En Europe : chronique d’une islamophobie généralisée


Près d’un musulman sur deux vivant dans l’Union Européenne est victime de racisme au quotidien. C’est le résultat d’une étude de l’Agence européenne des droits fondamentaux menée dans 13 pays, dont la France, et publiée ce jeudi 24 octobre. Elle a mesuré que 47% des musulmans interrogés subissent des discriminations au quotidien.


Banderole lors d'un cortège antifasciste à Paris : "L'islamophobie est partout... Nous aussi #PourrissonsLes"

Selon la porte-parole de cette institution, le phénomène s’est «aggravé» ces dernières années : en 2016, les personnes musulmanes qui se disaient victimes de racisme dans leur vie quotidienne s’élevait à 39%. Il est donc «de plus en plus difficile d’être musulman dans l’UE», et c’est en partie lié à la «rhétorique déshumanisante» qui vise la communauté musulmane.

L’Agence européenne des droits fondamentaux note également que depuis le 7 octobre 2023 et le génocide en cours à Gaza, il y a «un pic de haine contre les musulmans».

Ce racisme s’exprime sur plusieurs plans : sur le marché de l’emploi, dans la recherche d’un logement, où l’étude constate une «montée en flèche» de la discrimination, mais aussi dans l’accès aux soins. Victimes parmi les victimes, les femmes portant des vêtements religieux sont plus exposées que celles n’en portant pas et que les hommes. Autrement dit, l’islamophobie qui prétend «libérer la femme» au nom de la «laïcité» contribue en réalité à punir toujours plus les femmes musulmanes et à les exclure du champ social.

L’islamophobie dissimule aussi un racisme biologique anti-arabe. Comme le souligne le rapport : «Les musulmans sont pris pour cible non seulement en raison de leur religion, mais aussi en raison de la couleur de leur peau et de leur origine ethnique ou immigrée». On se souvient des mots de Nicolas Sarkozy qui parlait de «musulmans d’apparence» ou de Bruno Retailleau qui évoque des «français de papiers». L’Islam est devenu un prétexte pour diffuser un racisme biologique acceptable, déguisé en lutte contre la religion, mais toujours la même.

Cette forme de racisme est particulière parce qu’elle vise une communauté qui compte plusieurs millions de personnes en Europe, et qu’elle est institutionnelle et hégémonique dans les médias et le débat politique. Contrairement aux autres formes de racisme, qui sont dénoncés, au moins en apparence, depuis la seconde guerre mondiale.

En France, s’opposer à l’islamophobie est même considéré comme suspect. Le seul grand parti qui prend partie sur ce sujet, c’est la France Insoumise, et elle est accusée en permanence de «clientélisme», d’être le parti des «islamistes» et des «banlieues», ses représentants sont caricaturés en «barbus» et en «terroristes», entre autres. Comme si s’opposer à une discrimination spécifique était honteux !

La participation de la France Insoumise à une «marche contre l’islamophobie» en 2019 leur est encore régulièrement reprochée dans les médias. En avril dernier, une manifestation «contre le racisme et l’islamophobie» avait même été interdite par les autorités. Inversement, pour être accepté et invité sur les plateaux de télévision ou pour faire carrière dans le journalisme, il est quasiment indispensable de frapper, de façon plus ou moins subtile, sur l’Islam et les musulmans. Ce racisme est donc devenu acceptable et même encouragé, alors que le dénoncer est risqué et expose à des campagnes diffamatoires.

En France, rappelons qu’une cagnotte créée pour récompenser le policier qui a tué Nahel, donc pour avoir exécuté un jeune arabe, a récolté plus d’un million d’euros en quelques jours. Rappelons aussi que toute l’extrême droite française a échangé son antisémitisme viscéral par un soutien inconditionnel à Israël. Non pas parce qu’elle aurait changé, mais parce qu’elle déteste plus les arabes et musulmans que les juifs.

Après la dissolution de l’Assemblée Nationale, alors que le RN était annoncé comme grand vainqueur des élections anticipées, la France a été traversée par une explosion de violence raciste. Au moins 35 faits avaient été recensés en quelques jours. Il y a eu des coups de feu aux cris de «mort aux arabes» dans le Gard, par un individu déjà condamné pour des faits de violences et de racisme. Il y a eu une série d’agressions racistes dans l’Hérault par un commando roulant en 4X4. Il y a eu cet homme musulman tabassé sur le pas de sa porte aux cris de «sale bougnoule» dans l’Ain. Il y a eu l’exécution d’un algérien sans abris de 7 balles par un policier hors service, qui a ensuite photographié le cadavre. Il y a eu des militants RN armés de matraques semant le terreur devant une école, et ce chauffeur de bus percuté par un raciste hurlant «sale bougnoule» en région parisienne, ou encore des menaces racistes contre des journalistes, un ado maghrébin tabassé à Rouen aux cris de «gratteur d’alloc», et plusieurs lettres de menaces aux propos fascistes.

Le plus grave étant que cette vague raciste a été passée sous silence par les médias. Cette série de faits aurait dû occuper les sujets d’actualité avant le scrutin. Pourtant, le média indépendant «Arrêt sur Image» avait épluché les Journaux Télévisés de TF1, France 2 et M6, et constaté que ces chaînes, regardées par des millions de personnes, n’ont pas consacré une seule seconde de la semaine à ces actes racistes. C’est un mensonge de masse par omission.

Quant aux tags, vandalisme voire tentatives d’incendie qui visent régulièrement des mosquées, ils font rarement l’objet de plus qu’un entrefilet dans la presse locale, comme s’il s’agissait d’évènements négligeables.

Ces agressions bénéficient également d’une quasi-impunité en justice. Prenons l’exemple d’une affaire qui a eu lieu dans le Val-de-Marne en novembre 2023. Un retraité avait attaqué un jardinier franco-algérien qui nettoyait des branches chez une cliente. L’homme avait proféré des cris racistes avant de planter un coup de cutter dans la gorge de Mourad, causant une plaie très profonde au cou. Si la victime n’avait pas eu le réflexe d’esquiver le cutter, sa jugulaire aurait été tranchée, il serait mort en quelques instants. Le tribunal judiciaire de Créteil avait d’abord relâché le raciste avec un simple contrôle judiciaire, puis l’avait condamné en janvier dernier à «un an de prison» à exécuter chez lui, avec un bracelet. La tentative d’égorgement n’avait même pas été qualifié de tentative de meurtre par la justice.

Cette invisibilisation a aussi lieu au delà de nos frontières. La souffrance indicible des palestiniens n’est jamais montrée dans les médias de masse. Le grand public qui s’informe par la télé n’a pas vu les bébés démembrés par l’armée israélienne, ni la famine, les destructions systématiques, les tirs de snipers dans la tête d’enfants palestiniens, alors que tout est fait pour générer de l’empathie avec Israël. Ce procédé relève du même racisme : le corps de musulmans réels ou supposés est déshumanisé, et la vie d’un «arabe» n’a pas la même valeur dans l’inconscient dominant.

Pour ne rien arranger, il est très difficile de recenser et de rendre visible des données objectives sur ce racisme. Pour cause, l’État français a dissout le CCIF en 2020 – le Comité contre l’islamophobie en France – une association qui recensait les actes islamophobes et accompagnait les victimes en justice. L’organisation était accusée de «provocation à des actes de terrorisme» alors qu’elle n’avait fait qu’apporter un support médiatique et juridique aux victimes d’actes islamophobes.

Le 24 septembre 2021, le Conseil d’État avait validé la dissolution du CCIF, expliquant que «critiquer sans nuance» les politiques discriminatoires du gouvernement français revenait à inciter à la radicalisation et donc à menacer la République. «La lutte contre l’idéologie islamiste franchit une étape décisive», s’était félicité Gérald Darmanin. Plutôt que de prendre en compte ce racisme et chercher des moyens d’y faire face, le gouvernement avait donc fait taire l’association spécialisée sur le sujet.


On tue le messager pour faire disparaître le message.


L’article de CNN sur le soldat israélien se retourne contre lui après l’apparition d’allégations de crimes de guerre

Le 21 octobre, CNN a publié un article sur les traumatismes psychologiques subis par les soldats israéliens qui ont participé à l’invasion de la bande de Gaza. L’article ne mentionnait pas que ceux qu’il visait à humaniser avaient commis des actes de meurtre, détruit des infrastructures civiles et s’étaient même filmés au cours de l’opération.

L’article, intitulé « Les soldats israéliens qui reviennent de la guerre luttent contre les traumatismes et le suicide », a suscité de vives réactions. Les lecteurs ont critiqué CNN pour avoir tenté de susciter de la sympathie pour des combattants qui, selon le droit international et des preuves vidéo accablantes, sont responsables de crimes de guerre

Le point central de l’article était l’histoire d’Eliran Mizrahi, un soldat de réserve du 271e bataillon d’ingénierie de combat. Mizrahi s’est suicidé après avoir été blessé par des résistants palestiniens. On lui a ensuite diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique.

CNN présente Mizrahi comme « un civil pendant la plus grande partie de sa vie, travaillant comme directeur dans une entreprise de construction israélienne. Après avoir été témoin des massacres commis par le Hamas, il a ressenti le besoin de se battre ». Cette description a été fournie à CNN par la mère du soldat, Jenny, qui a également émis l’hypothèse suivante : « Je me demande si mon fils a tué quelqu’un et s’il n’a pas pu le supporter ».

En réalité, Mizrahi vivait dans la colonie illégale de Ma’ale Adumim, exclusivement juive, située en Cisjordanie palestinienne, ce qui soulève des questions sur le rôle que son entreprise de construction a pu jouer dans la construction de bâtiments sur des terres occupées, en violation du droit international. Mizrahi avait le grade de sergent-chef avancé et a fait l’objet d’un documentaire de la chaîne israélienne Channel 13 intitulé « Back from Gaza », dans lequel on le voit chanter, sourire et rire tout en participant à la destruction d’habitations civiles.

Son ami d’enfance, Guy Zaken, qui a travaillé aux côtés de Mizrahi en tant que conducteur de bulldozer militaire D9, a témoigné devant une commission de la Knesset que lui et son équipe « ont écrasé des centaines de terroristes, morts et vivants ».

« Après que Mizrahi a mis fin à ses jours, des vidéos et des photos ont fait surface sur les médias sociaux montrant le réserviste en train de détruire des maisons et des bâtiments à Gaza et posant devant des structures vandalisées », indique l’article de CNN, ajoutant qu’il avait “prétendument” partagé le contenu sur ses comptes de médias sociaux. L’article cite également la sœur de Mizrahi, Shir, qui a déclaré que les réactions en ligne étaient « difficiles » et a ajouté : « Je sais qu’il avait un bon cœur ».

Toutefois, après avoir examiné le matériel répertorié sur les médias sociaux par le journaliste palestinien Younis Tirawi, la caractérisation de CNN peut être qualifiée de fausse. Les vidéos ont été mises en ligne dès décembre 2023. On y voit Mizrahi superposer une musique comique à des images où il détruit des infrastructures civiles et fait sauter des maisons avec des explosifs.

Le soldat israélien Eliran Mizrachi à Gaza a partagé des vidéos sur TikTok, le montrant en train de s’amuser à démolir des maisons civiles au cours des dernières heures. La musique de fond est ajoutée par lui. D’après les commentaires de la vidéo, il est affilié à la division 271.

Compte TikTok : eliranmizrahci pic.twitter.com/CdlLU8rDuD

– Younis Tirawi | يونس (@ytirawi) 20 décembre 2023

Tirawi a méticuleusement documenté de nombreux cas de soldats israéliens postant des vidéos dans lesquelles ils humilient des civils palestiniens, détruisent des magasins, brûlent des bâtiments et portent la lingerie de femmes déplacées et assassinées. Il a également mis en lumière des cas où des soldats ajoutent de la musique à des vidéos dans lesquelles ils défèquent et détruisent des maisons civiles. Cette tendance très répandue chez les soldats israéliens a été décrite comme une nouvelle forme de « snuff movie ».

En outre, les preuves vidéo et le témoignage de l’ami de Mizrahi confirment que ce dernier a non seulement participé à la mutilation de corps palestiniens et à l’écrasement de personnes vivantes, mais aussi à la destruction d’infrastructures civiles. Un rapport publié par Amnesty International affirme que les actions des conducteurs de bulldozers D9, tels que Mizrahi, justifient une enquête sur les crimes de guerre.

« La campagne de ruine menée sans relâche par l’armée israélienne à Gaza est une campagne de destruction gratuite. Nos recherches ont montré comment les forces israéliennes ont anéanti des immeubles d’habitation, forcé des milliers de familles à quitter leur logement et rendu leur terre inhabitable », a déclaré Erika Guevara-Rosas, d’Amnesty International.

Malgré la réalité soigneusement étudiée et documentée non seulement par Amnesty International, mais aussi par la plupart des organisations mondiales de défense des droits de l’homme, CNN a utilisé un langage qui a soigneusement construit un récit sympathique autour de la santé mentale d’un soldat engagé dans des actions que la Cour mondiale a reconnues comme un cas plausible de génocide.

Les critiques soutiennent que le reportage de CNN est emblématique d’une tendance plus large de deux poids deux mesures au sein des médias d’entreprise. Par exemple, le New York Times a publié des articles sur les « crises de panique » des soldats israéliens comme étant dignes d’intérêt, alors qu’il n’a pas fourni d’informations similaires sur la santé mentale des civils libanais ou palestiniens qui sont tués et blessés en grand nombre.

Comment l’enfant de 3 ou 4 ans est-il mort ?

Comment l’enfant de 3 ou 4 ans est-il mort ?

« Une balle perdue s’est retrouvée accidentellement dans la camionnette »

Oh, et pourquoi ne pas dire « enfant » ? pic.twitter.com/cD4rkpiJfs

– Saul Staniforth (@SaulStaniforth) 8 janvier 2024

L’attaque aveugle d’Israël au Liban, qui a fait des dizaines de morts et des milliers de blessés, a été saluée et décrite comme un acte d’ingéniosité malgré le fait qu’elle visait des civils innocents. L’ancien directeur de la CIA, Leon Panetta, l’a qualifiée d’acte de terrorisme. Pourtant, lorsque le Hezbollah a lancé une attaque ciblée de drone contre une base militaire, plusieurs médias ont qualifié les quatre soldats israéliens tués d’« adolescents », Sky News annonçant solennellement leurs noms en direct.

À l’inverse, un présentateur de Sky News a récemment qualifié de « jeune fille » une jeune Palestinienne abattue par un soldat israélien et a déclaré que la balle avait « trouvé son chemin » jusqu’à elle.

Photo principale : collage de photos tirées des comptes de médias sociaux d’Eliran Mizrahi, qui témoignent de son séjour à Gaza.

Robert Inlakesh est un analyste politique, un journaliste et un réalisateur de documentaires actuellement basé à Londres, au Royaume-Uni. Il a vécu et réalisé des reportages dans les territoires palestiniens occupés et anime l’émission « Palestine Files ». Réalisateur de « Steal of the Century : Trump’s Palestine-Israel Catastrophe ». Suivez-le sur Twitter @falasteen47



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Traduit par Deepl.com

Nucléaire au Moyen-Orient

A la différence des autres commentateurs, Scott Ritter pense que l’Iran va se doter d’une arme nucléaire d’ici qq jours si ce n’est déjà fait. Ils ont déjà les vecteurs et l’ont prouvé.

Comme la majorité des commentateurs, je pense que ce n’est pas le cas mais que ce sera grandement déterminé par le niveau de l’attaque que ce dingue de Nethanyahu va ordonner comme représailles aux représailles (etc…) : s’il touche à leur capacités pétrolières ou au nucléaire civil iranien voire à leurs dirigeants alors les dés seront jetés.

Le fait est que le monde arabo-musulman a compris que le “bully” au pouvoir de l’autre côté du Jourdain ne connaît plus de limites. Les occidentaux laissent faire depuis un an : génocide et urbicide dans toute la Palestine, multiplication des guerres et des agressions terroristes en Palestine comme au Liban, tortures et viols intégrés dans la répression des civils comme des militaires, etc… Le rythme des ses agressions augmente en Syrie qui accueille déjà 400.000 réfugiés libanais. Les pays musulmans sont de plus en plus nombreux à estimer en avoir assez supporté.

Malgré l’effondrement économique de la colonie, la population sioniste en Palestine continue de suivre le fou dans son délire mégalomaniaque. Mais Armageddon approche pour tout le monde.

Le problème est aussi l’accumulation de tarés au pouvoir aux USA : Biden qui a toujours été un va-t-en-guerre depuis 50 ans qu’il hante Washington, gâteux, n’a freiné que trop peu et trop tard, trop près des élections. Trump est un raciste taré qui a détruit le JCPOA pour mieux martyriser les musulmans d’Iran ce qui paradoxalement leur a laissé les mains libres. Et enfin Harris qui n’a jamais agi autrement que “puissante avec les faibles et faible avec les puissants”. De toute façon, même si le miracle arrive et qu’elle se réveille, ce sera probablement trop tard.

L’Europe n’est pas mieux placée : depuis 20 ans, elle agit comme un caniche face aux USA qui la fait danser à sa musique. Ils ont exigé son suicide économique pour “punir” la Russie 😂 et elle a obéi. Ils ont saboté son alimentation énergétique et nous avons laissé faire en silence. Les pays de l’Europe en sont à installer des censures et des sanctions judiciaires contre ceux qui essaient de se dresser contre ces politiques absurdes, contre le génocide en Palestine ou simplement remettent en cause le récit officiel qui nous est imposé.

Juste un exemple : la CEE a investi des millions d’€ dans les élections moldaves mais c’est la Russie qui interférerait 😛 et truquerait des élections truquées au dernier degré : pour les 500.000 moldaves en Russie, le pouvoir pro-européen a autorisé 5.000 bulletins dans les deux (2) bureaux de vote autorisés par la Moldavie. Rassurez-vous, c’est 5.000 bulletins par bureau soit 10.000 en tout 😇 Gageons que les Moldaves en Europe on été bien mieux traités dans ce scrutin qui s’est joué au millième de pourcent.

Noam Chomsky : « Les fous sont devenus les maîtres de l’asile » (extrait)

Source : Tom Dispatch, David Barsamian, Noam Chomsky
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Barsamian : Qu’en est-il de ce qui se passe dans le secteur bancaire, compte tenu de l’effondrement de la Silicon Valley Bank, puis de la Signature Bank et des problèmes de la First Republic Bank ?

Chomsky : Tout d’abord, je ne prétends pas avoir d’expertise particulière en la matière, mais ceux qui en ont, des économistes sérieux et honnêtes, comme Paul Krugman, disent très simplement : nous ne savons pas. Cela remonte à près de 45 ans, quand il y avait une réelle vogue de la déréglementation. En déréglementant la finance, on passe à une économie basée sur la finance, tout en désindustrialisant le pays. C’est grâce à la finance qu’on gagne de l’argent, ce n’est pas en construisant des choses – il s’agit d’entreprises risquées qui sont très rentables mais qui conduiront à un krach, et l’on demande alors au gouvernement, c’est-à-dire au contribuable, de renflouer les caisses.

Il n’y a pas eu de crise bancaire majeure dans les années 1950 et 1960, période de forte croissance, parce que le département du Trésor a gardé le contrôle du secteur bancaire. À l’époque, une banque n’était qu’une banque. Vous aviez un peu d’argent en trop, vous le mettiez là. Quelqu’un venait et empruntait cet argent pour acheter une voiture ou envoyer son enfant à l’université. C’était ça la banque. Les choses ont commencé à changer un peu avec Jimmy Carter, mais c’est Ronald Reagan qui a déclenché l’avalanche. Des gens comme Larry Summers ont dit qu’il fallait déréglementer les produits dérivés et tout ouvrir. Les crises se sont succédé. L’administration Reagan s’est terminée par l’énorme crise de l’épargne et du crédit. Une fois de plus, on fait appel au gentil contribuable. Les riches gagnent beaucoup d’argent et les autres paient les frais.

C’est ce que Bob Pollin et Gerry Epstein ont appelé « l’économie de renflouement ». La libre entreprise, cela veut dire que vous gagnez de l’argent aussi longtemps que vous le pourrez, jusqu’à ce qu’une crise survienne et que le public vous renfloue. La plus importante de celles-ci a eu lieu en 2008. Que s’est-il passé ? Grâce à la déréglementation de produits financiers complexes, tels que les produits dérivés, et à d’autres initiatives de Bill Clinton, le secteur de l’immobilier s’est effondré, puis celui de la finance. Le Congrès a certes adopté une loi, le plan Paulson ou TARP, qui comportait deux volets. Premièrement, il s’agissait de renflouer les escrocs qui avaient provoqué la crise en accordant des prêts hypothécaires à risque, des prêts dont ils savaient qu’ils ne seraient jamais remboursés. Le deuxième volet consistait à faire quelque chose pour les gens qui avaient perdu leur maison, qui avaient été jetés à la rue à cause des saisies immobilières. Selon vous, quel est le volet que l’administration Obama s’est empressée de mettre en œuvre ? Cela a été un tel scandale que l’inspecteur général du département du Trésor, Neil Barofsky, a écrit un livre pour dénoncer ce qui s’était passé. Cela n’a pas eu d’effet. En réponse, de nombreux travailleurs qui avaient voté pour Obama en croyant à son discours d’espoir et de changement sont devenus des électeurs de Trump, se sentant trahis par le parti qui prétendait les défendre.

Ukraine : la confirmation de la froide vérité des chiffres

Hier soir, mon analyste préféré sur les aspects militaires de ce conflit écrivait notamment ce qui suit, confirmé par les derniers articles de The Economist et The Guardian :

Tout d’abord, à ce jour, je suis le seul analyste au monde (anglophone, ndt) à avoir maintenu que les véritables effectifs totaux de l’invasion russe étaient inférieurs à 100 000 hommes, alors que tous les autres avaient la tête dans les nuages avec les chiffres de CNN de 250 000 hommes et plus. Pour la première fois, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes confirme que la force d’ouverture russe n’était que de 100 000 hommes. Beaucoup se souviendront que j’ai estimé à plusieurs reprises qu’elle était composée de 80 à 120 000 hommes, voire moins, alors que l’armée ukrainienne comptait déjà plus de 250 000 hommes à l’époque, avant de mobiliser d’urgence des centaines de milliers d’hommes supplémentaires. C’est une nouvelle preuve de la réussite de l’opération.

Autre élément choquant : l’armée russe est en passe d’atteindre près de 700 000 soldats d’ici à la fin de l’année 2024 ? Comment est-ce possible ? Vous venez de nous dire qu’elle subit quelque chose comme 100 000 morts par mois et qu’elle se fait massacrer par la puissante AFU. Cela n’a aucun sens. Se pourrait-il que j’aie encore raison, en particulier sur la façon dont les chiffres de MediaZona (média censuré en Russie : ndt) ont été désespérément dissimulés alors qu’ils commençaient à atteindre des niveaux historiquement bas, et que l’Ukraine a commencé à surcompenser son propre effondrement en inventant de fausses pertes russes ?


Le suivant est lié à ce sujet, que nous venons d’aborder en détail dans l’un des derniers rapports. Les chars russes sont non seulement plus nombreux que les chars ukrainiens de plusieurs ordres de grandeur, mais ils sont passés de 1700 à 3500 ? L’artillerie a triplé tandis que les véhicules blindés de transport de troupes russes sont passés de 4500 à 8900 ? N’étaient-ils pas en train de nous faire croire que la Russie était à court de chars et de véhicules blindés de combat, qu’elle ne produisait plus que 50 canons par an, etc. Quelle est cette soudaine volte-face révolutionnaire ?

(Traduit avec Deepl.com)

LA candidatE pro-system (bis)

Kamala Harris, en supposant qu’elle remporte l’investiture, fera campagne sur la promesse de poursuivre l’incinération de Gaza par Biden, de poursuivre le soutien « à toute épreuve » de Biden à Israël, de poursuivre la guerre par procuration de Biden en Ukraine, de poursuivre les escalades de Biden contre la Russie et la Chine, de poursuivre l’expansion de la machine de guerre américaine de Biden, de poursuivre la facilitation du capitalisme écocide de Biden et de poursuivre les politiques déshumanisantes d’exploitation mondiale et d’extraction impérialiste de Biden. Si elle entre à la Maison Blanche, le visage de l’opération changera, mais l’opération elle-même ne changera pas.

Traduction d’un extrait de https://caitlinjohnstone.com.au/2024/07/22/genocide-monster-drops-out-endorses-fellow-genocide-monster/

Le candidat pro-system

La tentative d’assassinat a eu pour effet ennuyeux de cimenter la déification de Trump aux yeux de ses adeptes et de le présenter de façon permanente comme un ennemi de l’État profond, bien qu’il ait passé tout son mandat à faire avancer les programmes de longue date de la CIA et des néocons sous leurs yeux. Il a commencé à déverser des armes en Ukraine, à déchirer les traités nucléaires et à intensifier les escalades de la guerre froide contre la Russie, à arrêter Assange, à faire échouer l’accord avec l’Iran et à presque déclencher une guerre dans ce pays, à opposer son veto aux tentatives visant à sauver le Yémen d’un génocide soutenu par les États-Unis, essayer ouvertement d’organiser un coup d’État au Venezuela tout en affamant délibérément les gens qui y vivent, bombarder et sanctionner la Syrie, intensifier l’escalade contre la Chine, soutenir toutes sortes de meurtres et de crimes israéliens – ce sont tous des objectifs de longue date des faucons les plus méchants de Washington et des agences gouvernementales secrètes de Virginie. Mais les partisans de Trump vivent dans une sorte de réalité parallèle où rien de tout cela n’est arrivé et où il aide les Américains à reprendre leur pays à l’État profond.

Traduction d’un extrait de https://caitlinjohnstone.com.au/2024/07/22/the-criticizing-israel-is-antisemitic-narrative-reinforces-itself/

L’intelligence humaine et la bêtise artificielle

Ce qui est incorrectement nommé l’intelligence artificielle est malheureusement capable de pondre des tonnes de fumier qu’à première vue certains peuvent confondre avec de la production intellectuelle alors que ce n’est que de la régurgitation de mots proches du sujet assemblés entre eux sans art ni science mais juste une probabilité qu’ils aient l’apparence d’avoir du sens. Ce n’en a que l’apparence.

Cory Doctorow (in https://pluralistic.net/2024/03/14/inhuman-centipede/) écrit “Considérez le fait qu’Amazon a dû limiter le nombre de “livres” auto-publiés qu’un auteur peut soumettre à seulement trois livres par jour : https://www.theguardian.com/books/2023/sep/20/amazon-restricts-authors-from-self-publishing-more-than-three-books-a-day-after-ai-concerns

Ces livres ne sont pas écrits par des humains mais par “l’intelligence artificielle (IA)”. Notez qu’il s’agit d’une caractérisation grossièrement erronée des algorithmes d’apprentissage automatique et des grands modèles de langage (https://www.antipope.org/charlie/blog-static/2023/11/dont-create-the-torment-nexus.html). Problème, l’IA est boulimique, avale tout et régurgite n’importe quoi en quantité infinie sans aucun souci de réalité ou de vérité, elle s’occupe juste de vraisemblance. C’est mortellement grave : nous sommes en train d’enfouir notre civilisation et notre réalité dans un monceau d’ordures.

“Alors que le web devient une lagune anaérobie pour les botshit, la quantité de “contenu” généré par l’humain dans n’importe quel échantillon de base de l’internet diminue jusqu’à atteindre des niveaux homéopathiques. Même les sources considérées comme nominalement de haute qualité, des articles de Cnet aux mémoires juridiques, sont contaminées par le botshit : https://theconversation.com/ai-is-creating-fake-legal-cases-and-making-its-way-into-real-courtrooms-with-disastrous-results-225080

Plus grave ou porte de salut : les IA entraînées ou plutôt gavées de (fausses) données créées par d’autres IA deviennent visiblement folles, incohérentes et inutilisables. Donc, dès qu’elles auront pollué le champ de la connaissance au point de ne plus pouvoir se fournir majoritairement dans le monde réel issu de la production humaine, elles en mourront. Peut-être nous passerons le siècle suivant à trier notre subsistance de ce fumier ou à effacer tout ce qui a été créé entre 2022 et l’extinction programmée de l’intelligence.

Concluons avec bonne humeur pour ceux qui lisent l’anglais et aiment la SF, Charlie Stross explique combien la SF a influencé à tort l’imaginaire des récents milliardaires https://www.antipope.org/charlie/blog-static/2023/11/dont-create-the-torment-nexus.html Ils courent après des histoires et des scénarios imaginés au temps de leur jeunesse. A l’époque, les auteurs et la majorité des fans savaient qu’il par des auteurs qui savaient

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Accessoirement, l’IA ne s’occupe pas non plus du droit d’auteur. Vous risquez d’être puni d’amendes de montants déments pour avoir partagé un livre ou un disque sous forme électronique. Pendant ce temps, les créateurs des IA volent avec préméditation et méthode l’ensemble du contenu publié sur l’internet ou ailleurs sous forme électronique, visiblement sans sanction aucune jusqu’à présent. Le crime que constitue ce mépris total du droit d’auteur est indispensable à l’existence de l’IA et aux bénéfices éventuels qui pourraient un jour en découler même si Charlie Stross cité ci-dessus explique combien ce sont des chimères de gosses et d’enfant-roi tels les 5 milliardaires habituels.

Ukraine: effondrement du front à Avdeevka ?

S’il faut en croire le très fiable Simplicius76 et les autres commentateurs expérimentés, C’est tout le front s’est effondré à Avdeevka après la fuite des troupes “d’élite” ukrainiennes devant le pilonnage de l’aviation et l’artillerie russes. Ces troupes “d’élite” (idéologiques) étaient celles qui se trouvaient habituellement derrière les troupes normales pour les empêcher de fuir. Montées au front et enfin confrontées à la réalité des bombardements russes, elles ont à leur tour cherché le salut dans la fuite sans personne pour les arrêter : déjà l’artillerie russe c’est des pénibles mais, faute de munitions anti-aériennes pour les arrêter, voila que leurs avions d’assaut s’y mettent aussi avec des bombes de 500 à 1.500 kg en place des 8-9 kg d’explosifs contenus dans les obus standards (152/155 mm). Aucune fortification n’y résiste et elles sont aussi précises que bon marché : récupération des inépuisables* stocks soviétiques + petit kit moderne Glonass chic et pas cher.

Avdeevka était la ville ultra-fortifiée d’où partaient les tirs d’artillerie et de fusées qui tuaient les civils dans la capitale régionale, Donestk, et ses faubourgs. Elle était aussi le 2e verrou des lignes ukrainiennes après Artiomovsk/Bakhmut retombé l’an dernier dans les mains de ses habitants majoritairement opposés au coup de force US de 2014 à Kiev. Elle est tombée anormalement vite ce qui a surpris tout le monde y compris les chefs qui n’ont donné l’ordre d’évacuation qu’après que 50% des troupes aient déjà décroché.

En prime, il semble bien que la soi-disant 2e ligne de fortifications derrière Avdeevka n’existe que dans les livres de comptes de Zelenski et les communiqués de l’AFP : l’argent qui lui était dédié ne serait jamais arrivé sur place, les matériaux non plus. Corruption ou évaluations “au doigt mouillé” à Kiev voire un mélange d’inexistence et d’incompétence des cadres intermédiaires qui devaient en diriger la construction. Les gens les plus compétents (troupes du Génie) ayant été les troupes de pointe de la 3e armée (collection été-automne 2023 😉) qui s’est fracassée contre la ligne Surovikin : 80 à 120.000 morts et blessés graves, après la 1e (détruite au printemps 2022) et la 2e (détruite à l’automne/hiver 2022). Le temps va nous confirmer ce conditionnel : on sait qu’il est quasi-impossible de prouver une négation mais le fait est qu’on n’a pas encore trouvée cette 2e ligne… et les soldats en fuite non plus.

Il est trop tôt pour crier victoire contre le clown de Kiev. Néanmoins la tactique d’usure russe porte les fruits escomptés par eux, bien loin du “blocage” dont nous parlaient les médias occidentaux et ses stratèges de canapé. A contrario, je conseille le colonel Suisse Jacques Baud dont les prédictions se vérifient l’une après l’autre (livres en vente dans toutes les bonnes librairies) : les Russes soutiennent leur armée et leur gouvernement, les occidentaux n’arrivent pas à suivre le rythme de production russe (et ses stocks) ni les ukrainiens à affronter un ennemi supérieur en nombre (augmentés de >50k volontaires chaque mois), en qualité de formation (9 mois vs 3 semaines) et en fraîcheur : les rotations sont constantes du côté Russe et garantissent un moral solide, ce que n’ont plus les soldats de Kiev, épuisés. Ne parlons même pas de leurs blessés dont la dernière fournée à Avdeevka a été récupérée en douceur et soignée, bruyamment 😛, par les médecins de l’Armée Rouge trop contents de jouer “les sauveurs de leur frères dans l’erreur” 😇

N.B.: 2-3 sources majeures de l’actualité du moment : Jacques Baud sur Investig’action et l’analyse, en anglais de Simplicius. Et évidemment l’AFP (Agence France Presse), inénarrable boussole qui, en matière internationale, nous indique le Sud avec une constance qui relève du prodige 😂

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(*) “Inépuisables stocks soviétiques” : les Russes ont connu plusieurs guerres d’anéantissement dans leur histoire dont 2-3 au XXe. Pour eux, le concept de “guerre totale” est génétique. Il implique de disposer de suffisamment d’appareils solides, utilisables et réparables par tout un chacun tout en étant raisonnablement modernes. Et des munitions produites en masse parce qu’on ne sait pas quand et combien on en aura besoin. En voici l’explication très fleurie** par un soldat russe de base qui part de l’idéologie pour en arriver à la réalité du terrain en 2:30 https://odysee.com/@UL:c/soldat-expert:8 et sa confirmation par son équivalent ukrainien https://twitter.com/ukr_fr/status/1719319261368209716

(**) “Fleurie” parce que le vocabulaire de la VO russe est impubliable sur un site autorisé aux moins de 18 ans et donc la vidéo VOSTFR l’a sérieusement censuré même s’il reste costaud. En même temps, des soldats au front ne s’expriment pas comme les personnages de Harlequin.

Regarder le passé de l’Ukraine pour comprendre son futur.

Actuellement, le Donbass, soit les 4 provinces du l’extrême Sud-Est de l’Ukraine ainsi que la Crimée rattachée en 1954, ont votés à de très, très fortes majorités pour rejoindre la Russie et quitter l’Ukraine devenue fasciste à l’issue du coup d’État de 2014, payé 4 milliards par les USA. Ce montant est celui proclamé ouvertement par l’envoyée spéciale US Victoria Nulland pendant ces évènements.

Ces 4+1 provinces sont celles que défendent actuellement les armées locales et la Russie. Il n’est un secret pour personne (sauf les journalistes et politiciens Otaniens) que d’autres provinces (ci-dessus en rose) sont historiquement et ultra-majoritairement peuplées de russophones dont la langue, la culture, le sens politique (majoritairement ouvrier) et la religion ont été mis hors-la-loi par la dictature ultra-nationaliste ukrainienne. 

L’ensemble de ces 8+1 provinces de l’Est sont aussi les provinces plus riches d’Ukraine. Elles ont été rattachées artificiellement à cette dernière par le gouvernement Communiste de Lénine en 1922, probablement pour assurer à l’Ukraine un équilibre économique, voire politique, mais en tout cas, sans consultation des populations locales. Ce cadeau en or provoque aujourd’hui un rire homérique quand on parle aux Russes de la soi-disant “Oppression Soviétique” de l’Ukraine qui fonde la fascisme ukrainien et sa volonté de dé-communisation : “holodomor” et autres fadaises inventées par les Nazis en 1940 et recyclés par les USA et leurs serviteurs (Europe, etc..)

Lors de la scission de l’URSS décidée en 1991 par 3 traîtres, dont l’ivrogne Boris Eltsine, contre l’avis de plus de 80% de la population soviétique (vote de l’époque que l’on oublie un peu facilement en Occident), les frontières ont été décidées sur base de ces frontières administratives de 1954.

Ces 8+1 provinces d’origines Russe incluent tout l’accès de l’Ukraine à la Mer Noire principalement via le port d’Odessa, et bien sûr, à la Mer d’Azov via la Crimée. A contrario, elles donneraient aux Russes un accès terrestre à la Transnistrie. Cette mini-région originellement Moldave a fait sécession pro-Russe il y a quelques années. Elle est de plus en plus menacée militairement par ses voisins : Ukraine à l’est et la Moldavie à l’ouest.

La Moldavie est dirigée par Maia Sandu, une Roumaine (!?) “installée” lors d’élections présidentielles “pas du tout truquées par Washington” qui veut imposer un rattachement de la Moldavie au pays de la Présidente : la Roumanie. Majoritairement, la population ne semble pas de son avis et, comme en Ukraine en 2014, la présidence a déclaré hors-la-loi la région où ces votes oppositionnels sont les plus majoritaires. Ben voyons :-/

Le front russo-ukrainien semble être en train de s’écrouler du côté ukrainien faute de combattants et de munitions. Du côté Russe, avec 617.000 soldats bien entraînés dont les 2/3 sont des professionnels et une économie florissante (+3.2% en 2023 ?), tout va bien merci. A contrario, la dernière mobilisation des perdants (automne-hiver 2023) inclut désormais les femmes (plus ou moins volontaires), les étudiants, les vieillards et les handicapés qui ne sont de toute façon pas plus formés et entraînés que les soldats ukrainiens de cet été : 2 semaines pour les plus veinards, 2 jours pour les autres. Moyenne de l’espérance de vie au combat : 2 heures.

Des soldats de faible qualité pour manœuvrer le matériel de rebut (Abrams première génération et Léopard 1 des années ’50) que nous leur avons refilé au prix fort, sans munitions ni guère de pièces de rechanges. En prime, les USA et ses serviteurs (Europe, UK, etc…) ont des difficultés à leur envoyer le peu de munitions qu’ils n’ont plus et sont de toute façon mis en difficulté en interne pour diverses raisons répétées ad libitum par nos JT.

Les négociations sont donc imminentes, sous réserve du renversement de Zelenski lâché à la fois par se population militaire et par les occidentaux qui ont d’autres chats à fouetter : la Palestine, Israël et 48 élections dans le monde en 2024, notamment. Ces négociations décideront accessoirement du sort de l’Ukraine comme de celui de cette ceinture de provinces russes rattachées sans leur accord et séparés de force de la Russie en 1991.

Cocyec imagine une proposition de référendum à l’échelle des 8 provinces plus la Crimée. A contrario, nous craignons surtout une paix limitée aux frontières des 4+1 provinces du Donbass-Crimée qui serait une catastrophe à moyen terme comme l’ont prévu de nombreux commentateurs russes et occidentaux, a fortiori les militaires indépendants.

Cette paix “a minima” serait à l’évidence suivie d’une nouvelle guerre dès que nous aurons réarmé et ré-entraîné l’Ukraine comme nous l’avons fait en 2014, à l’encontre des 2 accords de Minsk cosignés par la France et l’Allemagne qui se sont assis dessus dès le lendemain. Comme d’habitude en Occident qui, le monde entier le sait désormais, n’a aucune parole fiable. Quand on est, à l’évidence, en train de perdre sa prééminence militaro-économique mondiale, c’est une très, très mauvaise attitude.

A contrario, privé de son poumon industriel et de la population attenante, il est probable que l’Ukraine n’aura plus jamais la capacité de se relancer et encore moins de payer à l’Occident ses énormes dettes, plusieurs centaines de milliards d’€ et de $, et donc de relancer ses guerres et guérillas d’agressions.

Il y a donc une balance à réaliser entre une paix “juste” aux yeux des Ukrainiens et une paix “sûre” aux yeux des Russes si l’on ne veut pas voir se ranimer rapidement ce foyer de discorde, si obstinément créé par les USA depuis 1945, aux frontières de l’Europe et de la Russie afin d’asphyxier les deux parties en présence. Accessoirement, la paix pourrait plus ou moins utilement prévoir les moyens pour les Ukrainiens de rembourser les USA, voire même l’Europe mais je n’y crois “guerre” (sic), en tout cas en ce qui concerne cette dernière.