Les dérives commerciales de la psychologie moderne sauce satire. Ou pas.

Notre équipe a décidé de se pencher sur le très branché “PsyThérapy” (nom fictif) qui semble bien représentatif des nouvelles tendances de ce qu’il faut bien appeler le marché de la psychologie. Celui-ci est un superbe cabinet de psychologie, multi-thérapeutes de 250 m2 qui aurait été situé à Harley Street si cette rue accueillait des commerciaux et pas des docteurs. Le tout couronné par un nom qui fleure bon le marketing moderne comme le confirme son site internet qui transpire le professionnel de la communication. C’est aussi une SPRL. Ou une SA voire une Ltd, pourquoi pas. Ici le maître-mot c’est “pluridisciplinarité”, en effet.

L’équipe pluridisciplinaire (elle aussi) du “bilan d’orientation” tant vantée sur le site internet c’est un psychiatre seul et figé comme un cardinal qui a reçu notre testeur 16′ chrono après 17′ de retard avec comme seule excuse “je viens d’arriver”. Très crédible : notre patient-test a fini par devoir s’imposer à sa porte en profitant de la fin d’une réunion parce qu’au-delà d’un quart d’heure d’attente, ça commençait à faire long. D’autant que dans la salle d’attente bondée (qui a éternué Covid ?), il y avait un autre “client” qui déjà avait attendu une demi-heure chrono pour une autre thérapeute. Pas d’excuses là non plus. Ça doit être la psychologie moderne.

Le bon docteur a fait payer 50 € cette séance, “remboursé 39 € par la sécurité sociale”. Il a insisté là-dessus avec le ton réjouit de celui qui fraude couramment ses impôts. Pas de questions sur le choix possible d’une visière à la place du masque buccal pendant l’entretien, tel que promis sur internet : tous les 2 masqués, point. Pour une thérapie, ça met l’ambiance ! Notons, qu’il ne portait son masque qu’avec les patients : avec sa collègue ou employée qui nous avait précédée dans son bureau, pas de masques, ni l’une ni l’autre ! Bonjour les aérosols pour le visiteur suivant dans ce bureau aux fenêtres fermées.

Les deux interlocuteurs étaient face à face autour de son bureau. Le patient potentiel sur une chaise, le thérapeute dans un magnifique fauteuil managérial, masqués, de part et d’autre d’un mini-hygiaphone improvisé. Les 3 somptueux fauteuils qui occupaient le tiers de la pièce autour de la table basse siglée derrière eux étaient sans doute réservés aux gens importants, genre son banquier ou le publicitaire qui lui avait pondu le nom et le site internet de sa société. Ambiance (bis).

Passons à l’acte médical. D’abord écouter (ou pas, comme nous le verrons) notre patient-test parler de sa dépression chronique à forte tendance suicidaire, avec hospitalisations, pendant 7′ sans aucune interaction de sa part. Ensuite le baratiner pendant 9 minutes chrono, en utilisant les faiblesses que celui-ci lui avait exposé juste avant (déonto… quoi déjà ?), sur 1° “une thérapeute formidable qui vient d’Amérique du Nord” à qui il voulait le confier et dont c’est justement la spécialité. Elle s’est fixée ici car “elle a rencontrée l’amour” (sic) affirme-t-il avec un sourire de contentement qui le trahit un peu. Nous y reviendrons. 2°, sur cette même Amérique où “se développent les seules méthodes thérapeutiques qui ont des effets scientifiquement reconnus” à grand coup de lancement de names (sic) car le français, ça fait Vieux Continent. Enfin, 3° sur la “troisième vague cognitivo-comportementaliste ultra-moderne” qu’il propose.

Pour situer un peu les psychologies comportementalistes importés direct des USA, c’était déjà dans les cours de journalisme des années 1980 et nous ne vous parlons pas de ceux des médecins. Là, il l’a juste remodelé pour que ça fasse savant éclairé et pas Krishna de seconde main.

Il n’a pas demandé ce que notre patient-test pensait de cette méthode thérapeutique quand même contestée en Europe pour sa philosophie lourdement néo-libérale, ni s’il avait des questions, ni du fait qu’on ne lui proposait qu’une seule personne “qui est très prise et ne pourra vous recevoir que dans le courant du mois d’août, peut-être (sic)”. “I beg your pardon !?” comme dirait un anglais formaliste.

Même comportement pour une formation de “Méditation Pleine Conscience“(MPC) qui vient en supplément car “elle entraîne la nécessaire plasticité de l’esprit, etc…”. C’est énoncé comme une évidence sans même poser LA question fondamentale de la MPC : “êtes-vous capable d’auto-apprentissage seul de 40′ par jour ?” ce qui vu le profil annoncé de dépressif profond était quand même une éventualité à étudier sérieusement.

Notons enfin que la MPC a une contre-indication majeure très connue : les dépressions à tendances suicidaires, tel qu’en présentait notre patient-test, où elle entraîne un gros accroissement du risque de “passage à l’acte”, c’est à dire de suicide, pour parler simplement. Quand on vous parlait d’écoute et d’empathie… Mais, c’est vrai, ça gâche le commerce.

Pour la MPC, comme pour la thérapie, un seul nom est proposé. Son “énorme équipe de 25 personnes”, pour notre patient c’était juste ces 2 noms et il a fallu insister pour qu’il écrive les N° de téléphone, sinon : “c’est sur le site internet”. Notre “thérapeute” n’a jamais dû entendre parler de la fracture numérique ou des problèmes de communication de patients phobiques, visiblement. “Vous lui téléphonez” pour la première et pour l’autre : “vous lui envoyez un sms et on reprendra contact en septembre car on s’est arrêté 18 mois pour cause de Covid”. Il ne l’a pas dit mais il est probable qu’avec les arriérés de la liste d’attente de 18 mois, on sera plutôt à l’été 2022… Si tout va bien.

Notre testeur a fini par (im)poser d’autorité dans la conversation la question taboue : “COMBIEN ?”. Réponse restée dans le vague : “dans la cinquantaine d’€ par séance, vous verrez”. Pas de remboursement de la SecSoc, là. Pas de question sur le statut socio-économique du patient et sa capacité de paiement non plus.

Plus troublant : une autre personne avec des troubles obsessifs compulsifs (TOC) reconnus est passée quelques jours plus tard chez ce que nous devrons finir par appeler un margoulin. A priori rien à voir avec le précédent qui était dépressif profond, tendance suicidaire. Même scénario, même comportement de “l’orienteur” et… même sélection unique : la thérapeute “spécialisée”, cette fois en TOC, dont il a été question précédemment. Vous savez celle qui semble bien être son épouse. Déonto… quoi déjà ? (bis ou ter, à ce stade on ne sait plus). Était-ce pour cela qu’il renaudait à écrire lui-même les noms des thérapeutes prescrits ?

A part ça, notre premier patient-test, suicidaire, s’était présenté comme étant sur le point d’acheter du Nembutal sur internet pour… une sortie définitive. Bof, “on va laisser ça à votre psychiatre, c’est son affaire”. Ah !? “L’affaire” du gars qui utilise des méthodes “non-scientifiquement prouvées” mais qui va être chargé de le garder en vie jusqu’au moment où quelqu’un de chez lui sera disponible pour encaisser (l’argent, pas les soucis. Où vous allez, vous ?). Là non plus, pas de place pour les questions sur son accord ou celui du-dit psychiatre ou de sa disponibilité. Manque d’empathie ou de déontologie ? Les deux, mon général !

Avant de conclure, notons que la prévention anti-Covid des patients amène un beau zéro pointé ! Sur le site internet, un pop-up vous jette en pleine figure un truc style “tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil”. Dans la réalité, certains patients, -visiblement perturbés comme il est normal dans ce genre d’endroit- ne portent pas de masque ou mal dans la petite salle de (longue) attente où il y avait en permanence de 3 à 5 personnes. Il n’y avait pas de gel hydro-alcoolique à disposition contrairement à ce qui est proclamé sur le site internet, ni d’obligation de se laver les mains. Où ça, d’ailleurs ? Aération des locaux : aléatoire. Un patient légèrement claustrophobe avait ouvert une fenêtre dans la salle d’attente et la monopolisait ; ailleurs dans la société, tout est aussi fermé que notre interlocuteur.

Pour faire bonne mesure, concluons sur les énormes qualités de ce thérapeute. Louons sa pluridisciplinarité à lui tout seul (technico-commercial, psy, bilan-orienteur, gestionnaire…) en ajoutant que c’est bien la première fois qu’un vendeur parvient à nous faire payer pour l’écouter débiter son argumentaire. Tupperware se limitait à vous faire payer le local et l’accueil. Il n’y a que la Scientologie qui arrive à aller encore plus loin mais notre homme se classe quand même bien pour un indépendant. Gageons qu’il va sûrement s’améliorer, il en a la volonté !

Caitlin Johnstone écrit sur les manipulateurs pervers

Les manipulateurs ne peuvent que projeter. Ils n’ont pas l’imagination ou l’empathie nécessaires pour créer quelque chose de toutes pièces à dire sur vous, ce qui est génial car tout ce que vous avez à faire, c’est d’écouter attentivement ce qu’ils disent des autres en sachant qu’ils ne font que se raconter à eux-mêmes.

Pour pouvoir dire quelque chose de vrai et de significatif sur le caractère de quelqu’un d’autre, vous devez avoir la capacité de vous pencher avec empathie pour le comprendre. Les personnes qui ont passé leur vie à manipuler les autres plutôt qu’à travailler avec eux n’ont pas d’empathie.

Il est bon de le savoir aussi à votre sujet. Si vous êtes coincé à haïr quelqu’un et que vous savez que c’est mesquin et que cela ne vous aide pas, essayez d’inverser ce que vous voyez en lui et voyez si ce n’est pas simplement quelque chose que vous faites aussi, quelque chose qui a besoin d’être vu, aimé, écouté et abandonné.

Ces choses sont cependant sournoises. Il est évident qu’elles ne vont pas se manifester en vous de la même manière que vous les détestez chez les autres, sinon vous verriez immédiatement votre propre hypocrisie. Il faudra un peu de doigté et beaucoup d’amour pour les faire sortir. Assurez-vous que vous vous sentez en sécurité et faites-le par vous-même. Puis, lorsque vous vous sentez à l’aise, identifiez ce que vous soupçonnez être la motivation principale du comportement que vous voyez chez la personne que vous détestez. Il suffit ensuite d’être honnête avec vous-même pour savoir si cela vous motive parfois.

Soyez vraiment enjoué et doux à ce sujet. La plupart du temps, c’est tout ce qu’il faut. Juste un “Ah, oui, je fais ça”, et c’est généralement suffisant pour arrêter votre réactivité. Même si vous recommencez, vous vous observerez de plus près et recueillerez davantage de données. Une fois que vous l’aurez bien vu, il partira de lui-même. Et vous pouvez continuer à détester cette personne, c’est cool, mais ce sont ces types d’hypocrisies que nous nous cachons à nous-mêmes qui causent beaucoup de détresse psychologique et vous empêchent de vous voir et de voir le monde tel qu’il est, et non à travers un voile de dissociation et de haine de soi.

Si vous avez cherché et cherché et que vous ne l’avez toujours pas trouvé, c’est très bien. Certaines personnes ne sont vraiment que des connards et elles ont besoin de se réveiller, cela n’a rien à voir avec vous. Cela vaut toujours la peine de faire un travail sur soi d’abord. Vous êtes le seul trou du cul que vous pouvez réellement changer.

Traduit par John V. Doe avec l’aide de DeepL.com depuis https://caitlinjohnstone.com/2021/07/06/tyt-jimmy-dore-and-other-notes-from-the-edge-of-the-narrative-matrix/

Europe : la constance dans la nullité

Stratégie Zéro Covid : 42 fois moins de décès et une contraction de PIB cinq fois moindre“. L’étude comparait 3 gouvernements capitalistes (Corée du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande) mais efficients contre la France. La Belgique n’est guère différente de ce dernier.

La Suède qui avait choisi un laisser-aller encore pire que le reste de l’Europe de l’ouest, a très bien échoué aussi. Même si vous êtes nul en géographie, c’est facile de la retrouver dans la carte ci-dessous : c’est au Nord le seul pays en rouge, entourée de deux pays en jaune (Norvège et Finlande) qui ont, eux, appliqué un minimum de précautions.

Tout ça est issu de Les-Crises. L’auteur est actuaire-statisticien spécialisé en mortalité, quelqu’un d’un tant soit peu plus qualifié et crédible que votre journaliste habituel, au moins dans ce cas précis. Mais le reste de ses articles est très bien aussi.

Je ne veux pas persifler plus que nécessaire mais la Chine avait bien mieux réagi, de même que la plupart des pays où les dirigeants se préoccupent un tant soi peu de leurs habitants. Pas le Brésil, ni les USA, ni l’Inde. Ça va être amusant de comparer les “crimes” du communisme efficient contre les morts du “c’est pas notre faute, c’est une crise imprévisible” du management capitaliste qui a coupé dans les budgets de la santé et du bien-être avec les résultats que l’on sait.

Les infos de la semaine

Le premier ministre italien en fait vraiment trop ! Pensez qu’il vient de décider de distribuer 400 millions soit 9 € à chaque travailleur pauvre dans son pays, 12.5% de la population, au minimum, pour ne prendre que ceux qui vivent de l’économie informelle réduite aujourd’hui à zéro pour cause de confinement. 9 € par jour ? Vous rêvez ! Par semaine ? Pas mieux. Par mois ? Non plus. 9 € pour l’ensemble de la crise Covid-19. Au minimum six (6) semaines de confinement à moins de 1,5 € par semaine, les voilà gras.

Deux recherches scientifiques différentes (en anglais) pour vous parler de la survivance du virus sur les surfaces inanimées et une synthèse en français sur l’excellent “Les Crises“. Premier danger: les pièces de monnaie et les billets. Payez par carte, je vous en supplie. Déjà que vous êtes pas nombreux ici, si en plus je vous perd… Sinon, vos vêtements (2 jours) le métal des clinches de porte et des poignées dans le métro (2-4 jours), le verre (4 jours) et le plastique des terminaux de paiement et autres conservent le virus pendant 2 jours au moins. Mettez des gants et lavez-vous les mains. Et n e t t o y e z chez vous. Comme il y a une majorité d’hommes* ici, un petit conseil entre nous : n’attendez pas que madame le fasse. Vous aussi vous êtes à la maison* et, argument-massue, vous êtes plus fragile qu’elle face à cette infection. Ou pas.

Dans ce monde cruel où BNP Paribas veut absolument rapatrier les bénéfices de BNP Belgique, il reste les anges : Alteon Health vient de décider de réduire son train de vie : il diminue les salaires non pas de son PDG mais des médecins et infirmières dont il est un des plus gros pourvoyeurs pour les services de santés aux USA. On devine sans peine la joie de ces travailleuses et travailleurs qui prennent chaque jour les plus grands risques sans même le minimum de vêtements de sécurité. Pire, ils sont parfois punis lorsqu’ils en utilisent malgré tout pour cause “d’image de marque de l’hôpital” (sic). Désolé, je suis trop malade pour vous retrouver le lien mais la source est valide.

En France, on s’enfonce dans l’État policier. Déjà que les pouvoirs spéciaux que s’étaient attribués Macron et son équipe de godillots étaient parmi les plus larges de l’hémisphère nord, mais en plus les pandores font violemment du zèle, principalement dans “les quartiers”. Ils font de même à Bruxelles, d’ailleurs. Il est évident qu’une famille élargie a plus de mal à être confinée dans 60 m2 qu’une famille nucléaire dans 160 m2 avec jardin mais en plus, les policiers viennent y inspecter les sacs à provisions pour s’assurer que vous n’êtes bien aller acheter que des produits “indispensables”. On les attend toujours dresser des PC aux Porsche devant chez Fauchon dont l’indispensabilité reste à prouver. Il y a même une ado maghrébine qui se plaint qu’un flic (désolé, ici c’est le seul mot qui convient), un flic, disais-je, lui a reproché d’avoir acheté des tampons menstruels. Une seule source, c’est léger mais en même temps 50% des policiers français votent Le Pen, ce ne serait donc pas bien étonnant. Mise à jour du 03/04/20 : Et ça continue et encore.

Amis motards, petits et grands, puisque vous ne pouvez pas sortir vos meules, regardez “On Any Sunday” (“Tous les dimanches”) avec Steve McQueen”. C’est ce qui se fait de mieux pour décrire le plaisir du deux roues motorisé. Le film date de 1971 et est toujours en distribution – VF et VOSTFR – sur un (seul) site français dont la légalité varie selon le pays où vous lisez ceci. Si vous le trouvez en streaming, écrivez au bureau, on ajoutera le lien. Et si vous connaissez une source légale (DVD, chaîne pay-per-view, etc…), dites-moi ce que vous avez fumé et si je peux en avoir un peu 😉

Les étudiants francophones en Belgique lancent une pétition contre l’enseignement à distance, lisez “à la maison” pour cause de Covid-19. Inégalitaire, mal fichu, peu disponible et également contre l’évaluation des étudiants (lisez “l’attribution des bourses et emprunts”) qui aura lieu sur cette base. Que vous dire ? Un chose : SIGNEZ !

Comme je sais que vous lisez l’anglo-américain dans le texte, voici un petit schéma de quels média lire en fonction de deux axes : pro-gouvernemental contre anti-système et “liberal” contre “réactionnaire”. Ils ont aussi un autre lien avec les médias européens en allemand. C’est d’origine suisse et certains médias “réactionnaires” sont vraiment très loin à droite. Je dirais même à la droite de Gengis Khan. Je vous aurai prévenu.

(*) En réalité, il y a plus de femmes que d’hommes ici mais je veux me faire bien voir de mon public majoritaire, na !**

(**) En fait, je n’en sais rien mais je n’ai pas envie de MA dame me fasse dormir dans le canapé cette nuit.

L’internet du samedi

La recommandation du jour, c’est ce vigoureux article du Monolecte sur les petites mains du télé-marketing que l’on oblige à travailler et dans des salles surpeuplées malgré le confinement. A ce sujet, il y a une pétition internationale de syndicats que je ne saurais trop vous inviter à signer.

Comme prévu par la Théorie du Choc de Naomi Klein, les entreprises et l’état en profitent pour étrangler nos droits et nous faire payer leurs additions. C’est spécialement vrai pour les plus faibles et les plus pauvres d’entre nous.

Ca n’a pas qu’un rapport lointain avec ce qui précède mais le CADTM fait l’analyse de la différence de traitement entre la dette de l’Allemagne en 1953 et celle de la Grèce actuellement. C’est éclairant.

Puisqu’on parle du Reich voisin, signalons qu’en testant intensément, comme en Corée du Sud, l’Allemagne évite le gros de la crise du Coronavirus pour le moment. Mais elle teste comme elle exporte : aux dépens des ses partenaires européens, car elle monopolise pour ses usages propres le réactif indispensable dont elle est quasiment la seule productrice (Qiagen et ) dans la CEE. Ces tests intensifs expliquent aussi la faible mortalité dont elle se prévaut : beaucoup de tests donc beaucoup de positifs. Par rapport au nombre de morts, ça donne de belles statistiques. Ailleurs en Europe, on teste (parfois) quand vous arrivez agonisant à l’hôpital (et que vous avez infecté toute la famille) : Italie et Espagne mais aussi Belgique. Tout le monde n’apprécie pas le freinage de l’Allemagne et de ses alliés sur cette matière comme sur bien d’autres.

Une bonne nouvelle quand même : les sangsues du monde publicitaire sont à l’agonie. Je les hais car sur le plan écologique, ils valent les marchands d’armes. S’ils pouvaient être rejoints par les croisiéristes ce serait une bonne nouvelle : la pollution d’un seul navire est plus importante que toute la ville de Marseille. A certains poins de vue, ces navires polluent plus que toutes les voitures du monde. En plus, ces rats naviguent sous faux pavillon pour ne se conformer aux lois et obligations sociales.

La guerre des prix du pétrole initié par l’Arabie Saoudite ne se déroule vraiment pas comme prévu. La Russie qu’elle voulait faire plier a mal mais se trouve désormais en bien meilleur posture qu’elle-même. Trump a dépêché une envoyée spéciale à MBS pour éviter que l’industrie de (son très cher) pétrole de schiste ne se casse lui aussi la gueule.

Revue de presse du 20 mars 2020

On commence les infos sur le Covid19 par un complot, avec le sourire en coin. En France, un dissident, le Dr Didier Raoult annonce des résultats anti-viraux de la chloroquine et a commencé à traiter 24 malades à ’hôpital de la Timone à Marseille. Cinq jours AVANT le déclenchement de l’épidémie en Chine, son dérivé, l’hydroxychloroquine, un anti-paludique, a été placé sur la liste II des substances vénéneuses.

Plus amusant, sur le site de la RTBF, on trouve un article disant “L’organisme fédéral qui supervise la commercialisation des médicaments aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA), travaille sur l’utilisation de la chloroquine, un traitement antipaludéen qui a “montré des résultats préliminaires très très encourageants”, selon Donald Trump.”

Sur ce même site, vous trouverez une vidéo illustrant l’effondrement, prévu, du système de santé italien. Mais chez nous “tout va bien”. Ah bon ? La principale différence entre eux et nous, c’est 15 jours ! On verra à ce moment là, pas avant.

A nouveau, c’est un article d’El Correo qui constitue la recommandation du jour. Il explique l’idéologie néo-libérale destinée à “légitimer la concentration scandaleuse des richesses et empêcher que des mesures efficaces soient prises pour éviter la catastrophe écologique imminente”. Il parle, beaucoup mieux que moi, du choc qui va nous amener à prendre conscience que nous devons travailler pour vivre, pour être avec nos proches et pas de vivre pour travailler. Vous en trouverez une variation plus locale sous la plume de Raoul Vaneigem.

L’inhumanité des sanctions économiques à l’égard des plus fragiles des dissidents de l’ordre mondial, Venezuela, Iran, Syrie, pendant la pandémie de Covid19 est souligné dans Les Nouvelles Libres. Au Venezuela, justement, où l’on souligne l’importance de l’ancrage et de l’organisation locale dans la lutte contre le virus.

Un site glaçant, les vidéos des violences policières en France filmées par les citoyens. Étonnez-vous que le sinistre de l’Intérieur du régime Macron cherche à interdire de filmer les policiers en action, comme en Espagne où c’est le cas depuis plusieurs années. Comme ils ont raison, pour faire baisser la fièvre, il suffit de casser le thermomètre. C’est pour ça qu’en Belgique, on ne teste pas systématiquement les personnes potentiellement infectées, ça donne de meilleures statistiques. Nous manquons de réactifs nécessaires pour réaliser ces tests, certes, mais il y a d’autres méthodes comme l’a démontrée si efficacement la Corée du Sud, autrement plus menacée que nous, au départ mais qui semble maintenant maîtriser son sujet. De même en Chine, où depuis 2 jours, on ne constate plus de nouveaux cas.

Revue de presse du 19 mars 2020

La recommandation du jour, c’est l’article de Ian Johnson paru dans le New York Times du 13 mars et traduit en français par Le Cri des Peuples qui explique comment, dans un mélange de racisme et d’idéologie, nos dirigeants ont perdu le temps offert par la Chine en matière de Covid19. A ce propos, sortir sur son balcon tous les soirs à 20 heures pour applaudir les professionnels de la Santé, c’est bien mais les financer correctement et payer ses impôts, c’est mieux, n’est-ce pas Bill Gates.

Autre recommandation, une critique longuement argumentée des printemps arabes décrits comme “Une guerre de prédation économique d’un Occident en crise (…)” par René Naba, que vous auriez tort de négliger si vous voulez comprendre un peu de géopolitique.

Tout le monde aimera “Neuf réflexions sur COVID-19 et ce qui s’en vient” de Caitlin Johnstone remarquablement traduit par Viktor Dedaj. La version originale en anglais est .

Un texte vigoureusement socialiste rappelle que tant la Chine que Cuba envoient de l’aide à nos pays libéraux si développés qu’ils sont incapables de faire face une épidémie finalement pas mal gérée là-bas. Et cet autre article critique tout aussi vigoureusement l’aspect inhumain des sanctions économiques contre l’Iran et le Venezuela en cette période de pandémie.

Sur un blog d’Alternatives Économiques vous pouvez lire une explication de la crise économique révélée par le Covid19 mais qui lui était pré-existante. Ce peut être complété, en français, par cet article des Économistes Atterrés publié sur El Correo.

Une tribune en faveur de l’anonymat sur Internet, baromètre de la démocratie, publiée par Sputnik et écrite par un lauréat de la française Revue de Défense Nationale. Bonjour, les dissonances cognitives ?

Le russe SouthFront met en lumière et en anglais dans deux articles, la montée des menaces de guerre des USA à l’égard de la Russie. Ce se passera en Europe. Il publie aussi la liste des principales pandémies plus ou moins mondiales classé par nombre de morts. Réjouissant, enfin presque.

Sous le titre ““Nous avons des intellectuels de gauche qui se pensent anticapitalistes, qui le sont au sens de leur militance, mais qui écrivent le récit dont la bourgeoisie a besoin“, Bernard Friot nous gratifie d’un article contre, notamment, la pension à points et “l’acharnement (des libéraux) à en finir avec le droit au salaire des retraités pour réaffirmer que ne peut avoir cours que la pratique capitaliste de la valeur : seuls travaillent ceux qui mettent en valeur du capital et la qualification ne peut pas être attachée à la personne”.

L’info est ancienne mais je la signale car l’auteur vient de gagner son procès contre la société de vente pyramidale Akéo alias MLM alias FAR. Cette victoire lui coûte quand même 4.000 €. Vous pouvez le soutenir, même de 5 €, ça lui fera du bien.

Enfin, au cas où ne le sauriez pas déjà, la religion est un obstacle à la science, même aujourd’hui, même chez nous, même dans nos têtes.

Vos ordinateurs sont (vraiment) sales

A notre époque de Covid19, on parle abondamment de propreté des mains mais les endroits les plus SALES de toute la maison, ce sont indiscutablement les claviers et souris d’ordinateurs, de portables, de gsm, etc… Et les écrans tactiles ! Même si c’est votre microcosme, ce n’est pas la peine de s’installer une boite de Pétri à sous les doigts.

Pensez à frotter fort avec une lingette avec de l’alcool, voire de la javel pour les claviers d’ordinateurs de bureau (je déconseille vraiment la javel sur les portables). Ce n’est pas un luxe mais un indispensable.

Pensez à débrancher les claviers ou à travailler sur un écran vide pour éviter les actions surprises du-dit clavier sur votre ordinateur. Et lavez-vous les mains après usage.

Si vous devez travailler ailleurs que chez vous, il faut bien nettoyer la souris et envelopper le clavier avec du film alimentaire (oui, ça marche) à défaut de le faire nettoyer sérieusement, surtout si vous êtes une personne à risque, c’est-à-dire si vous avez plus de 60 ans ou que vous êtes immuno-déprimés ou simplement atteint d’une autre maladie, déficience ou infection. La co-morbidité, c’est important avec la Covid19.

Covid19, le triomphe des introvertis

Il ne faut plus se contacter autrement que via le téléphone ou internet. Non, pas pour vous protéger mais pour protéger tout le reste de la population et ce d’une manière exponentielle et non-linéaire ! Pour faire bref, en ne faisant PAS la bise à votre voisin, vous épargnez votre grand-mère.

Explication : quand vous limitez vos propres contacts sociaux, vous limitez la propagation en chaîne du virus : un non-contact contaminant (voir ci-dessous) = 1 non-contaminé qui ne contamine pas 1 autre personne. Si chacune des personnes agit comme vous, c’est linéaire : à la 4e génération, nous avons respectivement 1+1+1+1= 4 personnes épargnées.

Si nous envisageons 2 ou 3 non-contacts et que vos (non-)contacts agissent de même, nous sommes à 4 ou 9 pour la génération suivante et ce n’est plus linéaire du tout : à la 4e génération de personnes prudentes nous avons respectivement 2+4+8+16= 30 et même 3+9+27+81= 120 personnes non-contaminées.

Celui que reste à l’écart sauve tous les autres

Et cette chute de transmission est vitale pour que l’épidémie s’éteigne ou au moins pour ralentir sa propagation afin que le nombre de nouveau cas simultanés n’excède pas le nombre de lits de soins disponibles.

Les lits à occuper, verticalement, et le nombre de malades en horizontale. En sable, la courbe des hospitalisations sans ralentissement, en bleu la courbe si nous faisons tous un effort. La ligne pointillée horizontale indique le nombre de lits disponibles.

C’est encore mieux expliqué dans cet article qui vous permet en prime de jouer vous-même avec un modèle mathématique en faisant varier divers facteurs. Et en plus de celui du Quotidien du médecin, cet autre article, malgré son titre racoleur et franchouillard, fait un point de qualité sur l’épidémie et notamment les taux de contaminations/contacts dont je vous parle plus haut.

Bon amusement et au plaisir de ne plus vous revoir 😉 Sauf au téléphone.