce sera vraiment intéressant à lire. Et si vous ne savez pas, vous devriez vraiment sortir de la en-dessous 😉

Obamania

Voici quelques’uns des milliers d’articles que j’ai vu passer (et parfois lu) ces derniers jours sur Obama et que j’ai noté comme plus significatifs que quelques milliers d’autres. Franchement, j’hésite à ajouter ma goutte d’eau à cet océan des publications.

Enfin… j’aurai essayé de vous en sélectionner quelques uns qui me paraissaient plus originaux. Il y a là aussi des articles plus tout neufs que je tiens à vous montrer pour que vous puissiez observer l’évolution des pensées à l’égard futur POTUS (1)

“Premiers frémissements” détectés sur DeDefensa le 10 novembre

– Les doigts dans la crise du 7 novembre: “C’est (très) mal parti”

– Le Soir du 7 novembre (aussi): Barack Obama osera-t-il se battre pour imposer le changement qu’il a promis ?

– Le Grand Soir republie un article écrit par un Français de Caracas en octobre et paru originellement chez Michel Collon, Hola, Mister Barack Obama ! Bienvenido ! Mais basta !, . Ce site dernier publie aussi “13 questions à Mister Obama”

– Courrier international du 28 octobre : Barack Obama, ce “réactionnaire”

(1) POTUS : President Of The Unied States (of america, celà va sans dire). Mais… ces dernières années ? Sous une pierre ?

Sites belges, une fois

Outre mouvement.be dont je vous avais déjà parlé dans “Nos petits secrets” il y a deux sites belges qu’il est urgent de consulter régulièrement.

Blog généraliste, bien renseigné, plein de références encadrant un propos bien construit, cohérent et méchamment ironique. Ah oui, j’oubliais sa remarquable mise en page qui facilite vraiment la lecture: Les doigts dans la crise. Je ne vous cache pas que si je ne vous en ai pas parlé plus tôt, c’est parce que je suis jaloux: ce site est vraiment l’idéal que Cocyec essaye vainement d’atteindre. Bon, ceci dit, je ne me suis jamais privé de vous présenter des liens vers certains de ses articles. Mais son site global vaut la visite et il y a même un lien RSS pour être sûr de ne rien rater.

Un autre site belge à ne rater sous aucun prétexte est le blog de Colette Braeckman. Cette journaliste que le monde entier nous envie est probablement la personne au monde qui écrit le mieux sur un sujet passablement complexe: l’Afrique. Un exemple ici. Cette femme est détestée du pouvoir, même belge où elle est régulièrement exclue des “invités” de certains voyages ministériels (hein, André), parce qu’insuffisament docile. Une qualité rare à notre époque de dos courbés et de plumes serves. Le petit secret des causes de cette liberté c’est qu’elle bénéficie de deux protections aussi occultes que puissantes. Je vous les nomme à voix basse: son talent et sa puissance de travail.

A contrario de la spécialisation de Colette Braeckman et de la belgitude de “Les doigts dans la crise”, il y a le site internationaliste de Michel Collon. Objectivement, ce type et son équipe mériteraient des baffes…  pour dissimuler des infos aussi intéressantes dans une présentation aussi merdique ;-). Ne parlons de son fil RSS inexistant et de l’absence d’introdution aux articles dont vous ne trouverez qu’une liste de titre en première page, point. A contrario, comme Cocyec, il publie une newsletter régulière, abondamment diffusée et un poil plus explicite que son site. Le site n’est probablement vu que comme un “hôte” pour les articles qui y sont renseignés. Bref faudrait tirer dessus si ses articles n’étaient pas aussi vitaux pour démonter les médias-mensonges dont la PPA (1) nous inonde.

P.S.: vous avez peut-être remarqué que la mise en page de Cocyec s’est (un peu) améliorée: nous avons enfin trouvé le moyen de dissimuler les (très laids) liens vers les sites sous un texte bleu et souligné. C’est plus beau, hein !

* Le PPA c’est la “Presse du Pouvoir et de l’Argent”, c’est à dire les 85% de la presse française (et mondiale) dont les patrons sont allés avec Sarkozy (ou W. Bush ou assimilable) fêter son élection chez Fauchon ou assimilable. Si vous ne le saviez pas, je ne sais pas où vous avez passé les deux dernières années ? Sous une pierre, probablement  😀 ou alors vous ne lisez pas Le Plan B, bon c’est français, mais pour le radins (et les fauchés), son site reprend certains articles de l’édition précédente.