Travailler moins pour vivre mieux

Dans sa revue de presse du 13 janvier, ContreInfo creuse un retour des choses : si les politiques économiques européennes ont pris exemple sur la catastrophique “Ecole de Chicago” de l’ultra-libéralisme, pendant ce temps les anglosaxons redécouvrent les mérites du « modèle français » Certes les textes sont majoritairement en américain mais les commentaires en français résument bien les idées à y trouver.

Redondance ou révolution ?

Si l’on en croit les études publiées (en anglais pour la majeure partie)sur le site Nikos Smyrnaios, l’essentiel de l’info internet est redondante. Redondants, les portails yahoo, google et autres msn ? Ben oui, évidemment. Parce que le reste de la presse ne l’est pas, peut-être ?

En France, 10 éditorialistes et une centaine d’invités occupent 80 % du paysage audio-visuel. En Belgique, nous avons un (oui, 1) philosophe et il est tellement vieux qu’il commence vraiment à raconter des conn… n’importe quoi. La presse écrite francophone radote à 95% les mêmes insuffisances tout en servant outrageusement la soupe à une classe politique où le népotisme et la cooptation sont couramment admis. Je ne parle même pas du monde économique (presse, commentateurs  et entreprises tous unis) où les mêmes défauts sont multipliés par 10 : là, ce n’est plus “admis”, c’est simplement la règle et ça l’a d’ailleurs toujours été. L’Echo (de la Bourse) a servi l’optimisme à pleine louche à ses pigeons de lecteurs jusqu’au moment où c’est devenu vraiment impossible. Et ils recommencent déjà, alors que tout qui sait lire peut comprendre qu’il est impossible de financer les déficits de TOUS les Etats ET des entreprises ET de l’immobilier ET des allocations sociales en même temps et donc que ça DOIT se casser la gueule d’une façon qui fera passer 2008 pour une plaisanterie.

Crise de la presse ? Tiens donc. S’il y avait dans les journaux le dixième de ce qu’on trouve sur le net en fouillant VRAIMENT, et si possible en anglais ou mieux, en espagnol, il n’y aurais pas de crise de la presse parce qu’elle donnerait de l’information et pas de la propagande. Mais voilà, on continue de n’y lire que ceux qui ont déjà maintes fois prouvés qu’ils mentent (mal), qu’ils prédisent ce que leur employeur (industriel) veut entendre, qu’ils défendent l’indéfendable et se foutent de proposer de vraies solutions parce qu’elles VONT mécontenter leur actionnariat, autrement plus important à leurs yeux que leurs lecteurs-auditeurs.

Crise de la politique ? Etonnant. S’il y avait moyen pour ceux qui proposent des alternatives autres que d’appuyer plus ou moins fort sur l’accélérateur avant de rentrer dans le mur… s’il y avait moyen pour eux de faire entendre des idées originales, peut-être que le bon peuple pourrait s’intéresser à son devenir. Mais le pire est que même si ce miracle arrivait, il y a longtemps que le pouvoir est passé du Parlement à Bilderberg et autres conseils d’administration, de l’élection à la cooptation des élites. Et que nous l’avons compris. Mais maintenant qu’elles ont fait la preuve qu’elle ne pouvait nous conduire que dans le mur, il va falloir s’en débarrasser. Et vite, avant que le mur ne soit là. Et certes, il ne se laisseront pas faire… Mais peut-être que nous non plus 🙂

Que voulons-nous ? Un parlement ou un Judenrat ? Ou alors, la Loi de la rue et la rue de Loi unies pour “dégager” ceux qui se croient nos princes… quel beau rêve. N’oubliez pas que vous votez bientôt. Faites en sorte qu’il en sorte une sortie : ne votez pas réformiste, votez révolutionnaire ! Osons-le, tous ensemble… ou oublions le futur de nos enfants. Au choix. Le monde sur lequel nous vivons est fini. Fini dans le sens qu’il n’est pas infini. Fini dans le sens que les solutions actuelles n’en sont pas. Ou nous partageons ce qui va rester ou nous partageons les coups de matraques pour que certains puissent continuer d’augmenter le pillage des ressources communes. Le 0,1 % des plus riches a vu son niveau de vie augmenter de 41 % ces dernières années. Et le vôtre ? Et le vôtre… demain ?

Imitons l’Amérique. Mais pas celle que nous avons écoutée pendant 50 ans. Allons plus au sud, voir le Venezuela, le Pérou et tant d’autres qui ont déjà compris. Ils ont compris qu’en éliminant l’injustice et en partageant, il y avait plus. Plus pour tous et plus pour longtemps car l’inégalité génère un mode de vie insoutenable pour une terre finie. Il n’y a plus de frontière à conquérir. Il y a un champ à cultiver et un pain à partager… ou à se détruire pour se l’approprier. Et à  votre avis, qu’est-ce qui est le plus rentable : la révolution pour partager en paix ou la réforme pour se déchirer en guerre ?

Bonnes et mauvaises nouvelles

Un exemple des résultats de l’Olivier à Bruxelles: 5.000 logements étaient promis pour cette législature. 211 ont été réellement construits. Chez les riches, La Libre reconnait “Les banques savaient pour les subprimes et n’ont rien fait”, ils ne sont pas les seuls à le dire, ça n’empêche pas qu’on continue de les arroser de notre argent grâce notamment à des commissions (européennes) où ils sont à la fois les conseilleurs et les bénéficiaires. Plus loin de nous, c’est pire encore: une moisson de suicides raconte la seule issue de dizaines de milliers de paysans indiens (160.000 en 10 ans). Et disons-le clairement “La croissance verte est un leurre” (oui, je sais la mise en page de ce site est pitoyable mais en cherchant bien vous trouverez le texte)

Evidemment, il y a aussi des bonnes nouvelles: le Financial Times découvre que les paradis fiscaux sont une des causes de notre crise actuelle (comment ça, ils enfoncent une porte ouverte ?),  des fonctionnaires belges montent un site contre un ministre trop autoritaire, leurs homolgues français dénoncent les tripatouillages de statistiques qu’on les oblige à faireà Chicago la lutte syndicale a payé,

Il y a aussi des cas mitigés comme cet article sur le piège afghano-pakistanais dans lequel se précipite Obama voire les franches utopies et les contre utopies engendrant un désordre dont le résultat s’appelle “prison a gogo“. Et oui, c’est en anglais. Enfin, Dieudonné est rejeté par les mouvements de solidarité avec la Palestine, comme d’ailleurs par les Indigènes de la République. Pour paraphraser Henri Goldman, je suis d’accord avec 80% de ce qu’il dit mais il puait vraiment sur les 20 % restants et son alliance avec des fachos et anti-sémites notoires dépassaient tous 3 largement et depuis longtemps le tolérable.

Inculture(s) ou le nouvel esprit du capitalisme

Franck Lepage nous gratifie sur TVBruits d’une vidéo aussi hilarante qu’hallucinante. Et je ne résiste pas à vous citer une partie du texte d’introduction: “…Un philosophe aujourd’hui oublié, Herbert Marcuse, nous mettait en garde : nous ne pourrions bientôt plus critiquer efficacement le capitalisme, parce que nous n’aurions bientôt plus de mots pour le désigner négativement. 30 ans plus tard, le capitalisme s’appelle développement, la domination s’appelle partenariat, l’’exploitation s’’appelle gestion des ressources humaines et l’’aliénation s’’appelle projet. Des mots qui ne permettent plus de penser la réalité mais simplement de nous y adapter en l’approuvant à l’’infini. Des « concepts opérationnels » qui nous font désirer le nouvel esprit du capitalisme même quand nous pensons naïvement le combattre…”

D’accord c’est long mais rien dans l’article suivant vous trouverez plein de trucs et astuces pour en profiter autrement que devant votre browser internet habituel. Et en plus d’être gratuit, c’est largement meilleur que tous les blockbusters ou autres franchouillardises que vous devez subir au cinéma ou à la TV.

Aaah, horreur, encore une fatwa… et pendant ce temps, l’économie….

Depuis quelques années, on voit apparaitre régulièrement l’une ou l’autre fatwa (interprétation des écrits coraniques) au contenu plus ou moins hallucinant. Ces textes et liens paraissent aussi bien dans la presse que dans des chaînes d’e-mails. Elle suscitent l’horreur, le rejet mais servent surtout de prétexte pour stigmatiser toute une religion. Alors quelques faits pour remettre les choses en perspective:

1) A la différence d’une bulle papale, une fatwa est un avis donné par UN des multiples “docteurs de la loi” d’UNE des multiples tendances de l’Islam et de nombreux autres peuvent être d’un avis différent. Sans compter qu’elles évoluent. Je vous ai invité hier à aller voir “Culture et Politique Arabe“ qui montre bien l’évolution des avis sur les libertés féminines au sein de la version la plus archaïque de l’Islam : le wahabisme de l’Arabie Saoudite.

2) Comme je l’ai dit dans le billet précédent, à lui seul l’allié principal des américains en amérique latine fait tuer depuis 10 ans par ses para-militaires quasi autant de syndicalistes (et je ne compte pas les autres victimes) que tout le terrorisme islamique tue de civils dans le monde entier : de l’ordre de 270 contre 420 par an.

3) Quand à la “violence consubstantielle de l’Islam”, rappellons que la doxa des guerres déclenchées au moyen-orient par W. Bush incluait de nombreuses références chrétiennes et à la “Mission de l’Amérique dans la Crainte de Dieu” (majuscules incluses). Ses sectataires font (toujours) de l’Armaggedon qui viendrait un prétexte commode pour intégrer le support à Israel dans une idéologie très anti-sémite dans ses fondements. L’ensemble a provoquer des millions de morts. On est TRES loins des 420.

Je ne vais pas encore revenir sur le massacre par les WASP (Anglo-saxons, blancs et protestants) de 99% de la population indigène de l’Amérique du Nord et par les catho espagno-portugais de 50 % de celle du Sud dans les siècles passés. Il n’en demeure pas moins que j’ai beau chercher, je ne trouve pas trace de génocides dans l’histoire de l’Islam alors qu’ils abondent, même dans le passé récent des chrétiens : tutsis (avec la complicité de la France), juifs (tant par les nazis que les pogroms des pouvoirs catholique polonais et orthodoxe russes) slaves (par ces mêmes nazis) et tant d’autres dont les tziganes. Le racisme à l’égard de ces derniers est d’ailleurs encore aujourd’hui à l’oeuvre dans 1 si pas 2 pays de notre très civilisée et chrétienne CEE. Le seul génocide qu’on pourrait attribuer à une population de religion musulmane est celui des Arméniens mais il a été quand même été commis par un pouvoir très laïc : celui des “Jeunes Turcs”.

Quittons le christianisme : l’hindouisme mène depuis l’indépendance de l’Inde de nombreuses agressions de masse à l’égard de sa population musulmane qui est exclue du système des castes et donc reléguée au statut social le plus bas. Des partis hindouistes font même campagne sur ce racisme comme de vulgaire Le Pen ou Vlaams Blok. Ceci dit, son voisin musulman, le Pakistan, n’a pas été sympa jadis à l’égard de ses minorités hindouistes dans le passé, mais est-ce une excuse suffisante et à fortiori pour le présent ?

Petit mot pour nos amis “bobos” qui chérissent tant la “philosophie” bouddhiste : quand il était au pouvoir au Tibet (jusqu’en 1959), le pouvoir théocratique bouddhiste gardait l’essentiel de la population dans le pire des esclavages. Les châtiments corporels et la mort par divers moyens peu reluisants y faisaient partie de l’arsenal du pouvoir entre les mains de la caste dirigeante dont faisaient partie les lamas qui détenaient la moitié des terres, l’autre moitié était dans les mains de l’aristrocratie : le sabre et le goupillon. Cette théocratie est aujourd’hui seule détentrice de l’exercice du pouvoir en exil : le gouvernement et le parlement ne reçoivent (j’insiste sur le mot: lisez leur constitution, c’est explicite) leurs pouvoirs que du médiatique Dalaï Lama dont le goût pour le népotisme et l’argent de la CIA sont bien connus. Ailleurs dans le monde, le “pacifique” bouddhisme est la religion d’état du Sri Lanka qui est aujourd’hui soupçonné de génocide ou à tout le moins de massacres de civils dans son combat contre les Tigres tamouls (musulmans), sous couvert de lutte contre le terrorisme .

4) Evidemment, ces faits ne nourrissent pas la paranoia anti-islamique qui est le fond de commerce de ceux qui voudraient bien qu’on parle d’autre chose que du pillage de la planète, de l’accaparement des ressources par une minorité, des crimes contre l’humanité des sociétés multinationales, du pillage de notre économie par le biais des Clearstream de tous poils. Bref, tous ceux qui ne veulent pas remettre en question le pouvoir en place. Alors que pendant ce temps “au total, ce sont 6.000 milliards de dollars que les Etats devront lever cette année pour financer les relances budgétaires et le sauvetage des banques. Les USA devront quant-à eux trouver près de 2.000 milliards” et il n’est PAS sûr du tout qu’il les trouveront selon Evans-Pritchard dans The Telegraph. John Mauldin pense tout simplement qu’ils ne le trouveront pas car tout le monde a besoin d’emprunter (5.000 milliards d’ici 24 mois, selon lui et ). Nouriel Roubini (le gars qui avait prédit la crise actuelle) analyse aujourd’hui “qu’il est assez clair maintenant qu’il s’agit de la pire crise financière et économique et de la pire récession depuis la Grande Dépression” et que “la politique budgétaire ne peut pas résoudre les problèmes de crédit, et n’est pas sans coût. Au cours des quelques années à venir, elle va ajouter environ 9 trillions de dollars à la dette publique“. Neuf trillions, je ne sais même combien ça fait de zéros. A mon avis, assez pour constituer un gouvernement en Belgique, André Antoine inclus 😉

P.S.: comme Fontenelle, je crains que ceux qui parlent du “complot islamo-gauchiste” auraient parlé du “complot judéo-communiste” (voir “judéo-maçonnique”) dans les années ’30 et ’40. Pour les mêmes raisons. Et avec les mêmes résultats.

Y’a beaucoup mieux que C.C.E. (mis à jour)

C.C.E. ralenti d’abord parce ce que je ne veux plus lui consacrer le temps nécessaire pour approcher les qualités de l’exceptionnel ContreInfo en matière économique et politique. Un exemple de son travail comme le lien ici qui démontre en quelques mots l’inanité de la politique blairiste(autre lien) dont le “socialiste” Di Rupo est la belge copie conforme.

C.C.E ralenti aussi parce qu’en matière géostratégique, militaire et analyse de la politique étrangère des USA, De Defensa est insurpassable et qu’il est inutile d’ajouter au bruit ambiant. Un bon exemple de De Defensa est à trouver dans ce décryptage d’une tentative de désinformation. Le secret de ces deux premiers auteurs : ils lisent abondemment la presse anglo-saxonne et économique, mais pas que. Alors, évidemment, ils sont bien informés même s’ils font de ces articles autre chose que ce que les auteurs originels souhaitaient dire 🙂

Autres sites de TRES bonne qualité : Article XI est un des deux sites qui montent actuellement. Par exemple, ne ratez pas «Si l’Europe sociale est imaginable, ce n’est pas sur les bases de l’Union Européenne.» L’autre, encore plus méconnu, est WTK41, c’est un tort, comme l’oubli du combat fantassin (voir à ce sujet Les Tontons Flingueurs et l’Afghanistan). Enfin, Le Monde Diplomatique met désormais sur le net certains de ses articles-clés mais surtout, il a des blogs plus diversifiés encore. Et entre eux et leurs commentaires, vous pouvez dire que les sujets sont traités à fond.

D’autres sites ou blogs bien que “typés” sont irremplaçables comme celui de Colette Braeckman sur l’Afrique, Le Grand Soir (marxiste) ou Les mots ont un sens (France). Il y a des  originaux comme celui de Danielle Bleitrach qui trouve le moyen d’être communiste tout en se les mettant à dos et juive tout se bagarrant tant avec les sionistes que nombre d’anti-sionistes. Notez que c’est peut-être ce qui me la rend si sympathique. En tout cas, c’est elle qui publie le plus d’info sur le seul continent porteur d’espoir: l’Amérique Latine. Il y a notamment une publication systématique des articles (traduits) de Fidel Castro qui agrémente sa vieillesse d’articles percutants à souhait. Il y en a qui sont plus “remplaçables” comme mondialistation.ca ou LMSI qui alternent l’excellent et le pire (non, je ne mettrai pas de lien sur un de leurs articles “limite (?) anti-sémite” ou paranoïaque). N’oubliez pas l’Observatoire des Inégalités qui est une source très scientifique.

En matière de portails généralistes, les belges mouvement.be et français rezo.net sont imbattables et leurs revues de presse raisonnablement diversifiées si vous prenez la peine de rechercher dans les liens des articles cités qui, eux, viennent un peu souvent des mêmes endroits. Pour renouveler vos sources, allez voir la liste de partage du Monolecte ou sa liste des sources. Le dernier est une espèce de Google des infos alternatives. Evidemment c’est notablement moins trié que dans les portails classiques, c’est même franchement bordelique dans le dernier cas mais tellement riche… N’oubliez pas non plus le belge Michel Collon qui porte à bout de bras un portail rénové qui recèle des merveilles. Aaliens est plus atypique avec ses différentes méthodes de classement des sélections mais très riche de ce fait.

Si vous cherchez des polémistes, Plume de Presse, CSP , Vive le Feu, Fontenelle, voire le belge Les doigts dans la crise (mais en faisant le tri) sont actuellement mordants à souhait. Il vous faudra chercher un plus pour trouver des blogs situationnistes comme le Tigre qui est encore le seul, ou presque, à vous parler de Coupat, prisonnier politique en France pour avoir peut-être été l’auteur du très situationniste “L’insurrection qui vient“. Si vous ne l’avez pas lu, vous avez tort, encore 😉

Qui va payer nos pensions ?

Commençons par le cas des pays avec un système de pension par capitalisation, vous savez le truc que les libéraux essayent de nous vendre. Commençons par ceux qui furent les bons élèves de la tristement école de Chicago qui avait brillament ruiné l’Amérique Latine et qui du coup on amené des gouvernement de gauche (vrai gauche, hein pas blairiste) . Entre autre privatisations: les pensions et le résultat:  “Seisme sur les retraites en Argentine et au Chili” titre le Monde Diplomatique. “Les fonds de pension des collectivités territoriales US ont perdu 2000 milliards en deux mois et ne disposent plus que de 50% des fonds requis pour servir leurs engagements” chez l’excellentime ContreInfo. Toujours pire “1.000 milliards de dollars : le discret fiasco des fonds de retraite US“. Et si vous lisez l’américain, Time publie Social “Security’s Surplus Disappearing Fast” que résume Contreinfo par ces mots: “aux USA, en raison de la crise, les cotisations retraites sont insuffisantes pour couvrir les versements, 8 ans avant l’échéance prévue de 2017”. Brrr…..

Si vous ajoutez à ça les déclarations de la commissaire européenne à la concurrence (“libre et non faussée”, ha ha ha) Nelly Kroes “la faillite de certaines banques n’est pas exclue” ou le FMI qui parle de 4.000 milliards d’avoir “toxiques”, vous commencez à vous dire que finalement, garder ses économies sous son matelas est peut-être la solution la moins idiote.

A ce propos, l’article à lire de la semaine : “Dix principes pour préserver le monde des cygnes noirs“, par Nassim Nicholas Taleb, traduits par ContreInfo.

Et pour vous aider à (re)constituer votre petit bas de laine, un tuyau qui vous fera dire “oh, la barbe” , mais le reste du site qui parle des mille et unes nuits petites économies de la vie quotidienne n’est pas à dédaigner. Sauf bien sûr si vous avez été contraint d’accepter 180 % d’augmentation récemment. Mais  “Nicolas Sarkozy demande au Medef de réfléchir au salaire des patrons.” Réponse d’une lectrice de Télérame:  “Allons au bout de la logique et laissons la CGT fixer celui des salariés.”

Les délits d’initié restent impunis

Le Filinfo du Soir le mercredi 08.04.2009, 09:05

La justice ne condamne plus les délits d’initié, selon des données recueillies auprès des différents parquets du pays, rapporte le Tijd. Au cours des quatre dernières années, 17 dossiers ont été ouverts pour délits d’initié, à l’encontre de 38 personnes mais aucun n’a abouti à un jugement, selon une enquête effectuée par le ministre de la Justice Stefaan De Clerck (CD&V) auprès des parquets du pays, à la demande du député Vlaams Belang Guy D’Haeseleer. « Le problème c’est que chaque phase coûte un temps précieux : la détection des faits, le signalement à la justice, l’enquête et les suites », explique Jean-Pierre Devuyst, directeur-adjoint du service central des fraudes de la police fédérale. « Il peut facilement se passer quelques années après le déroulement des faits, cela laisse tout le temps aux personnes suspectées de se trouver des motifs à décharge ». L’affaire de délit d’initié concernant les actions Fortis détenues par le ministre des Affaires étrangères (Open Vld) a par contre été traitée très rapidement, tous les moyens ayant été mobilisés pour y parvenir mais c’est une exception.

Le G8 en bateau

Selon Comaguer, que vous pouvez lire là, le prochain G8 se passera sur un bateau, le Fantasia, histoire de garder les manifestants à distance. C’est bien, hein, des dirigeants qui ont tellement peur de leurs peuples qu’ils doivent s’isoler en mer pour se réunir. S’ils pouvaient y rester.

Notez qu’après nous avoir mené en bateau avec leurs promesses, il est normal que les dirigeants du G8 finissent par se réunir dessus. Et si le “Fantasia” coulait comme les précédents nommés “Bienfaits de la mondialisation” et “Main invisible du marché”, j’aurais du mal à faire couler une larme. Al Quaïda ne pourrait pas nous rendre ce service ? Ah non, j’oubliais, il y a leurs parrains à bord 🙁

Une liberté insoutenable

Petite remarque préliminaire: si cet article commence par une allusion au moyen-orient, ce n’est que pour rebondir et vous parler d’un dessein qui le dépasse largement.

Comme le souligne Danielle, l’agression sur Gaza a marqué un tournant dans la vision du moyen-orient mais peut-être aussi du monde. Des gens aussi surprenants qu’Henri Siegman, ancien directeur de l’American Jewish Congress ou la London Review of Book (traduite) prennent position contre l’occupation et le siège de la Palestine.

Sur ce dernier site, nous trouvons aussi un texte qui vient renforcer des propos tenus depuis longtemps par certains comme Loubnan ya Loubnan et popularisés plus récemment par des gens comme Naomi Klein et repris depuis par de plus en plus de gens. Et ce propos est clair et dépasse largement cette zone géographique qui focalise tant d’attention depuis peu.

Le soutien apporté jadis par Israel au Hamas contre Arafat, par les USA aux fondamentalistes de tous poils en Afghanistan ou au Pakistan via l’ISI ne sont pas le fait d’alliances opportunistes. Le support apporté à ce bouffon ivrogne d’Eltsine lors de la chute de l’URSS n’est pas un hasard. Le soutien apporté par les USA ou l’Allemagne, sous des prétextes foireux, aux partitions des pays comme en Yougoslavie, et je ne parle pas seulement du Kosovo, au Vénézuela ou en Bolivie. L’impunité accordé par la communauté internationale au terrorisme d’état du pouvoir colombien et à ses escadrons de la mort. La volonté d’annihilation de l’état irakien ou de l’infrastructure économique de Gaza, bien au-delà des quelques morts, qui fait d’ailleurs écho au même type de bombardement au Liban en 2006. La libéralisation de l’économie avec ses résultats parfois presque drôles ou franchement catastrophiques, vraiment. L’humanitarisme dévoyé à la Bill Gates dont le pouvoir financier est tel qu’il impose ses choix néo-libéraux et pro-OGM aux pays qu’il “aide”. Le silence de RSF face à la main-mise des puissances économiques sur les médias et la perte de crédibilité de ceux-ci : manipulés/manipulateurs plus ou moins conscients, voire même aux tentatives de censure d’Internet. Tout cela dessine un tableau bien clair à qui prend un peu de recul. Mais nous allons commencer par quelques définitions

Un pays se caractérise par un territoire mais aussi et surtout par une population organisée, des relations sociales fortes, des modes pacifiques de résolution des conflits de besoins et d’aspiration, un contrôle économique qui aide les plus faibles et protège la majorité de la violence des acteurs les plus puissants. Tout ceci forme un cadre structuré qui fait toute la différence entre la civilisation et la loi de la jungle et dont l’état n’est qu’une des composantes mais la plus essentielle par son caractère unique, par son monopole et l’obligation de s’y soumettre.

Au contraire, un territoire est une zone géographique avec des ressources. Que celles-ci soient minérales ou vivantes. Qu’il s’agisse de pétrole, de zones propices à l’exploitation agricole, avicole ou forestière, de ressources génétiques naturelles, humaines ou simplement d’espace. Aucun des mots qui précède n’est choisi au hasard:  ni “exploitation” ni “ressource” ni même “génétique” ou “humain”.

Ronald Reagan avait déclaré: “l’état n’est pas la solution, l’état est le problème”. Le rêve de ceux qui l’ont porté au pouvoir et tous les autres après lui, aux USA ou ailleurs, est de transformer les pays en territoires. Leur but est de casser les structures où les humains s’expriment, se différencient et s’unissent, où ils se structurent et s’organisent plus démocratiquement.

Ce but est poursuivi de manière douce via una managerialisation de la société, si bien décrite par « Les Mots du Pouvoir », par la publicité qui impose des stéréotypes inhumains, individualistes et consuméristes ou de manière plus dure comme dans les formes modernes de « management des ressources humaines », d’individualisation des rapports sociaux voire même d’attaque contre la protection sociale en refusant d’admettre son importance dans la pacification de la société globale. Elle peut s’exprimer de façon violente en tuant les leaders des contre-pouvoirs ou de manière plus soft en les harassant ou en truquant les élections à coup de centaines de millions. Plus durement en supportant les pouvoir politiques les plus corrompus et les plus incapables et en renversant Allende. En finançant des organisations acquises à leur thèses ou en armant les para-militaires et autres escadrons de la mort.

Comme me le disait Sophie Goldmann « ce qui est frappant dans ce tableau, c’est l’utilisation des sciences sociales à des fin destructrices ». C’est le dévoiement de la connaissance de ce qui unit les humains pour les désunir. C’est la liberté insoutenable qui est est laissée aux puissances, notamment financières, dont nous payons les pertes pendant qu’ils empochent les bénéfices. C’est l’idéologie que porte le néo-libéralisme. Une idéologie morbide d’exploitation sans retour. Or « le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi, la société n’est qu’un rêve de prédateur » disait Daniel Pennac.

En guise de conclusion temporaire: cet article n’est qu’une première réflexion. Beaucoup doit encore être fait. C’est ce à quoi C.C.E. va s’attacher avec votre aide dans les articles à venir.

P.S. : Le titre fait référence à une contre-utopie d’Ira Levin de 1970: “Un bonheur insoutenable” Ed. J’ai Lu, N° 434.